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Animal

La chasse aux bisons: des cibles de luxe à 5000 $ la tête

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Le mardi 26 août 2008


La chasse aux bisons: des cibles de luxe à 5000 $ la tête




Il faut débourser 5000 $ pour abattre chacun un bison sur la ferme La Bisonnerie à Windsor.
La Tribune, Daniel Forgues




Daniel Forgues

La Tribune

Windsor


Six chasseurs ont déboursé chacun 5000 $ l'an dernier pour abattre chacun un bison sur la ferme La Bisonnerie à Windsor.

"C'est une chasse de luxe", convient facilement le propriétaire de l'endroit, Gervais Bisson, qui ouvre les enclos de sa ferme aux chasseurs depuis une dizaine d'années seulement.

Homme d'affaires et éleveur de bisons depuis une trentaine d'années, Gervais Bisson a adopté le tournant de la chasse en enclos quand l'époque de la vache folle a frappé le Canada, atteignant également le marché du bison.

"Il fallait trouver une solution pour compenser le marché perdu."



30 pour cent du chiffre d'affaires





Gervais Bisson
La Tribune, Daniel Forgues

Ce dernier élève pas moins de 150 bisons sur sa terre du chemin Goshen à Windsor et en possède autant sur une ferme de l'Alberta. La chasse en enclos représente aujourd'hui 30 pour cent de son chiffre d'affaires.

Mais mieux vaut avoir le porte-monnaie bien garni si on veut chasser le bison de M. Bisson!

En dix ans, la ferme de M. Bisson est devenue un endroit unique au Québec pour la chasse au bison parce que le chasseur doit trouver son gibier sur un territoire de 300 acres, dont 50 pour cent sont boisés.

Selon le poids de l'animal choisi, il faut débourser entre 1000 $ et 5000 $ pour cette chasse.

"À 5000 $, c'est un bison mâle avec des cornes que je dois faire venir de l'Ouest canadien, c'est un trophée", indique M. Bisson.

Un trophée car celui qui abattra ce bison et qui voudra faire immortaliser la tête comme trophée devra débourser 1500 $ de plus qui s'ajouteront aux frais de boucherie pour la coupe de la viande.

Mais qui est cet amateur de cette chasse?

"Le Québec compte à peu près 40 vrais amateurs de chasse au bison et ce sont des chasseurs expérimentés, certains ayant souvent chassé en Alaska et même en Afrique."

"Des gens à l'aise, des hommes d'affaires, souvent millionnaires, qui veulent passer inaperçus et pratiquer leur sport favori tout en prenant quelques jours de congé".

Une trentaine d'entre eux se sont pointés chez lui l'an dernier, dont six pour des bisons à 5000 $.

Selon M. Bisson, il est plus difficile de chasser le bison que de chasser le cerf ou l'orignal.

La chasse se déroule habituellement à la fin de l'automne, au début des neiges.

Une fois le bison choisi... et payé, l'animal est lâché sur la terre de 300 acres.

"Dès qu'on le libère de l'enclos d'élevage, le bison part en folie et court se réfugier dans le bois. C'est au chasseur de le trouver."


Même s'il y a souvent de la neige, il n'est pas facile de suivre un bison à la piste; souvent, l'animal flairera le chasseur avant que ce dernier ne puisse l'apercevoir!

Et le chasseur devra être un excellent tireur puisque que le seul endroit vital de l'animal est son cerveau.

"Pour s'assurer d'un coup mortel sans douleur, il faut viser le cerveau, ce qui n'est pas une cible facile", commente M. Bisson.

Les règles de chasse sont également strictes. Pas de cache pour les chasseurs, pas de VTT. Seulement un walkie-talkie pour communiquer avec les organisateurs.

Certains réussissent leur chasse en quelques heures, d'autres en deux jours.

http://www.cyberpresse.ca/article/20080826/CPTRIBUNE/808260855/5167/CPACTUALITES

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