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Chytridiomycose: Maladie de la peau chez les amphibiens

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La chytridiomycose est une maladie infectieuse fatale affectant les amphibiens (anoures, urodèles et Gymnophionas).

C'est une maladie émergente provoquée par le chytridiomycète (Batrachochytrium dendrobatidis), qui contribue au déclin des populations d'amphibiens dans le monde entier. Il a apparemment déjà affecté 30% des espèces mondiales d'amphibiens.

Le champignon

Batrachochytrium dendrobatidis est un champignon décomposeur du groupe des moisissures. En temps normal, il contribue à décomposer la matière organique morte (nécromasse). Il est capable de décomposer les substances cornées (kératine) de la peau des amphibiens (toute la peau chez l'adulte, et la zone buccale chez le têtard). Toutes les espèces testées s'y sont montrées vulnérables, mais quelques unes survivent mieux à l'infection (grenouille rieuse ou grenouille taureau par exemple).

L’infection est transmise dans l’eau, par des zoospores qui colonisent la peau des amphibiens où ils forment des zoosporanges, lesquels produiront de nouveaux zoospores qui infecteront d'autres amphibiens ou d'autres parties du corps de l'animal infecté.

Le champignon ne semble pas capable de survivre très longtemps dans l’environnement, mais il peut se développer sur de la matière morte comme moisissure libre (en laboratoire, les zoosporanges survivent et restent infectieux jusqu’à sept semaines en eau douce.

Une hypothèse est que le champignon sécrète une toxine.

Symptômes de la maladie

- Les têtards peuvent porter la mycose sur la bouche, mais n'en meurent pas.
- Les amphibiens adultes touchés, dès après la métamorphose souvent, entrent dans une phase de léthargie avec souvent une desquamation de la peau (sur les pattes et le ventre surtout). Les individus de certaines espèces semblent mieux résister, mais la maladie leur est quand même généralement fatale.

Histoire

La chytridiomycose a été récemment découverte (en 1998) chez des grenouilles tropicales, en Australie et en Amérique centrale qui mouraient en hécatombes), avant d'être peu à peu repérée sur tous les continents.
Elle s'est faite connaitre par des déclins spectaculaires de population, voire des extinctions d'espèces ou de populations d'amphibiens ; en Amérique du Nord, Amérique Centrale, Amérique du Sud, et dans l'est de Australie et en Europe (ce pathogène a par exemple été observé en Espagne (chez le crapaud accoucheur, crapaud commun, salamandre tachetée) et en plusieurs lieux en Suisse, et sur différentes espèces d’amphibiens (crapaud accoucheur, crapaud calamite, crapaud commun, grenouille verte, grenouille rieuse, grenouille de Lataste, salamandre tachetée, triton alpestre, triton palmé). Des amphibiens tués par ce champignon ont aussi été trouvés.
L'UICN estime qu'au rythme des 10 dernières années, cette maladie va conduire à l'extinction la plus rapide qui ait jamais eu lieu depuis que l'humanité existe, quel que soit le groupe taxonomique considéré.

Plusieurs théories existent quant à l'origine de ce champignon :

- il pourrait s'agir d'une mutation qui a rendu une moisissure banale très pathogène pour les amphibiens
- les amphibiens pourraient avoir subi une baisse de leur immunité suite à une exposition chronique à certains polluants (ex : pesticides présents dans l'air ou les pluies) et/ou suite à l'augmentation du taux d'UV dans l'air (induite par le trou de la couche d'ozone), ce qui les aurait rendu plus réceptifs à ce type de pathogène, lequel aurait eu plus de chance de muter et de s'adapter aux défenses immunitaires des amphibiens.
- ce champignon pourrait avoir été introduit dans différents pays via des animaux de laboratoire importés d'Afrique. La maladie a été constatée sur des spécimens de xénopes (xénope lisse ou dactylères du Cap) dès 1938.
Cette datation et l’origine africaine des premiers cas plaident pour cette hypothèse, d'autant que des xénopes ont été exportés en nombre dans tous les pays durant plusieurs décennies (comme test de grossesse vivants, et comme animaux de laboratoire et de musée). Des animaux échappés ou la contamination des milieux humides par des vidanges d'eau de cuves d'élevage ont ainsi pu répandre le microbe. Mais on peut aussi supposer que la maladie avait plus de chance d'être repérée dans ce type d'élevage. Une fois introduits dans différents pays, le champignon a pu être transporté par de nombreux autres moyens.
- certains auteurs estiment que les dérèglements climatiques pourraient avoir accru la vulnérabilité des amphibiens.

Prévalence

Elle est mal connue. Des disparition de populations entières ont été constatées dans le monde entier, mais généralement sans qu'on ait fait des analyses précises des causes du phénomène.

À l'occasion de certaines baisses de population attribuées au champignon B. dendrobatidis, on a trouvé des espèces ou groupes d'individus résistant à l'infection. Quelques populations peuvent survivre avec un faible niveau de persistance de la maladie.

La plupart des études en laboratoire ne rendent pas compte de la complexité des phénomènes en jeu dans les écosystèmes, ce qui rend délicate l'application de leurs conclusions sur le terrain.

La maladie

On ne connait pas à ce jour de mesure efficace pour contrôler la maladie dans la nature et chez les populations sauvages. Elle s'est diffusée très rapidement et continue à se propager. Le commerce et le tourisme international, les transfert locaux d'organismes ou d'eau (ré-empoissonnement, plantes aquatiques, escargots, tourisme nautique...) d’un plan d’eau à l’autre est à proscrire.

Certaines bactéries symbiotiques de la peau des amphibiens semblent augmenter la protection de certains d'entre eux face aux spores du champignon, mais cette piste n'a pas débouché sur des solutions permettant de lutter contre cette maladie.

Les premiers cas rapportés d'infection de Batrachochytrium. Comme cette espèce a été très largement répandue à travers le monde, elle a pu être un des vecteurs potentiel de la transmission du B. dendrobatidis. D'autres études, cependant, suggèrent que B. dendrobatidis est présent en Amérique Centrale et en Amérique du Nord depuis des décennies.

Moyens de lutte

Des études en laboratoire suggèrent que le champignon supporte mal les températures élevées[7], et qu'exposer les amphibiens infectés à des températures élevées peut éliminer le champignon.[8]. Ceci peut expliquer pourquoi la chytridiomycose se développe principalement sous les climats frais.

Le champignon très ubiquiste ne semble pas pouvoir être éliminé quand il a colonisé une région. Une recommandation est d'empêcher sa dissémination (ne pas transporter d'amphibiens d'un bassin versant à un autre, désinfecter le matériel de pêche et de navigation, etc...)

Le champignon peut être tué par

- la déshydratation (séchage complet des bottes, chaussures, matériels).
- le chauffage (5 min. à 60 °C suffisent).
- des biocides comme l'eau de Javel non diluée ou l'alcool à 70%, à ne pas répandre dans la nature car toxique pour toutes les espèces et risquant de provoquer l'apparition de souches résistantes)
- divers produits fongicides (dont le virkon par exemple, à utiliser avec précaution et en respectant les modes d'emploi)

Liens:
- Amphibian Disease Homepage de l’University James Cook
- Stuart, S. N., J. S. Chanson, et al. Status and trends of amphibian declines and extinctions worldwide, dans Science magazine, vol. 306, n 5702, décembre 2004, p. 1783-1786
- La chytridiomycose ; Une redoutable mycose touchant les amphibiens (Centre de coordination pour la protection des amphibiens et des reptiles de Suisse ; KARCH)
- http://www.amphibians.org/newsletter/ACAP.pdf Newsletter de l'ACAP/UICN
- Weldon C, du Preez LH, Hyatt AD, Muller R, Spears R. Origin of the amphibian chytrid fungus ; Emerg Infect Dis. 2004 Dec;10(12):2100-5.
- Retallick, R. W. R., H. McCallum, et al. Endemic Infection of the Amphibian Chytrid Fungus in a Frog Community Post-Decline. dans PLoS Biology, vol. 2, n 11, 2004, p. e351
- Berger, L., R. Speare, et al. Effect of season and temperature on mortality in amphibians due to chytridiomycosis. dans Australian Veterinary Journal, vol. 82, 2004, p. 31-36
- Woodhams, D. C., R. A. Alford, et al., Emerging disease of amphibians cured by elevated body temperature. dans Diseases of aquatic organisms, vol. 55, n 1, 2003, p. 65-67


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Le secret d'une maladie mortelle des grenouilles


Le champignon cutané qui fait des ravages parmi les amphibiens sur la planète agit en perturbant le flot de sodium et d'autres électrolytes à travers la peau, ce qui mène à une insuffisance cardiaque selon de nouvelles recherches. Cette découverte pourrait servir de point (Graphie) de départ au développement de nouvelles approches visant à sauver ces populations en danger. La maladie de la peau appelée chytridiomycose et due à Batrachochytridium dendrobatidis serait l'une des principales causes du déclin des amphibiens observées ces dernières années dans le monde.

La façon dont le champignon tue ses victimes restait néanmoins mystérieuse car les animaux décédés apparaissent généralement en bonne santé et ne montrent pas d'autres symptômes que des lésions de la peau.

Jamis Voyles, de l'Université James Cook à Townsville en Australie, et ses collègues rapportent que chez les grenouilles vertes arboricoles infectées, le transport des électrolytes à travers la peau est inhibé de plus de la moitié et que les concentrations en sodium et en potassium dans le plasma des animaux sont réduites de 20 et 50 pour cent respectivement. Des électrogrammes cardiaques ont révélé que le coeur des grenouilles mourantes ralentissait et finissait par s'arrêter, très probablement en raison du déséquilibre en électrolytes. Ce qui est corroboré, ont trouvé les auteurs, par le fait que les grenouilles malades nourries avec un supplément en électrolytes vivent plus longtemps bien qu'elles finissent par succomber aussi à l'infection.

D'autres travaux seront nécessaires pour déterminer comment le champignon perturbe l'équilibre osmotique de l'animal à travers sa peau.
Source: http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=7146

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Un champignon parasite décime les amphibiens


Responsable de la mort de nombreuses espèces de grenouilles et de crapauds, le chytride débarque en France.

Un nouveau champignon pathogène s'attaque aux amphibiens, une classe de vertébrés qui comporte plus de 6 000 espèces avec notamment toutes les grenouilles, crapauds, salamandres et autres tritons. Le chytride (Batrachochytrium dendrobatidis) a été identifié pour la première fois en 1998 en Australie et en Amérique centrale. À l'origine d'une terrible maladie infectieuse chez les amphibiens - la chytridiomycose -, il est en train de coloniser rapidement toute la planète.

On sait que ce champignon est présent depuis peu sur le continent européen. Arrivé d'abord en Espagne, on le trouve maintenant en France, en Suisse, en Grande-Bretagne… Des mortalités ont été constatées dans le Pyrénées chez des salamandres tachetées et une espèce de crapaud emblématique, l'alyte accoucheur. «La situation est très préoccupante», confirme Rémi Duguet, auteur en 2003 des Amphibiens de France, Belgique et Luxembourg (éd. Biotope).

Le chytride constitue une menace redoutable pour la catégorie d'animaux déjà la plus fragilisée de notre planète. Les amphibiens sont en effet victimes de la destruction de leurs habitats (mares, étangs, rivières), de la pollution des sols et des eaux par les pesticides, de la surexploitation et, sans doute aussi, du changement climatique. En moins de trente ans, les scientifiques estiment que plus de 120 espèces ont disparu et 435 ont fortement régressé.

Tout ce que la France compte d'herpétologistes amateurs, de professionnels de la conservation et de spécialistes des amphibiens se mobilise pour connaître l'extension du champignon. Le programme européen Race (1) a été lancé cette année pour un montant de 3,5 millions d'euros. Il rassemble plusieurs laboratoires français, allemands, anglais, espagnols et suisses.

Des prélèvements sur différentes espèces ont déjà été réalisés dans plusieurs régions de France dans le cadre d'un programme d'étude et de surveillance lancé par le Parc naturel régional de Périgord-Limousin, le laboratoire CNRS d'écologie alpine (Grenoble) et l'université de Savoie. «Les résultats devraient bientôt être connus», estime Tony Dejean, un des responsables du programme.

La sensibilité au champignon varie selon les espèces. Deux pistes vont donc être explorées afin d'essayer de limiter sa propagation. D'une part, les recherches vont se focaliser sur les amphibiens que le nouveau champignon colonise et décime. D'autre part, elles vont porter sur les espèces porteuses saines qui ne développent pas la maladie mais peuvent contribuer à la diffuser dans notre pays. C'est le cas notamment de la grenouille taureau, une espèce exotique présente dans plusieurs zones du Sud-Ouest, et du xénope lisse, une autre espèce exotique présente dans le Maine-et-Loire et les Deux-Sèvres.

Le chytride appartient à un groupe de moisissures qui décomposent la matière organique morte. Il est présent dans la nature depuis longtemps. Les amphibiens se contaminent quand ils sont dans l'eau. Le champignon qui s'y trouve à l'état de spore s'incruste dans leur peau, s'y développe et forme alors des zoosporanges qui produisent à leur tour des zoospores.

«Mystère total»

Le cycle infernal de l'infection est aujourd'hui bien connu. «L'émergence de la chytridiomycose reste, en revanche, un mystère total», admet Claude Miaud, du laboratoire CNRS d'écologie alpine de Grenoble. Certains avancent l'hypothèse que le champignon a été diffusé dans le monde entier par un amphibien d'Afrique du Sud, le xénope lisse. Ce petit animal, qui est porteur sain du champignon, a fait l'objet d'un intense commerce à partir du milieu du XXe siècle. Il était en effet utilisé comme animal de laboratoire pour l'étude des processus embryonnaires et aussi pour les tests de grossesse. Les individus échappés auraient contaminé les espèces amphibiennes locales, naïves et sans défense contre la maladie.

Selon une autre hypothèse, c'est l'utilisation massive de pesticides après la Seconde Guerre mondiale et la modification des milieux naturels qui seraient à l'origine de la chytridiomycose. L'inoffensive moisissure se serait transformée en redoutable pandémie chez des amphibiens soumis à un stress énorme.

Quoi qu'il en soit, certains pays comme la Suisse ont déjà émis toute une série de recommandations pour éviter de propager la maladie. La première d'entre elles consiste à éviter tout transport d'un quelconque animal aquatique (escargot, têtard, grenouille, végétal) d'un milieu à un autre. Il est recommandé de laisser sécher ses bottes ou de les désinfecter avant de pénétrer dans l'eau, les spores ne résistant pas à la dessiccation. Enfin, si un amphibien est retrouvé mort, il faut le mettre au congélateur et le montrer à un naturaliste, les signes de la maladie étant facilement reconnaissables.
Source: http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2009/11/05/01030-20091105ARTFIG00501-un-champignon-parasite-decime-les-amphibiens-.php

(1) Risk Assessment of Chytridiomycosis to European Amphibians.

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Une grenouille infectée par le chytride.
Le parasite provoque une mort rapide des amphibiens en faisant chuter la concentration des sels présents normalement dans leur sang.

Photo pour illustration. Source:http://www.pressdisplay.com/pressdisplay/fr/viewer.aspx

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Le destin emblétique des crapauds rouges de Madagascar (Dyscophus antongilii)


Comment protéger les amphibiens du champignon qui les tue? C’est la difficile tâche à laquelle sont confrontés les scientifiques qui étudient ces animaux. Et qu'illustre le cas de crapauds de Madagascar illégalement sortis de l'île.

Que vont devenir les crapauds rouges de Madagascar illégalement transportés et saisis par les douaniers de Malaisie? Ces amphibiens ne reverront peut-être jamais leur île, tout cela à cause d’un mal qui menace l’ensemble des grenouilles, crapauds et salamandres de la planète : la chytridiomycose.

Le cas de ces 47 crapauds rouges, ou grenouilles tomate (Dyscophus antongilii) -saisis avec 369 tortues protégées de Madagascar dans les sacs de deux femmes malgaches le 14 juillet dernier- est symptomatique de la situation critique des amphibiens.
Une île épargnée

L’île de Madagascar, point chaud de la biodiversité planétaire, est pour l’instant épargnée par le champignon Batrachochytrium dendrobatidis qui fait des ravages chez les grenouilles. L’herpétologiste américain Joseph Mendelson (Zoo d’Atlanta) explique ainsi à la revue Science qu’il serait très dangereux de renvoyer sur l’île les crapauds qui en ont été sortis illégalement, car ils pourraient entre temps –pendant leur séjour à l’aéroport- avoir contracté le champignon, porté par la peau des amphibiens. Au risque de contaminer une île encore épargnée par l’épidémie.

En s’attaquant à leur peau, le champignon perturbe les échanges avec l’extérieur et conduit à un ralentissement mortel de leur rythme cardiaque, a montré une étude publiée l’année dernière.

L'épidémie avance au Panama

En Amérique centrale le champignon gagne rapidement du terrain, avançant d’environ 30 kilomètres par an, expliquent aujourd’hui Andrew Crawford (Université des Andes, Bogota, Colombie) et Karen Lips (Université du maryland, E-U) dans les Proceedings of the National Academy of Sciences. Ces chercheurs ont pu quantifier les dégâts de la chytridiomycose dans le parc naturel d’El Copé, au Panama. Ils ont commencé leur enquête en 1998, sachant que l’épidémie qui touchait le Costa Rica voisin allait arriver.

Douze ans plus tard, après de nombreuses analyses d’échantillons prélevés sur le terrain, Lips et ses collègues constatent amèrement que de nombreuses espèces ont disparu avec l’arrivée du champignon. Sur les 74 espèces présentes (dont 11 nouvelles), 30 ont disparu. Avant même que les chercheurs aient eu le temps de nommer les nouvelles espèces, découvertes grâce aux analyses ADN, elles étaient éteintes.
Source: http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/nature-environnement/20100720.OBS7416/le-destin-embletique-des-crapauds-rouges-de-madagascar.html

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affraid Je suis sous le choc après cette lecture, nous annonçant une fin apocalyptique des amphibiens de la terre.

Je viens de prendre une nouvelle fois conscience que nous sommes une vrai plaie pour cette planète.

En tout état de cause, même si plusieurs hypothèse expliqueraient les raisons de cette pandémie dévastatrice. Il y a, à chaque fois, l'ombre de l'humanité derrière cette catastrophe qui est ne train de ce jouer.

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Le crapaud accoucheur pyrénéen succombe à son tour au champignon tueur


D'Amérique en Australie, crapauds et grenouilles du monde entier succombent en masse à un champignon qui sévit à présent dans les Pyrénées et que l'homme pourrait avoir propagé quand il se servait de batraciens comme tests de grossesse vivants

Parmi les dernières victimes du fléau: les crapauds accoucheurs des Pyrénées, espèce protégée ainsi nommée parce que les mâles transportent les oeufs pondus par les femelles et leur accordent une attention toute maternelle jusqu'à l'éclosion.

Au lac d'Arlet, à près de 2.000 m d'altitude, "on a découvert en un seul jour 350 cadavres", relate Eric Sourp, responsable du service scientifique du parc national des Pyrénées. Dans un autre secteur, celui de Néouvielle, "95% de la population a été anéantie", ajoute-t-il, très inquiet. Des hécatombes illustrées par des images de corps livides entassés sur le rocher.


Les batraciens sont exterminés par les effets dévastateurs de la chytridiomycose, maladie causée par un champignon, le Batrachochytrium dendrobatidis.
La maladie, identifiée pour la première fois en Europe à la fin des années 1990 dans le parc naturel de Peñalara (Espagne), est apparue au début des années 2000 dans les Pyrénées occidentales, où elle provoque désormais des mortalités importantes en haute altitude, explique Dirk Schmeller. Ce chercheur au CNRS de Moulis (Ariège) travaille sur ce désastre dans le cadre du programme européen RACE (www.bd-maps.eu), au côté de collègues de l'Université de Savoie, de Madrid et de Londres. "Des phénomènes d'extinction en masse" de ce petit crapaud de cinq centimètres ont été notés à Ibon de Acherito, côté espagnol et, côté français, dans les secteurs du lac d'Arlet, d'Ansabère et de Néouvielle, dit-il. La chytridiomycose a déjà fait des ravages en Amérique centrale, en Australie ou aux Etats-Unis. Ses origines ne sont pas scientifiquement établies. Mais "on a de très bonnes idées sur la question", dit Dirk Schmeller. Le premier cas de Bd identifié l'a été sur un spécimen de Xenopus laevis, grenouille sud-africaine naturalisée en 1938. Or les xenopes sud-africaines, qui semblent cohabiter sans trop de dommages avec le champignon, ont été "exportées par milliers dans le monde" pour servir à la recherche en laboratoire, mais aussi "de tests de grossesse vivants". La technique, inventée dans les années 30 et développée jusqu'au début des années 60 dans les pays occidentaux, consistait à injecter l'urine d'une femme sous la peau d'une xenope femelle. Si la femme était enceinte, la grenouille pondait des oeufs sous l'effet de l'hormone de grossesse et un mâle émettait des spermatozoïdes.

"Les xenopes sont des porteurs sains et personne n'a réalisé qu'il y avait des problèmes de sécurité", poursuit le chercheur. La chytridiomycose menace aujourd'hui plus de 30% des amphibiens de la planète. Elle affecte la bouche des tétards. Eux n'en meurent pas. "Mais à la métamorphose, le champignon infecte la peau kératinisée et l'amphibien peut mourir en deux semaines". Les scientifiques ne savent pas exactement de quoi. Asphyxie, problèmes de flux hydriques, toxine émanant du champignon ? En tout cas, les crapauds deviennent "très léthargiques", certains "sont d'une maigreur épouvantable", raconte Adeline Loyau, chercheuse à Moulis. Les remèdes sont difficiles à mettre en oeuvre dans la nature, tout désinfectant injecté dans l'habitat étant susceptible de tuer d'autres organismes, dit-elle. Une expérience menée à Majorque consistant à prélever tous les amphibiens d'un bassin, les désinfecter un à un, assécher le bassin puis le repeupler ne s'est pas révélée concluante: la maladie est revenue au bout de quelque temps.
Source:http://www.lequotidien.lu/reportages/21058.html

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La lutte contre l’agent pathogène responsable de la disparition de nombreuses espèces d’amphibiens fait des progrès mais il n’existe pas encore de traitement réellement efficace.


Considérés comme des organismes sentinelles, en raison de leur grande sensibilité aux polluants et aux modifications de leur habitat, les amphibiens (grenouilles, salamandres, tritons…) connaissent une importante diminution de leurs effectifs. L’un des principaux agents responsables de cette extinction est un champignon, Batrachochytrium dendrobaditis, décrit comme « le pire pathogène ayant jamais infecté un vertébré » selon l’Union internationale pour la Conservation de la Nature.

Ce champignon est impliqué dans au moins 94 des 120 disparitions d’espèces de grenouilles au cours des 30 dernières années et résiste aux tentatives menées jusqu’alors pour le combattre. Les chercheurs ont réussi à enrayer la croissance du champignon grâce à des bactéries qui colonisent la peau des espèces de grenouilles résistantes. Mais pour le moment, cette méthode ne devrait pas déboucher sur un traitement, car les tentatives d’implanter durablement ces bactéries sur la peau de grenouilles sensibles ont échoué, comme les chercheurs viennent de le rapporter dans un article récemment publié dans la revue Diseases of Aquatic Organisms.

Afin de mieux coordonner les efforts des chercheurs du monde entier, une équipe américano-suisse a mis en ligne une banque de données accessibles à tous. Avec pour ambition de collationner l’ensemble des études concernant ce champignon mortel. Y compris celles qui se sont soldées par un échec et « qui ne sont trop souvent pas publiées » selon Douglas Woodhams de l’Université de Zurich. Le scientifique espère que son initiative permettra d’éviter les études doublons et accélérera la recherche d’un traitement.

Selon les experts, une espèce d’amphibien sur trois risque de disparaître à court terme sans mesures de préservation efficaces. Outre les menaces infectieuses, le changement climatique et les atteintes à leur habitat représentent également des facteurs contribuant à leur extinction.
Source: http://www.sciencesetavenir.fr

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