Animal 0 Posté(e) le 24 novembre 2007 Le samedi 24 novembre 2007 Un guide pratique des poissons à éviter La Presse Montréal Mangez du poisson, disent les médecins, c'est bon pour la santé. Pas si sûr selon un nouveau Guide canadien des poissons et fruits de mer, le tiers des poissons couramment consommés au Canada serait à éviter et un autre tiers aurait une origine «préoccupante». Des groupes environnementaux, dont la fondation David Suzuki et le Sierra Club du Canada, sont derrière la publication de ce premier guide pour les consommateurs qui veulent aller au-delà du goût. Selon eux, il ne suffit pas de vérifier si le poisson contient ou non des contaminants, il faut s'assurer qu'il a été pêché dans les règles de l'art. Dans la mer ou en aquaculture. «Les consommateurs entendent parler de la pêche durable et ils veulent poser des questions, ils veulent en savoir davantage sur le poisson qu'ils achètent», explique Jay Ritchlin, de la Fondation David Suzuki. Leur guide est on ne peut plus simple d'utilisation. Trois catégories, vert, jaune, rouge, qui aident les consommateurs à faire des choix écologiques. Une version francophone, imprimée à 25 000 exemplaires, a été envoyée au Québec. On peut aussi consulter ce guide en ligne au www.seachoice.org Les indications du guide ne sont pas très rassurantes: l'aiglefin, le caviar d'esturgeon, les pétoncles de mer, le saumon chinook d'aquaculture et la crevette tigrée sont tous à éviter. Ainsi que 16 autres poissons et fruits de mer. Parmi les raisons invoquées pour les mettre au ban, une mauvaise gestion des stocks et la possibilité de déclarer l'espèce en voie de disparition. Certaines espèces sont en plus accompagnées d'un logo précisant qu'elles peuvent contenir trop de mercure, de dioxines, de BPC ou de pesticides. De quoi rapidement faire passer une envie de bisque de fruits de mer. Fort bien, dit Éric Vigneau, poissonnier originaire des Îles-de-la-Madeleine. Selon lui, plus le consommateur sera informé sur les conditions dans lesquelles ont été pêchés ses poissons, plus il fera des choix avertis. Lui-même est ultra-consciencieux lorsqu'il fait les achats de sa poissonnerie Fraîcheur des Îles, de Brossard. Pas de crevette de Chine, pas de pétoncles contenant des additifs. «Je viens d'une famille de pêcheurs ; c'est important de savoir d'où vient le poisson qu'on mange», dit-il en précisant que peu de consommateurs s'informent de la provenance avant l'achat. Consommation en hausse La consommation de poisson est à la hausse au Canada depuis 10 ans, portée par les bénéfices liés aux oméga-3, présents dans les poissons gras, tel le saumon. Le Guide alimentaire canadien recommande de consommer au moins deux portions de poisson par semaine. Santé Canada limite toutefois la consommation de thon blanc pour les femmes enceintes et les enfants, à cause du taux de mercure qu'il peut contenir. Selon Éric Vigneau, les bénéfices de la consommation de poisson surpassent largement les risques liés à la présence de dioxine. À condition de bien choisir son souper. Le guide recommande d'ailleurs de se renseigner avant d'acheter un poisson. Quitte à être le client difficile au restaurant qui demande au serveur la provenance du tilapia au menu ou qui veut savoir si les huîtres sont sauvages ou cultivées. Par ailleurs, il y a fort à parier que le serveur ne possède pas ce genre d'information. «C'est vrai et c'est précisément ce que nous voulons changer, dit Jay Ritchlin. Si les consommateurs demandent à répétition à leurs épiciers et leurs restaurateurs d'où viennent leurs poissons, leurs questions finiront par remonter la chaîne d'approvisionnement. Les restaurateurs demanderont ensuite à leurs distributeurs la provenance de leurs produits. Nous, en tant que consommateurs, nous avons un petit pouvoir parce que nous achetons une petite quantité de poissons. Eux en achètent des tonnes. Ils ont le pouvoir de faire changer l'industrie de la pêche.» http://www.cyberpresse.ca/article/20071124/CPACTUEL/711241065/6730/CPACTUALITES Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites