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Animal

Un éleveur de vaches qui se croit écolo....

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Le vendredi 14 mars 2008 briques


Pas toujours facile d'être «vert»




«Je ne voudrais pas que ma fille se dise que son père est un pollueur», confie l'agriculteur Jean-François Lussier.
photo Stéphane Champagne




Cynthia St-Hilaire

La Voix de l'Est

Ange-Gardien

L'agriculteur Jean-François Lussier essaie d'être écolo... autant qu'il le peut. Mais être vert n'est pas sans embûche. Depuis un an et demi, il cherche quelqu'un qui puisse l'aider à mettre au point du biodiésel. Pour l'instant, ses recherches demeurent vaines.

D'entrée de jeu, le propriétaire d'une ferme laitière à Ange-Gardien précise qu'il ne veut pas la charité. «Je voudrais un mentor, je suis prêt à engager un chimiste. Pourquoi je partirais de zéro alors que d'autres ont déjà réussi à mettre au point une recette?», questionne-t-il. «Tout ce que je veux, c'est de faire fonctionner mes tracteurs avec du biocarburant», ajoute-t-il.

Le carburant s'avère un mélange d'huile végétale, de soude caustique et de méthanol (alcool de bois). Les deux derniers éléments cités permettent de réduire la viscosité de l'huile.

Certaines pétrolières, telle Sonic, offrent du biodiesel à la pompe. Mais cette essence n'intéresse pas Jean-François Lussier. «Les grosses compagnies mettent 5 % d'éthanol ou de méthanol puis 95 % de diesel. Moi, ce que je veux c'est un carburant fait juste avec de l'huile végétale et du méthanol ce qu'on appelle du B100.»

Le propriétaire des rôtisseries Duhamel, Alain Duhamel, a réussi à développer du B100 qu'il fabrique lui-même dans un entrepôt. Mais celui-ci a été très clair l'été dernier lors d'une entrevue avec La Voix de l'Est. «Mon but, ce n'est pas d'être une pétrolière. Certains m'ont déjà demandé si je pouvais leur en vendre. C'est hors de question», a-t-il déclaré.



Approvisionnement assuré



M. Lussier a déjà deux barils d'huile de patates frites entreposés dans l'un de ses bâtiments de ferme. «J'ai deux copains qui sont restaurateurs alors j'ai récupéré leur huile.»

Au cours de la dernière année, il a multiplié les recherches sur internet en plus de communiquer avec le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) et l'Institut de technologie agroalimentaire de La Pocatière. «Le MAPAQ est supposé me rappeler», avance le jeune homme de 28 ans.

Internet lui a permis d'améliorer ses connaissances concernant le biocarburant. Mais l'agriculteur n'ose pas essayer les recettes qu'il y a découvertes. «Oui, je pourrais décider d'y aller par essai-erreur. Je veux me lancer dans le biocarburant, mais je ne veux pas risquer trop. Je ne peux pas me permettre de briser ma machinerie.»



Idée abandonnée



L'été dernier, Jean-François Lussier a songé investir 2000 $ pour installer un second réservoir à chacun de ses tracteurs. Ce récipient additionnel aurait servi à y mettre de l'huile. Un élément chauffant au fond de celui-ci aurait permis de chauffer l'huile. Lorsqu'elle dépasse 50 degrés Celsius, l'huile végétale devient un carburant.

«Tu démarres le véhicule avec du diesel. Lorsque l'huile est chaude, tu l'utilises comme carburant et le diesel n'est plus nécessaire», résume M. Lussier.

La peur d'endommager sa machinerie l'a menée à abandonner cette idée. «À long terme, fonctionner avec de l'huile pure sans méthanol ça risque d'encrasser la mécanique», souligne-t-il.



Tourner en rond



Actuellement, le jeune homme ne sait plus vers qui se tourner pour réussir à avancer. M. Lussier a épuisé tous ses contacts. Même ceux qui ont déjà mis au point du biocarburant ont refusé de lui transmettre leur recette et le nom du chimiste les ayant aidés à la développer.

«Je suis bloqué. Il faut absolument que je rencontre d'autres gens qui pourraient m'aider», lance-t-il en montrant les différents articles qu'il a lus sur le sujet. «Quand je me suis lancé là-dedans, je pensais sincèrement que ça irait plus vite», déplore-t-il.

La naissance de sa fillette âgée de cinq mois et demi l'empêche d'abandonner ses recherches. «Je ne voudrais pas que ma fille se dise que son père est un pollueur», confie-t-il.

Pour lui, adopter le biocarburant afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre est le prochain geste qu'il compte faire pour protéger la planète. «J'ai planté des arbres un peu partout sur mon terrain, je fais du compost, j'évite les aliments suremballés et ça fait six ans que j'utilise des sacs en tissu lorsque je vais à l'épicerie», énumère Jean-François Lussier.

Le nouveau papa est convaincu que s'il adopte le biocarburant, plusieurs de ses voisins seront tentés de l'imiter.

csthilai@lavoixdelest.qc.ca


http://www.cyberpresse.ca/article/20080314/CPVOIXEST/803140556/7118

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