Animal 0 Posté(e) le 15 décembre 2007 Le vendredi 14 décembre 2007 Encore loin d'une agriculture durable Annie Morin Le Soleil Québec Pas d’aide financière sans respect de l’environnement, dit le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Pourtant, en 2006, pas moins de 42 millions $ ont été versés à 57 porcheries que les fonctionnaires savaient en surplus de phosphore. Le commissaire au développement durable, Harvey Mead, y voit la preuve que le MAPAQ «n’a plus le pouvoir de chef de file, il a perdu sa capacité de coordination» en matière d’environnement. Cela est particulièrement vrai avec la Financière agricole du Québec, qui gère les programmes d’aide aux producteurs et dont le conseil d’administration est composé très majoritairement de gens extérieurs au ministère. C’est cet organisme qui a indemnisé des entreprises en faisant fi du principe d’écoconditionnalité, qui lie l’obtention de fonds publics au respect des normes environnementales. En 2005, la Financière s’est ainsi contentée de contrôler les adhérents qui exploitaient un nouveau lieu de production, soit à peine 9 % des assurés. En 2006, elle a obtenu la liste des contrevenants du secteur porcin, mais ne les a pas pénalisés, tandis qu’elle était incapable de recueillir l’information sur les autres types d’exploitation. M. Mead y voit un problème d’équité. «Certains producteurs continuent de recevoir le montant total d’aide financière tout en étant en contravention avec la réglementation, alors que d’autres doivent investir, notamment en louant des terres qui servent à l’épandage, afin de se conformer aux normes en vigueur», écrit-il. À la Financière agricole, la porte-parole Nathalie Foster précise que des lettres ont été envoyées aux contrevenants afin qu’ils se conforment aux règles d’ici le 31 décembre. Autrement, leur chèque sera coupé en 2008. Elle se dit également confiante que les producteurs agricoles seront prêts pour la pleine écoconditionnalité prévue pour 2010. Dans son rapport, le commissaire fait remarquer que le développement agricole ne tient pas suffisamment compte de la capacité de support des bassins versants. Ainsi, au 31 mars 2007, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs avait reçu neuf plans directeurs de l’eau sur les 33 attendus en… 2005! De plus, ces dernières années, 79 % des certificats d’autorisation pour accroître le cheptel visaient des municipalités se trouvant à l’intérieur de bassins versants dégradés. Une situation inquiétante, selon M. Mead. Enfin, le commissaire note qu’«aucune politique agricole globale et récente ne précise de quelle façon une agriculture qui assure le maintien des écosystèmes et permet le bien-être des régions devrait se développer». Pas plus qu’il n’existe d’indicateurs de performance pour établir des cibles et juger des actions entreprises. Sylvain Tremblay, directeur de l’environnement et du développement durable au MAPAQ, dit que le ministère attend le rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAAQ) pour «développer une politique agricole d’ensemble» établissant clairement le partage des responsabilités et les moyens de «garder le contact» entre les ministères et organismes impliqués. http://www.cyberpresse.ca/article/20071214/CPSOLEIL/71213250/6907/CPSOLEIL Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites