hop 0 Posté(e) le 5 mars 2008 Un élan coincé dans un jardin privatif, un autre aux bois emmêlés dans des guirlandes lumineuses : en Alaska, la ville d’Anchorage est celle de tous les dangers pour un millier d’orignaux et celle des missions dangereuses pour Rick Sinnott, un biologiste. Depuis 23 ans, ce spécialiste du service "fish and game" (équivalent de l’Office national des forêts français) vole au secours des élans du Canada qui élisent domicile l’hiver à Anchorage pour ses nombreux parcs et espaces verts et qui se retrouvent dans des situations difficiles. "Ils font partie des animaux les plus dangereux en ville, notamment parce que les gens s’habituent à leur présence", raconte Rick Sinnott, qui n’est pas favorable à l’utilisation de piqûres de calmants. Cela coûte 3 à 400 cents dollars et ce n’est pas forcément très bon pour les bêtes. Alors dans la mesure du possible, il fait confiance à ses nerfs d’acier et a recours à la ruse. Car peu de choses peuvent calmer un orignal de 500 kg lorsque ses bois sont pris dans la corde d’une balançoire et qu’il commence à se mettre en rage, souligne le spécialiste. "Parfois, vous pouvez arriver à glisser une corde autour d’une de leurs pattes arrières, à les faire s’asseoir et à leur jeter une couverture sur la tête", raconte le biologiste. "Et une fois que leurs yeux sont couverts, ils se calment et arrêtent de lutter". Mais "normalement, ils chargent et sont très dangereux". "Chaque année, plusieurs personnes sont grièvement blessées dans des attaques d’élans et atterrissent à l’hôpital", précise-t-il. Deux personnes sont mortes au cours des dernières années : un vieil homme qui bloquait l’entrée d’une piscine et une dame bloquée dans son jardin. Pour les élans, la ville est semée d’embuches : ils s’emmêlent dans les guirlandes et les cordes, ils se coincent au fond des allées étroites car ils ont dû mal à faire marche arrière, ils tombent dans des lacs glacés. Parfois des mères sautent par dessus des barrières et enragent ensuite lorsque leurs petits n’arrivent pas à les suivre. M. Sinnott reçoit près de 500 appels à l’aide par an. La plupart du temps, l’animal est en train de manger les plantes d’un beau jardin. Mais parfois cela peut tourner à la confrontation. "En mai, juin et juillet, les gens prennent peur car il y a un bébé élan dans leur jardin et la mère charge dès que l’on s’approche", précise-t-il. "Nous ne répondons pas à ces appels" sauf si l’animal présente un réel danger. En cas de légitime défense, il est permis en Alaska de tirer sur un élan. Dans ces cas-là, Rick Sinnott est chargé de récupérer la carcasse et la viande est donnée à une organisation caritative. Plein d’autres animaux - ours grizzly et bruns, lynx, coyotes, loups, renards, chèvres et moutons - ont aussi leur habitat dans les limites de la ville, et même si des appels d’habitants sont fréquents, la population ne déplore pas cette situation. Une étude réalisée il y a une dizaine d’années indiquait que les trois quarts de la ville estimaient que le nombre d’animaux était acceptable. En dépit de ses missions risquées, Rick Sinnott estime qu’Anchorage, située à proximité de sites naturels très sauvages, est un modèle d’intégration de la faune sur le territoire d’une ville. "Beaucoup de gens pensent que les villes sont pour les gens et les parcs pour les animaux". Mais pour le biologiste, "si c’était le cas, ce serait un monde bien triste". Anchorage, l’élan du Canada et le sauveur des animaux - 21/03/07 http://www.senactu.com/Anchorage-l-elan-du-Canada-et-le,1129 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites