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La Volga se meurt

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Les scientifiques considèrent que la Volga est vouée à une catastrophe écologique certaine, des suites de l'activité et de la négligence humaines, si des mesures ne sont pas prises en urgence, écrit le quotidien russe Rossiïskaïa Gazeta à l'occasion de la journée mondiale de l'eau.

"La création d'une succession de bassins artificiels le long de la Volga a entraîné le développement d'industries gourmandes en eau et nocives pour l'environnement. Leurs eaux usées constituent la principale cause de pollution dans la zone. Le tiers des eaux usées de Russie sont déversées dans bassin de la Volga", constatent les scientifiques.

Selon eux, les bassins fluviaux de l'Ienisseï, de l'Angara et de l'Amour sont également très atteints.

Les eaux de la Volga sont principalement contaminées par des substances organiques à acidification élevée, qui entrent en décomposition, absorbant l'oxygène de l'eau sans en laisser pour la respiration des poissons.

"Le taux limite de demande biologique en oxygène (DBO) a été dépassé de 50% en 2005. Cela revient à dire que les eaux de la Volga et de ses bassins étaient déjà à moitié mortes. Les instances de contrôle ont ensuite relevé du phénol, des produits pétroliers, de l'ammonium, du nitrate d'azote, du zinc dans une concentration de 17 à 91% supérieure aux plafonds tolérés", écrit le quotidien.

Des scientifiques de Saint-Pétersbourg, qui ont mis au point une méthode relativement simple et peu onéreuse de ressusciter le grand fleuve et ses lacs, sont dans l'incapacité de la mettre en application en raison de la résistance opposée par l'appareil administratif.

"Tous les êtres vivants du fleuve, des plantes aux poissons, sont broyés par les turbines des centrales d'hydroélectricité. Par la suite, on note la formation en aval des barrages de "zones de contamination". Dans cette zone, qui s'étend sur des centaines de kilomètres (en cas de structure en cascade jusqu'au barrage suivant), les processus d'autopurification sont fortement contrariés, car outre les matières industrielles et les eaux usées, les eaux sont polluées par du planton organique mort: un processus de décomposition entre en action. L'équilibre vital mis en place il y a des millions d'années est alors troublé", affirme le journal.

Selon Rossiïskaïa Gazeta, 72.867 millions de poissons de moins d'un an passent tous les ans dans les 22 turbines du réservoir de Volgograd, créant des problèmes en raison de leur décomposition.

Les scientifiques ont mis au point un système destiné à pulvériser dans le courant en amont immédiat du barrage des bulles d'air à une pression déterminée. Si elles sont bien calibrées, les bulles rééquilibrent la pression de l'eau et permettent au plancton et aux petits poissons de survivre.

Cependant, les autorités en charge des centrales, comme EES Rossii, nient avoir connaissance de dégâts provoqués par les turbines sur le milieu fluvial, et empêchent la progression du programme, au point mort depuis 2000 selon ses auteurs.

source : RIA Novosti.

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