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Arrestations et gardes à vue de militants à Lyon

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Trois représentants d’associations de défense animale lyonnaises, parmi lesquelles Le Glaive et Dignité animale, ont été mis en garde à vue mercredi au motif d’ « associations de malfaiteurs » en vue de commettre un acte terroriste ».


Les enquêteurs de la brigade antiterroriste du parquet de Paris, les soupçonnent d’avoir participé à l’attentat à l’explosif qui a détruit une partie du centre d’élevage d’animaux de laboratoire de Charles River, le 28 juin à Saint-Germain-sur-l’Arbresle, et deux camions présents sur le site.

L’action avait été revendiquée par l’Animal Liberation Front (ALF), réseau radical international né en Grande-Bretagne et classé « terroriste » par le FBI. L’ALF avait aussi revendiqué l’incendie, en avril 2007 à Limonest, de Tecniplast, qui fabriquait des cages pour animaux destinés à la vivisection. Des disques durs, des ordinateurs et du matériel militant ont été saisis et une dizaine de personnes entendues.

L’implication de cellules britanniques et belges de l’ALF, plus organisées, n’est pas non plus écartée. Sébastien Lorca, président de Dignité animale, resté 35 heures en garde à vue et dont l’ordinateur portable a été saisi, dénonce « une procédure pour le moins douteuse » et rappelle que « toutes les activités de l’association sont légales ». L’association maintient la marche anti-fourrure prévue samedi à Lyon.

http://www.leprogres.fr/infosdujour/rhone/1058665.html

_________________

Texte de Cécile Bourgain, militante pour les animaux, à Lyon


Les droits de l’homme menacés : pouvons–nous encore nous exprimer et militer librement ?

Mercredi matin, trois militants de la cause animale ont été arrêtés par les gendarmes à leur domicile, à six heures du matin. Motif invoqué : soupçonnés d’avoir participé ou aidé à « l’acte terroriste » qui a eu lieu à l’entreprise Charles Rivers dans la nuit du 28 au 29 juin. Pour info, cette entreprise américaine élève des animaux de laboratoire. L’acte qualifié de « terroriste » est l’incendie de deux camions de la société, revendiqué par l’ALF. L’enquête est menée par le parquet de Paris par le procureur Fanny Bussac (anti-terrorisme).

Les trois militants ont été emmenés (deux avec les menottes) et mis en garde à vue, respectivement pendant 35 heures, 38 heures, et 58 heures. Les personnes arrêtées sont Sébastien Lorca, président de l’association « Dignité Animale » http://www.dignite-animale.com/, Johan Couderc, adhérent de Dignité Animale, Titouan Couderc, président de l’association « Le glaive » www.le-glaive.com. Sébastien Lorca a été interrogé par des hommes de la section spéciale anti-terroriste du parquet de Paris, qui étaient la veille sur l’affaire de la SNCF dans la capitale. Les deux autres militants ont été interrogés par des gendarmes locaux en liaison avec le parquet de Paris.

Ces militants n’ont rien à voir avec cet incendie, la brigade anti-terroriste n’a d’ailleurs aucune preuve. Le hic, c’est qu’à cause de la loi anti-terroriste, les gendarmes ont le droit de mettre en garde à vue qui ils veulent sans preuve. La garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures, et ce sans présence d’un avocat pendant les 72 premières heures. Au terme des 96 heures, le procureur peut décider une détention préventive en attendant le procès, détention qui pourrait durer une année (ou quatre ans, selon différentes sources). Ces décisions peuvent être prises avec des « preuves » très minces.

Les gendarmes ont également interrogé plusieurs personnes (dont une pendant six heures sans interruption et sans repas), perquisitionné chez ces personnes, et réquisitionné des ordinateurs et documents personnels et du matériel militant. Pendant une perquisition, les gendarmes ont menacé de brûler du matériel militant. Les gendarmes ont refusé de dire si le matériel serait rendu et quand.

