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Caro18

Une campagne contre les "animalistes" au Devoir

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Questions d'image - Noir et blanc sur fond rouge MadMad

Le Devoir, un journal de chasses et pêches !

Jean-Jacques Stréliski

On voudrait être encore enfant pour n'apprécier les événements et les émotions que suivant un seul registre -- celui, simplet, d'une chose et de son contraire. Le noir et le blanc, le bien et le mal, les bons et les méchants, les savants et les sots, etc. Mais, hélas, la vie des adultes se déroule dans un cadre infiniment plus complexe, dans un monde étrange où l'on peine souvent à vraiment voir clair; où il n'est pas aisé de se forger une opinion. Comme sur la pratique de la chasse aux phoques, par exemple.

Quatre marins madelinots, chasseurs de phoques, sont morts noyés dans un stupide accident de remorquage au large du Cap-Breton. La stupidité, que l'on appelle trop souvent et à tort «fatalité», fait aussi partie du voyage. L'enquête, car enquête il y aura, révélera bien entendu à qui incombe la faute, puisque faute il y eut. On punira des hommes, des marins sans doute, tandis que d'autres marins y auront laissé leur vie. On établira de nouvelles règles de remorquage pour que «de tels événements ne se reproduisent plus».

Mais on n'oubliera pas non plus les sottes déclarations de ce savant capitaine Paul Watson, animaliste et défenseur des droits de la planète «phoquée», aux commandes de son vaisseau sans amarres (puisque tranchées, en représailles, par de solidaires pêcheurs français de Saint-Pierre-et-Miquelon où il tentait de faire escale). Grand mal lui prit d'affirmer que la vie des pêcheurs madelinots est moins importante à ses yeux que la tragédie des phoques abattus. Et il a même refusé de s'excuser. Bien sot, ce savant.

Mais alors, s'il est aussi sot, est-il aussi savant qu'il le prétend?

Sur les blanches banquises en dérive du golfe Saint-Laurent, la saison de la chasse vient de commencer. Chaque année, la polémique gronde. Dans le camp des environnementalistes, on ne sait plus quoi faire, sottement ou intelligemment, pour sensibiliser le monde à la «cruauté» de cette chasse. Stars et starlettes, depuis Brigitte Bardot, ont pris la cause en adoption. Non sans justesse, mais là encore jusqu'au ridicule. Hélas, ce dernier ne tue plus!

Impossible désormais d'échapper à ces images sanguinolentes de carcasses de phoques mutilés, bébés ou non -- bien que la chasse aux blanchons soit désormais interdite --, des images insupportables reprises systématiquement par les médias chaque début de saison. Je ne prétends pas être un ardent défenseur de cette chasse qui, comme toute forme de chasse, me révulse quelque peu. Mais je peux comprendre cependant que l'économie des régions en général, et celle des régions côtières en particulier, est de plus en plus précaire.

Chaque emploi compte. Je m'efforce donc d'analyser les raisons et surtout les véritables conséquences de cette pratique sur la vie de ces pêcheurs-chasseurs en mal de ressources. Il y a fort à parier que, devant les interdictions de vente des produits du phoque dans des marchés importants, comme l'Europe et les États-Unis (mais pas l'Asie), et la pression incessante des environnementalistes sur les consommateurs, la survie de cette chasse est elle-même menacée. Nous verrons. Les lois du marché sont souvent elles-mêmes très prédatrices de jobs.

Il semble acquis que l'argument qui consiste à accuser les phoques de la baisse du nombre de goberges et de morues ne tient guère la route et que cette baisse est davantage le fait d'années de surpêche par des navires industriels qu'un phénomène de prédation bien naturelle. Et l'on ne voit pas non plus comment la disparition annuelle de 275 000 phoques sur les cinq à six millions recensés dans la grande région peut menacer l'espèce et changer l'équilibre des choses.

Ce qui est dommageable pour ces pêcheurs, c'est bel et bien la pratique d'un abattage archaïque -- même si certaines études montrent que le gourdin est plus expéditif que le fusil --, car en opposition totale avec à l'image que l'on se fait d'ordinaire d'un pêcheur artisan. Voilà pour les uns.

Pour les autres, force est donc de constater que les extrémistes animalistes sont en train de perdre toute crédibilité en raison d'une intoxication d'images et de déclarations stupides, même si, au départ, leur lutte se justifiait fort bien. Ils devront eux aussi revoir leur stratégie, en intégrant le fait que, pour se nourrir, les humains abattent chaque année, et loin des caméras, des millions de poulets, de porcs, de veaux, d'agnelets tout blancs et de charmants petits lapins qui se retrouvent chaque jour dans leurs propres assiettes. Tous, loin de là, ne sont pas végétaliens.

Le jour viendra où ma petite-fille me demandera de lui lire une histoire avant de s'endormir. Je crois bien alors que j'éviterai lâchement tout sujet où il sera question de mignons petits phoques chassés sur les banquises blanches. J'ai trop peur qu'elle me pose des questions. Les enfants sont ainsi. Et si ce n'est pas trop compliqué pour elle, je sais que ce serait dur pour moi de lui avouer que, parfois, sur cette terre, il est bien ardu de tout comprendre. Bambi et Winnie feront parfaitement l'affaire.

Jean-Jacques Stréliski est spécialiste en stratégie d'images.


Vos réactions

Soyons différents et cohérents - par Francois Munyabagisha (fmunyabagisha@hotmail.com)
Le lundi 14 avril 2008 10:00

Toutes les nuances du gris. - par Serge Charbonneau (veliserdi@hotmail.com)
Le lundi 14 avril 2008 09:00


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http://www.ledevoir.com/2008/04/14/185018.html

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badMad Il ne manque plus que l'opinion du chasseur Sanscoeur !

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