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Animal

Les lapins de la discorde

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Le dimanche 20 juillet 2008


Les lapins de la discorde


Les consommateurs rechignent à manger du lapin entier et lui préfèrent des découpes déjà apprêtées ou prêtes à l'être.



Annie Morin

Le Soleil

Québec

La production de lapins illustre parfaitement le paradoxe de l'agriculture québécoise décrit dans le rapport Pronovost. D'un côté, des producteurs de masse n'arrivent pas à vendre leurs lapins entiers, qui s'accumulent par milliers dans des congélateurs. De l'autre, des petits transformateurs proposent des découpes sur mesure aux grands chefs et aux fines bouches, qui en redemandent.


Depuis une grosse année, les producteurs de lapins du Québec rongent leur frein. Habitués à voir toute leur production s'écouler sans peine, ils ont vécu durement la défection d'un gros acheteur, Cunico, qui a concentré son approvisionnement en Ontario au printemps 2007.

Le marché a été complètement déséquilibré et les lapins en surplus ont abouti dans les entrepôts du syndicat, responsable de la mise en marché collective. À un certain moment, plus de 45 000 lapins congelés attendaient ainsi de trouver preneurs.

Pour ajouter au malheur, le seul abattoir québécois de lapins sous juridiction fédérale, situé à Trois-Rivières, a fermé ses portes il y a deux mois. Celui-ci a été victime du ralentissement des ventes, mais aussi d'avoir tenté sa chance dans la transformation, concurrençant ainsi ses clients, qui sont allés voir ailleurs.

Toutes les semaines, des milliers de lapins destinés aux grandes chaînes et à l'exportation prennent donc la route de l'Ontario pour se faire abattre. Une partie de la production est également redirigée vers des abattoirs provinciaux, qui desservent plutôt les petits transformateurs, les boucheries et les restaurants. Et des milliers de lapins, devenus trop gros, refoulent dans les clapiers en attendant une embellie.

Il y en a une qui semble se dessiner. Depuis quelques semaines, les congélateurs du syndicat se vident lentement. Cunico rachète les lapins à rabais, certes, mais s'est également engagé à prendre 4000 têtes par semaine de façon permanente.

L'entreprise n'a pas cessé son approvisionnement en Ontario pour autant, pas plus qu'elle n'a enregistré de progression de ses ventes au Québec. «Si on en prend davantage, c'est parce qu'on développe de nouveaux marchés aux États-Unis», qui ont fermé leurs frontières aux lapins importés de Chine, explique son président, Daniel Gauthier.


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Celui-ci déplore que le Syndicat des producteurs de lapins ne profite pas davantage de l'engouement des consommateurs pour les viandes maigres pour orchestrer une bonne campagne de promotion du petit mammifère aux grandes oreilles.

Céline Fortin, de la ferme Chartin, qui produit et transforme environ 3000 lapins par année à sa ferme de Saint-Lambert-de-Lauzon, pense pareil. «C'est le temps de faire de la publicité parce que les gens sont ouverts à toutes sortes de viandes maintenant», dit-elle. Ouverts, mais pas convaincus, car le lapin est souvent considéré comme un animal domestique par les Québécois. «Les gens trouvent ça trop beau, ils en ont dans leur maison et ils hésitent à en manger», raconte la femme d'affaires, qui se fait encore regarder avec des gros yeux quand elle fait déguster ses produits en épicerie.


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http://www.cyberpresse.ca/article/20080720/CPSOLEIL/80719090/6584/CPSOLEIL

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Citation :
«C'est le temps de faire de la publicité parce que les gens sont ouverts à toutes sortes de viandes maintenant»,

Y a d'autres domaines où ce serait mieux d'avoir l'esprit ouvert que celui-là, hélas...

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