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Le venin de serpent inspire la lutte contre le cancer

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Le venin de serpent inspire la lutte contre le cancer


Le venin de serpent a permis d’identifier une interaction entre un récepteur à la surface des plaquettes sanguines et une protéine exprimée à la surface de cellules cancéreuses, qui aide à la propagation du cancer. Des molécules qui bloquent cette interaction pourraient donc inhiber le cancer.

Les plaquettes sanguines, autrement appelées thrombocytes, sont de petits fragments de cellules sans noyau, circulant dans les vaisseaux sanguins et ayant pour rôle d’éviter les hémorragies. Ayant la capacité de s’agréger entre elles, elles bloquent le passage du sang là où les vaisseaux sont abimés. Une trop faible quantité de plaquettes ou un dysfonctionnement de leur agrégation cause des hémorragies incontrôlables. A l’inverse, une trop grande quantité de plaquettes ou une trop forte capacité à s’agréger mène à l’obstruction des vaisseaux sanguins, ou thrombose, une des principales causes de décès dans les pays occidentaux.

Bien comprendre le fonctionnement des plaquettes est donc un enjeu majeur. Une équipe de recherche japonaise se penche sur la question depuis plus d’une décennie. Comme souvent, une substance toxique produite par un organisme vivant a ouvert une nouvelle voie, un exemple classique comme l'a encore montré récemment la découverte d'un possible analgésique à partir de la conotoxine du cône, un gastéropode marin. L’utilisation de venins de serpents les a en effet beaucoup aidés dans leurs recherches, les menant à s’intéresser également au développement du cancer.

En effet, certains venins sont composés de molécules qui favorisent, ou au contraire qui inhibent l’action des plaquettes. Ainsi, la rhodocytine, isolée du venin d’une vipère asiatique Calloselasma rhodastoma, est capable de se fixer sur un récepteur des plaquettes, nommé CLEC-2 (C-type lectin receptor-2) et induit l’agrégation mortelle des thrombocytes.

Cette découverte avait par la suite permis de découvrir une autre molécule, endogène cette fois, la podoplanine, également capable de se fixer sur ce récepteur. Exprimée à la surface des cellules cancéreuses, la podoplanine recrute les thrombocytes, créant une sorte de bouclier autour de la cellule tumorale qui la protège du système immunitaire. De plus, la cellule peut ainsi se fixer aux parois du vaisseau sanguin, puis former des métastases et finalement se propager à l’ensemble de l’organisme. L’équipe avait alors démontré que le blocage de la fixation de la podoplanine sur les plaquettes grâce à un anticorps spécifique empêchait la propagation des métastases dans les poumons de souris.


Le venin de ce serpent, Calloselasma rhodastoma, a permis l'identification
d'une interaction moléculaire importante d’une part pour la coagulation,
et d’autre part pour la propagation de certains cancers.
© Al Coritz / Licence Creative Commons


Combattre l’interaction CLEC-2 / podoplanine

La podoplanine est aussi connue pour être exprimée à la surface des cellules épithéliales lymphatiques (les cellules qui forment les parois des vaisseaux lymphatiques). Son absence chez des souris génétiquement modifiées mène à la non formation des vaisseaux lymphatiques.

Dans le dernier article, paru dans le Journal of Biological Chemistry, les chercheurs japonais ont créé des souris dépourvues du gène codant pour le récepteur CLEC-2. Pendant le développement fœtal, les vaisseaux sanguins et lymphatiques ne se développent pas normalement, menant au décès prématuré des souris au stade embryonnaire.

Ces résultats suggèrent que l’interaction entre le récepteur CLEC-2 et la podoplanine est indispensable à la différenciation des vaisseaux lymphatiques. A l’image de ce que l’on sait sur la néogenèse des vaisseaux sanguins induite par les tumeurs, les cellules tumorales pourraient également induire la formation des vaisseaux lymphatiques pour favoriser la propagation des cellules cancéreuses dans l’organisme. Cette induction pourrait se faire par le biais de l’interaction CLEC-2 - podoplanine.

Une molécule qui bloquerait cette interaction serait donc un bon moyen d’inhiber au moins partiellement la propagation du cancer. Des drogues de ce type sont probablement à chercher du côté des molécules contenues dans le venin de serpent. Les chercheurs peuvent au moins s'en inspirer...

futura-sciences.com

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It is interesting to note that Snake-Venom dilution is also used in Homoeopathy to save Heart-Attack Patients!

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