Caro18 0 Posté(e) le 20 janvier 2008 Le dimanche 20 janvier 2008 L'écolo se servira saignant en 2008 : ( MONSIEUR Antarctique ) Jean Lemire La Presse Collaboration spéciale Comment prendrez-vous votre écolo en 2008? À la légère, sérieusement ou encore en ferez-vous l'une de vos victimes préférées? Je vous prédis une année difficile pour ceux et celles qui s'occupent des questions environnementales au pays. Le balancier aurait-il amorcé son retour, peut-être pour contrebalancer la présente tendance qui vise à élever de plus en plus l'écologisme au rang de doctrine, limitant ainsi la progression du courant de pensée actuel, pourtant en plein développement? Le cadre idéologique de «notre passage au vert» se heurtera-t-il à une certaine lassitude devant la culpabilisation maintes fois répétée des simples consommateurs qui, devant l'acharnement des purs et durs de l'environnement, ont de plus en plus le sentiment que le mouvement vert dépasse les limites? Au lieu de féliciter la population pour les progrès accomplis, certains écolos profitent de la situation pour exiger des changements radicaux dans les habitudes de vie de monsieur et madame Tout-le-Monde. On sait depuis longtemps que la production de boeuf contribue de façon importante à l'augmentation des gaz à effet de serre sur la planète. Un récent rapport publié par Greenpeace a permis de chiffrer le coût environnemental du bifteck dans notre assiette. Exercice intéressant et important, pour bien comprendre l'impact d'un geste pourtant banal de notre quotidien. La nouvelle a rapidement été reprise dans les médias, et nous avons assisté à une incroyable dérive de l'information. Au lieu d'informer adéquatement la population sur les effets de l'élevage de boeuf et de demander aux consommateurs de diminuer progressivement leur consommation de viande rouge - une recommandation pourtant présente dans la plupart des guides sur les actions à mener pour diminuer notre empreinte écologique -, certains écolos ont profité des conclusions du rapport pour promouvoir le végétarisme. Monsieur veut continuer à manger son steak bien saignant Je n'ai rien contre le végétarisme, l'ayant pratiqué pendant une bonne partie de ma vie. Mais demander à ma mère, fille d'un cultivateur de survivance, de bannir le boeuf de son alimentation serait peine perdue. Et la rendre coupable d'un tel acte sanglant de barbarisme risque de la faire «décrocher», de la décourager dans son petit combat quotidien pour transformer ses habitudes de vie. Elle est pourtant prête à faire beaucoup pour l'environnement depuis qu'on lui a expliqué l'importance des petits gestes. Elle a compris, ma mère, et ne demande pas mieux que d'apporter sa contribution. Si on lui demande de réduire sa consommation de boeuf, elle le fera, parce qu'elle fait maintenant confiance aux écolos qui ont eu raison de demander haut et fort une meilleure utilisation des ressources pour protéger l'environnement. Elle a compris que la situation actuelle ne pouvait perdurer, qu'il fallait tous faire des efforts individuels si l'on veut offrir aux générations de demain une planète saine et viable. Ma mère est prête: offrez-lui un mode d'emploi adapté à sa petite vie de citadine, et elle le suivra. Elle s'est même mise à la pratique rigoureuse du recyclage et du compostage, après 70 ans d'insouciance en ce domaine. N'allez pas l'accuser d'avoir été négligente durant les trois quarts de sa vie, félicitez-la plutôt pour ses efforts récents en matière de gestion des déchets. Dans le domaine du transport, ma mère utilise maintenant une petite voiture à faible consommation d'énergie et elle a même délaissé son bon vieux démarreur à distance. Ma belle-maman aussi, qui en a fait sa résolution de la nouvelle année, en toute connaissance de cause, bien informée des terribles effets du ralenti de sa voiture au démarrage. Bravo! Toutes deux font des gestes pour l'environnement et sont prêtes à s'investir davantage. Elles veulent bien suivre les conseils de ceux et celles qui utilisent le gros bon sens pour sauver la planète, mais elles ont aussi le sentiment que le message des verts s'embrouille de plus en plus, chargé de plus en plus d'orientations et de mesures extrêmes. L'année 2008 sera une année charnière en matière d'environnement. Puisque la défense de l'environnement est maintenant un courant de pensée populaire, parce que la mode est au vert, nous devrons faire face à certains charlatans qui profiteront de la tendance pour faussement «certifier» leurs produits «bio». Et nous entendrons de plus en plus les voix des radicaux qui, trop longtemps oubliés, voudront profiter de l'ouverture d'esprit d'une population en changement pour revendiquer un dogmatisme vert qui risque de limiter l'action citoyenne. Pour 2008, en environnement, je nous souhaite une année remplie de tolérance. Pas besoin de commission d'enquête ou encore de charte sur les accommodements verts raisonnables. Juste un peu de gros bon sens dans les discours, si l'on veut maintenir la tendance populaire vers un développement durable de nos sociétés qui s'installe peu à peu dans nos mentalités. Rêver dogmatiquement à un changement radical et trop rapide n'aidera pas la cause, ni les écolos, qui risquent de se faire dévorer tout crus en réaction, à cause de la sempiternelle écolassitude. L'auteur est biologiste, photographe et cinéaste. Il a été chef de trois missions à bord du voilier Sedna IV, dont la plus récente en Antarctique. http://www.cyberpresse.ca/article/20080120/CPENVIRONNEMENT/801200421/6108/CPENVIRONNEMENT Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Animal 0 Posté(e) le 20 janvier 2008 un peu dans la même veine que les articles d'Ariane Krol et d'Alain Dubuc (Mangeons du cochon) ! Faut surtout pas toucher à leur gros «steak» Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites