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Animal

Québec- On manque de vaches pour l'exportation...

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Le jeudi 21 août 2008


Pénurie de bovins canadiens pour l'exportation



Annie Morin

Le Soleil

Québec

Il y a toujours un revers à une médaille, même celle des vaches canadiennes. Maintenant que les frontières sont rouvertes pour l’exportation des bovins, après les crises successives de la fièvre aphteuse, puis de la vache folle, il n’y a plus assez d’animaux dans les fermes du Québec pour répondre à la demande étrangère.

«On est très contents que ça rouvre, mais on a juste un petit problème : on manque de vaches», confie Pierre Trudeau, vice-président de Trudeau International, un consultant de Sainte-Julie qui se spécialise dans l’exportation de bétail.

C’est lui qui organise depuis quatre ans le Rendez-vous laitier d’Expo Québec. Il profite des finales provinciales de jugements d’animaux pour inviter des acheteurs étrangers potentiels à contempler de leurs yeux les plus belles bêtes québécoises. Cette année, ils sont plus d’une centaine — quatre fois plus que l’an dernier — en provenance du Mexique, de Cuba, de la Russie, d’Iran, des États-Unis...

Jusqu’en 2003, année où tous les marchés extérieurs ont été fermés aux beautés canadiennes en raison de l’épisode de fièvre aphteuse, puis des cas de vache folle découverts çà et là, M. Trudeau transigeait jusqu’à 8000 vaches annuellement. Ce nombre est tombé à zéro jusqu’en 2007, alors que 11 pays ont autorisé la reprise du commerce avec les éleveurs canadiens.

Dans la dernière année, sept nouveaux noms ont été inscrits sur la liste, dont ceux des États-Unis et du Mexique, les deux marchés les plus proches et les plus actifs.

«Aux États-Unis, ça recommence tranquillement car la hausse du dollar a fait perdre un peu de lustre aux exportations canadiennes. Mais au moins, les ponts sont rétablis», souligne M. Trudeau.

Avec le Mexique, c’est plutôt la vitesse grand V. En quelques mois seulement, des milliers de bêtes canadiennes ont déjà pris le chemin du pays de la tequila. Plusieurs milliers d’autres vont suivre car le Mexique cherche à augmenter sa production laitière. Le ministre de l’Agriculture de l’État de Guanajuato est d’ailleurs à Québec ces jours-ci pour signer une lettre d’entente ouvrant la porte à des transactions de 10 millions $ avec les éleveurs québécois.

Vers Cuba

Cuba est aussi très active sur le marché du bétail. Un bateau avec 1000 génisses à son bord partira mardi vers l’île des Castro. La Russie en commande plusieurs comme ça dans une année.


À ce rythme, il n’est pas étonnant que les bons sujets manquent. Car les éleveurs québécois, privés de leurs revenus associés à la génétique depuis plusieurs années, ont vidé leurs étables. Les récents mouvements les convainquent toutefois de rouvrir la machine. «Les gars sont prêts à rembarquer. Ils savent qu’il y a de l’argent à faire là», constate Pierre Trudeau, qui aimerait bien voir les exportations revenir aux chiffres d’autrefois.

Au début des années 2000, le Canada tirait 200 millions $ annuellement des transactions bovines. La moitié de cette somme revenait au Québec.


http://www.cyberpresse.ca/article/20080821/CPSOLEIL/80821208/6955/CPSOLEIL

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