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Animal

Et croît la grenouille rieuse

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(il y a aussi la grenouille taureau qui est considérée comme une menace en France, à moins que ça soit la même mais qu'on lui donne un nom différent scratch ...)




Et croît la grenouille rieuse

Venue d’Europe de l’Est, la «Rana ridibunda», plus forte et plus féconde que les batraciens autochtones, déstabilise l’écosystème.
ALEXANDRA SCHWARTZBROD


QUOTIDIEN : samedi 19 janvier 2008

Ne vous fiez pas à son nom : la grenouille rieuse est une tueuse. Originaire d’Europe de l’Est, la bête s’est propagée au fil des décennies jusqu’en France et en Espagne, menaçant d’évincer les espèces indigènes, comme la grenouille de Graf ou la grenouille de Perez. Le pire, c’est que l’homme n’est pas pour rien dans cette affaire.

«La grenouille rieuse a été introduite par des humains vers 1920 en Europe de l’Ouest. Pour la consommation. Elle était très prisée des nobles», explique le chercheur allemand Dirk Schmeller, qui vient de publier une étude révélant la tragédie. Le phénomène s’est accentué au fil du temps. «Depuis les années 70, 5 000 tonnes de grenouilles rieuses ont été introduites tous les ans en France, vivantes, poursuit Schmeller. Elles sont censées être stockées dans un point d’eau proche d’un restaurant, mais elles s’en échappent régulièrement.» MadPourquoi l’espèce, dite Rana ridibunda, est-elle plus consommable que les autres ? A cause de ses cuisses. Charnues et donc goûteuses. «Elle est deux fois plus grosse que les grenouilles indigènes, il faut compter 300 à 400 grammes par individu», note le chercheur, qui se partage entre le centre Helmholtz pour la recherche environnementale, en Allemagne, et la station d’Ecologie expérimentale du CNRS, en Ariège.

Fertile. La grenouille, importée pour la qualité de ses cuisses, donc, aurait pu régaler tranquillement les gourmets sans pour autant perturber l’ordre et les rythmes de la nature. Mais elle a, outre le rire tonitruant qui lui a donné son nom, une autre caractéristique : elle vit plus longtemps et croît plus rapidement que les espèces indigènes. Et surtout, elle serait plus fertile, écrit, dans la revue Comptes rendus - Biologies, l’équipe de chercheurs franco-allemande pilotée par Dirk Schmeller.

Pire, si une grenouille rieuse s’accouple à une grenouille du coin - après tout, il n’y a pas de mal à se faire du bien, même avec une grenouille qui ne rit pas - et si descendance il y a, celle-ci sera rieuse, le génome de la première prenant le pas sur l’autre. C’est ainsi que la grenouille autochtone, peu à peu, disparaît. «Aujourd’hui, la plupart des habitats le long du Rhône et de la Seine sont peuplés uniquement de grenouilles rieuses. Les indigènes, elles, sont retranchées dans des zones suboptimales, des petites mares sans oxygène ou des canaux à moitié asséchés…», note Dirk Schmeller.

Autre fragilité des grenouilles indigènes, leur petite taille qui en fait des proies faciles pour les oiseaux. La rieuse, elle, avec ses cuisses charnues, n’a pas beaucoup d’autre prédateur que l’homme. «Tout cela déstabilise la société des grenouilles et, au-delà, l’écosystème des grandes prairies fluviales de France et d’Espagne», note Schmeller, qui a étudié, avec son équipe de scientifiques, plus de 700 grenouilles indigènes sur vingt-deux sites du bassin du Rhône, en France, et à quatre endroits dans le bassin de l’Ebre, en Espagne.

Danger d’extinction. Le problème des espèces dites «invasives», c’est-à-dire introduites accidentellement ou volontairement dans un milieu qui n’est pas le leur, prend de plus en plus d’importance avec la mondialisation et les changements climatiques. En 2001 déjà, 20 % des espèces de vertébrés étaient en danger d’extinction à cause des espèces invasives.

L’histoire de l’écrevisse de Louisiane, par exemple, n’est pas très différente de celle de la grenouille rieuse. Introduite en Europe dans les années 70 par des mareyeurs soucieux de compenser la baisse des importations en provenance de Turquie et la disparition des populations d’écrevisses indigènes, la bestiole a proliféré et se révèle être aujourd’hui un vrai fléau pour la faune et la flore girondines. Non seulement elle s’attaque aux têtards de grenouilles, aux petits poissons et aux plantes aquatiques, mais elle est porteuse d’un champignon qui décime les écrevisses à pattes blanches. Telle la grenouille rieuse, elle fait le malheur de ses propres congénères. Et, de l’avis des experts, rien à faire pour s’en débarrasser.

«Ce sera très difficile d’éradiquer la grenouille rieuse, car quand elle est jeune, on ne peut pas la distinguer des grenouilles indigènes. La seule solution, pour l’instant, consiste à stabiliser l’habitat des espèces indigènes», explique Schmeller. Paradoxalement, c’est la mondialisation qui aidera peut-être à régler le problème. Car les importations de grenouilles (rieuses) d’Europe de l’Est ont considérablement baissé ces dernières années, au profit de leurs congénères d’Indonésie qui ont le grand avantage d’arriver à l’état de… cuisses, congelées. Inoffensives, donc.

http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/304871.FR.php

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Citation :
il y a aussi la grenouille taureau qui est considérée comme une menace en France, à moins que ça soit la même mais qu'on lui donne un nom différent ...)


Je ne sais pas Do. Je me souviens seulement qu'ils disaient qu'elle était énorme.

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Pauvres petites bêtes ! Je me demande comment ils les tuent ! Shit

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