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    L'Ile des chats en Brésil : comment sauver les centaines de chats abandonnés ?

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    Officiellement nommé Ilha Furtada, cet endroit est connu de presque tout le monde sous le nom d'Ilha dos Gatos : l'île des chats. Des centaines de chats abandonnés se trouvent sur cette île déserte au Brésil, dans les conditions déplorables : un véritable bidonville félin.

    Existante depuis des années, la population de cette colonie féline est en forte augmentation à cause de l’abandon massif des animaux de compagnie au Brésil dû à la pandémie de Coronavirus.  Les gens continuent à abandonner leurs chats sur l’île, tandis que les autorités ne savent pas comment les sauver.   

     

    La crise sanitaire au Brésil et l’abandon des animaux

     

    Le nombre de chats sur l'île a considérablement augmenté au cours de la dernière année, alors que la pandémie de coronavirus dévastait le pays.

    L’épidémie est particulièrement meurtrière au Brésil, avec un taux de mortalité parmi les plus élevés au monde. La situation sanitaire catastrophique a déclenché une crise du logement et provoqué une famine généralisée. Des millions de propriétaires d'animaux morts ou appauvris, les animaux sont tout simplement abandonnés dans la rue. Les refuges sont saturés.

    Le refuge le plus proche de « l'île aux chats » Ilha Furtada n’est pas une exception. Certains jours, affirme Andrea Rizzi Cafasso, directrice du refuge, les gens arrivent avec une voiture pleine de chats, autant qu'elle ne peut pas tous les accepter. Lorsqu'elle refuse, dit-elle, elle obtient la réponse : "Si vous ne les prenez pas, ils iront à l'île des chats."

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    Crédit image : The Washington Post

    Ilha dos Gatos : curiosité locale ou Cat Alcatraz ?

     

    Ilha Furtada est connu sous le nom d'Ilha dos Gatos, l'île des chats, depuis bien longtemps. Dans la région, tout le monde le sait : c’est ici que les gens envoient des chats indésirables, soit en les déposant directement sur l’île, soit en payant quelques dollars à un batelier pour faire le voyage.

    Ici, les chats ont appris à survivre grâce à la chasse et à la nourriture laissée par les visiteurs, les bénévoles et quelques pêcheurs.

    Personne ne peut dire aujourd’hui avec certitude comment les premiers chats sont arrivés sur cette île déserte. Plusieurs légendes circulent et alimentent la tradition locale. Le fait est qu’une petite île parmi tant d'autres, dépourvue de plages et couverte d'araignées, est devenu petit à petit une curiosité locale et presque une attraction touristique. Certains touristes se rendaient sur l'île en scooter des mers, juste pour jeter un coup d'œil.

    Les avis sur le sort de ces chats étaient bien partagés déjà avant la pandémie. Beaucoup de gens pensaient que ces chats avaient des conditions de vie meilleures que les chats des villes.  

    "Ils ont tout ce dont ils ont besoin là-bas", explique le batelier Miguel Campos, 61 ans. "Il y a des oiseaux à chasser, et ils ont d'autres aliments. Il y a des graines, des insectes et des serpents qu'ils peuvent manger. »

    Pourtant, ce mythe des chats libres et heureux sur leur île est loin de la réalité.

    Amélia Oliveira, une vétérinaire qui parcourt le Brésil pour soigner des animaux, et son organisation « Vétérinaires sur la Route » s’occupent de l’Ilha Furtada depuis 2012. En se rendant sur l’île pour la première fois, A.Oliveira a pu constater que ce n’était pas le paradis des chats, mais Cat Alcatraz. Il n'y avait même pas de source d'eau douce là-bas.

    Une partie des chats étaient encore sociables et accueillaient les hommes avec de la bienveillance,  d’autres, nés sur l’île, étaient totalement sauvages et impossibles à socialiser.  Au cours de la dernière décennie 380 des chats d’ d'Ilha dos Gatos ont été stérilisés par l’association. et la population était contrôlée.

    Des bénévoles de divers associations ou encore des retraités laissaient régulièrement de la nourriture et de l'eau pour les chats. D'autres installaient de petits abris. Les pêcheurs déposaient une partie de leur pêche.

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    Crédit image : Historiasdomar

    En 2021, l’île devient un bidonville félin

     

    La pandémie de Covid-19 a brisé cet équilibre fragile. Les chats ont rapidement augmenté en nombre. À cause du confinement, les gens ont cessé de laisser de la nourriture et de l’eau. Des rumeurs de cannibalisme félin circulent dans la région.

    Le vétérinaire municipal Eduardo Mayhe Ferreira, envoyé sur l’île par l’administration, pour effectuer une reconnaissance des lieux, a trouvé sur place un bidonville félin.  

    L’île des chats est couverte d’abris pour chat délabrés, de cruches pour récupérer l'eau de pluie et de mangeoires vides. Des araignées aux couleurs vives, chacune de la taille d'une paume de bébé, s'accrochent à des toiles tendues parmi les luminaires. Le littoral est jonché de déchets.

    "Emmener un chat ici est de la cruauté envers les animaux", a déclaré Eduardo Mayhe.

    Mais avec les refuges saturés et de nombreux chats incapables d'être socialisés, les ramener sur le continent serait tout aussi compliqué.

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    L’île des chats abandonnés : le dilemme inextricable pour les autorités

     

    L’administration locale avait élaboré un plan au sujet de la colonie de chats sur l’Ilha Furtada : effectuer un recensement des chats, installer des caméras de surveillance pour dissuader les abandons, organiser une campagne de stérilisation. Selon ce plan, les chats dociles et sociables seraient adoptés et les autres finiraient leur vie sur l’île, dans la nature.

    Sandra Castelo Branco, la secrétaire municipale de la santé publique est opposée à l’idée de nourrir les chats de l’île. Selon elle, cela encouragerait les gens à abandonner leurs chats là-bas.

    Or, ce plan initial est controversé et les autorités se trouvent désormais dans l’impasse. La position de Sandra Castelo Branco a provoqué des commentaires furieux et violents sur Facebook.

    « Les animaux n'ont pas demandé à vivre sur une île déserte », s’indigne Joice Puchalski, coordinatrice d'un groupe de bénévoles qui nourrit les chats.

    Bien que les propositions actuelles ont choqué beaucoup de gens, force est de constater que la situation est bien compliquée.

    "C'est terrible", a déclaré Fernanda Porto, la secrétaire adjointe municipale chargée de l'environnement. « Allons-nous laisser les animaux mourir de faim, ou allons-nous continuer à donner de la nourriture, ce qui ne fera qu'inciter davantage à l'abandon ? »

    Modifié par Uffie



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