Caro18 0 Posté(e) le 12 décembre 2007 Fondements éthiques pour une alimentation végétarienne Dans quelques mois va paraître en France, chez L’Harmattan, la traduction de l’ouvrage "Leischenschmaus", du philosophe autrichien Helmut Kaplan. Cet ouvrage, qui a fait grand bruit dans le monde germanique, fonde éthiquement le choix de vie végétarien. Le traducteur est Cyril Taffin de Tilques, et le titre français sera "Fondements éthiques pour une alimentation végétarienne". En avant-première, un extrait consacré à l’explicitation du principe d’égalité, et à ses implications. Principe d’égalité Pour comprendre toute la portée et toute la force de la philosophie du mouvement pour les droits des animaux, nous allons maintenant expliquer ce qu’il faut entendre par « principe d’égalité ». En effet, ce principe ne cesse de donner lieu à de graves méprises, et, pour prévenir les deux malentendus les plus fréquents, nous commencerons par préciser ce qu’il n’est pas. Le principe d’égalité appliqué aux humains ne signifie pas qu’ils soient tous égaux, au sens où ils seraient identiques. Face aux différences nombreuses et évidentes qui existent entre les être humains, il serait d’ailleurs parfaitement absurde de prétendre quelque chose de pareil ! Il y a des vieux et des jeunes, des bien-portants et des malades, des extravertis et des introvertis, et ainsi de suite. Dans le même ordre d’idée, le principe d’égalité ne prétend pas davantage que les hommes et les animaux sont égaux. Les animaux et les hommes ne sont pas plus égaux que les hommes ne le sont entre eux. Le principe d’égalité ne signifie pas non plus que les hommes doivent tous être traités de la même façon, c’est-à-dire de manière identique. Les vieux et les jeunes, les bien-portants et les malades, les introvertis et les extravertis ont respectivement des intérêts différents, lesquels requièrent et justifient un traitement différent. C’est ainsi que les pensionnaires des maisons de retraite n’ont pas besoin de bac à sable, tandis que, de leur côté, les enfants n’ont pas besoin d’ascenseur pour aller au premier étage. Les personnes valides n’ont pas besoin de fauteuil roulant, tandis que les tétraplégiques n’ont pas besoin de survêtement pour faire du jogging, et ainsi de suite. Pour la même raison, le principe d’égalité n’exige pas non plus que les hommes et les animaux soient traités de la même manière. À l’instar de ce qui se passe entre êtres humains différents, les hommes et les animaux ont des besoins différents, lesquels nécessitent un traitement différent. Les animaux n’ont donc besoin ni de droit de vote ni de liberté de religion, tandis que, de leur côté, les humains n’ont que faire d’os à mâcher ou bien de griffoirs. En bref, le principe d’égalité n’exige pas que des humains différents soient traités de manière identique, et il n’exige pas davantage que les animaux soient traités à l’instar des humains, car les besoins des individus diffèrent entre humains, et entre humains et animaux. En revanche, le principe d’égalité exige la chose suivante : chaque fois que les humains et les animaux ont des besoins similaires, les uns comme les autres ont droit à un traitement égal et à une prise en considération égale de ces besoins, de même que différents humains, éprouvant les mêmes besoins, doivent être traités de la même façon. Tous les humains ayant besoin d’être convenablement nourris et logés, ce besoin doit être pareillement satisfait pour chacun d’entre eux. Et, du fait que les animaux sont tout aussi sensibles à la douleur que les humains, nous devons accorder la même importance et la même considération aux uns et aux autres dans leur intérêt à éviter la souffrance. Racisme et sexisme Le principe d’égalité permet de montrer concrètement pourquoi toute discrimination collective est injuste ; grâce à lui, on peut démontrer par exemple que le racisme est injuste et pourquoi il l’est. Prenons la discrimination raciale des Noirs par les Blancs. Les Américains de couleur noire obtiendraient en moyenne des résultats moins bons que leurs congénères blancs lors des tests relatifs au quotient intellectuel. Quelles que soient les raisons à l’origine de cette présumée différence de performances, elle ne change rien au fait que les Noirs et les Blancs ont fondamentalement et en moyenne les mêmes besoins. Les besoins humains fondamentaux, qui sont de nouer des relations personnelles épanouissantes, d’être convenablement nourri et logé, le souci d’éviter les souffrances, de développer ses facultés physiques, intellectuelles et artistiques, de pouvoir mener des projets... ne sont nullement affectés par des différences de quotient intellectuel. POURSUIVRE LA LECTURE ET VOIR LES COMMENTAIRES http://www.naturavox.fr/article.php3?id_article=2812 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites