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Max|mum-leterrarium

Pour ou contre une ferme d'élevage de tortues en Polynésie?

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mardi 23 novembre 2010


Pour ou contre une ferme d'élevage de tortues en Polynésie?








Hier soir au JT, un consommateur de viande de tortue demandait un débat ouvert sur le sujet. Cette interview a ravivé l'émoi de la population. Parmi les réactions, on peut noter que certains préconisent l'élevage des tortues afin de satisfaire et les amateurs de leur viande et les protecteurs de cet animal. Cette solution, qui a déjà été avancée par notre ministre de l'environnement, pourrait bien tenter nos décideurs.

Interview du ministre de l'environnement Jules IEN FA paru dans les Nouvelles du 17 novembre

Souhaiteriez-vous mettre en place l'élevage de tortues ?

Jules IEN FA: "Pourquoi pas ? C'est une piste mais ce n'est pas la seule. L'idée, qui doit être validée par les scientifiques, serait de récupérer quelques tortues, les élever, les amener à une taille suffisante pour les relâcher et qu'elles deviennent adultes. Si on en relâche 80 à 90, ce serait 80 à 90 fois plus que si on laissait faire la nature puisqu'une seule sur la ponte arrive à l'état adulte. On pourrait aussi peut-être les élever pour en faire de la consommation. Il ne faut pas se voiler la face, la consommation de tortues existe chez nous et c'est fourni par le braconnage.”

Une ferme d'élévage serait-elle une bonne idée? Est-ce que l'expérience a déjà marché ailleurs?

FERMES D'ELEVAGE, L'EXPERIENCE REUNIONNAISE

Depuis les années 1970, quelques fermes d'élevages de tortues marines à écaille ont été créés. Leurs objectifs étaient quadruples :

* Aider à la recherche sur les tortues
* Fournir un cadre de découverte pour que le grand public découvre les tortues et soit sensibilisé aux problèmes de l'environnement marin.
* Faire des relâchés.
* Vendre les produits issues de la tortue: écailles, viande, os, cuir.

La Ferme Corail de St Leu à la Réunion faisait partie des deux établissements au monde d’élevage intensif, la seule solution autorisée pour protéger l’espèce et relancer la consommation et l’artisanat local. Après vingt années d'activité, elle a fini par cesser ses activités difficiles à rentabiliser et accusée de développer la consommation et donc le braconnage.
Récit de cette expérience prometteuse mais pas concluante.

LA FILIÈRE TORTUE RELANCE L'ECONOMIE

L’élevage favorise le développement d’une véritable filière économique utilisant sa production. Les formations (1980, 1981 et 1982) en artisanat utilisant l’écaille d’élevage sont un succès : sept ateliers sont créés et transformeront également des os et le cuir. L’approvisionnement régulier favorise la valorisation par les restaurateurs et les industriels qui proposent samoussas, viande fumée, conserves de soupe ou civet et foie gras des mers. La viande de tortue d’élevage approvisionnera également, mais avec un succès moindre, certaines cantines scolaires.


L’ÉLEVAGE EN RANCH

L’élevage en "ranch" consiste à faire grossir en captivité des juvéniles prélevés dans le milieu naturel. Le ranch de Saint-Leu prélevait les nouveaux-nés sur les îles Eparses d'Europa et de Tromelin sur lesquelles plusieurs millions de naissances ont lieu chaque année. Afin de ne pas pénaliser le renouvellement des populations de tortues sur ces îles, seules les tortues naissant le jour pouvaient être prélevées pour le ranch: ces nouveaux-nés sont naturellement la proie des oiseaux marins, notamment des frégates. Le nombre de tortues prélevées était fixé par la préfecture de La Réunion après étude par l’ISTPM, (qui devint ensuite l’Ifremer).

LA FERME DE TOUTES LES POLÉMIQUES

Pour les acteurs économiques et les collectivités, le ranch de Saint-Leu est le symbole d’une Réunion qui innove pour sortir d’un chômage «endémique» élevé et redresser la balance commerciale en exportant sa production. Les promoteurs de l’élevage assurent que la mise sur le marché de produits d’élevage fera baisser la pression sur les stocks sauvages et que la préservation des plages de ponte des îles Éparses, nécessaire pour assurer la pérennité des prélèvements de nouveaux-nés, contribue à la conservation de l’espèce. Par ailleurs, dans les années 80, cet élevage original sera le site touristique le plus visité de l’île.

Contrairement aux défenseurs du ranch, les associations écologistes soutiennent que le maintien d’un commerce de tortue entretien un besoin et favorise indirectement le braconnage.

Le ranch a fermé ses portes après vingt d'activités à cause des difficultés à rentabiliser cette activité extrêmement règlementée par les lois internationales, un marché très réduit et une image impopulaire.

L'absence de certitudes quant à l'effet d'un relâchage et la possibilité de provoquer des épidémies dissuadent les gouvernements de soutenir ces initiatives. Les fermes semblent avoir toutes fermé.

Source: Kélonia, l’observatoire des tortues marines, Saint-Leu, île de La Réunion

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