Ces faits ressemblent malheureusement à ce qui s’est produit en Autriche : la confiscation du matériel nuit au travail des associations, les garde à vue et les interrogatoires avaient entre autres pour but d’intimider les militants. Les gendarmes ont d’ailleurs clairement dit à l’une des personnes interrogée que leur objectif était d’empêcher que le mouvement pour la cause animale (légal comme non légal) se développe, comme en Angleterre par exemple.

Il paraît très important de réagir, de ne pas se laisser abattre, pour garder notre liberté d’expression, gravement menacée par cette loi anti-terroriste et l’usage qui en est fait.

Les personnes mises en garde à vue et des personnes dont l’ordinateur a été réquisitionné ont décidé de consulter un avocat. On ne sait pour l’instant pas trop quelles vont être les suites de cette affaire, même si l’avocat s’est montré relativement optimiste lors de l’entretien.

Nous pouvons aussi agir, à nous de voir ce qu’il est possible de faire, peut être :

- constituer un comité ou collectif contre l’usage abusif de la loi anti-terroriste (pour en savoir plus, voir le lien ci-dessous)
- faire circuler l’information
- dresser une liste de contacts auprès de qui adresser des courriers de protestation.

Des précisions pour les actions suivront, toutes les idées sont les bienvenues !

Une autre chose qu’il est possible de faire : Dignité Animale a prévu une marche contre la fourrure à Lyon samedi 29 à 14 heures, la manifestation est maintenue, et même co-organisée finalement par Dignité Animale et Le Glaive, histoire de montrer que l’intimidation policière et que les tentatives de casser les mouvements militants ne fonctionnent pas ! Ce serait bien que des gens viennent aussi en signe de soutien, vous pouvez faire passer l’info.


Pour plus d’information sur les lois anti-terroristes en France, cela nous concerne tous !
http://www.hrw.org/fr/reports/2008/07/01/la-justice-court-circuit-e

Edifiant ! Un petit extrait :

« IV. L'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste
La particularité de la loi est qu'elle nous permet de poursuivre des personnes impliquées dans une activité terroriste sans avoir à établir un lien entre cette activité et un projet terroriste précis. C'est la grande différence avec la situation à l'étranger où vous devez avoir un lien avec un projet précis. » (Jean-Louis Bruguière, alors chef de file des juges d'instruction antiterroristes)


Ce texte de Martin Niemöller, ce pasteur protestant, arrêté en 1937 et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen puis transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau, où il écrivit ces lignes que vous devez connaître…

«Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait personne pour protester.»

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6 Perquisitions à Lyon

Le mercredi 19 novembre 2008 à partir de 6h ont été menées 5 perquisitions chez des militants appartenant à l’association Dignité Animal et à l’association Le Glaive.

Tout le matériel informatique de ces 2 associations a été saisie ainsi que divers documents administratifs. Le président de Dignité Animal a passé 27h en garde en vue, un autre militant en a passé 38h et le président de l’association Le Glaive est resté 58h en garde à vue..

Nous dénonçons fortement ces actions de déstabilisation organisées à l’encontre de mouvements légales. Ces perquisitions faisaient suite à l’attentat mené contre Charles Rivers en 2008.

Les interrogatoires ont été dirigés par la gendarmerie de Lyon.

La garde à vue fut assez pénible et heureusement qu’une action de solidarité s’est mise en place grâce aux militants de Dignité Animal et un peu grâce à Le Glaive.

Nous avons pu ainsi avoir accès à de la nourriture végan et à des cosmétiques non testés sur animaux. Lors de la garde à vue diverses questions ont été posées concernant l’affaire de Charles Rivers, ainsi que sur diverses associations travaillant sur Paris et sur notre implication dans le mouvement pour les droits des animaux .

Aucune preuve n’a pu être trouvée concernant l’implication de ces 2 associations dans cette affaire. Nous avons pu néanmoins constaté que la gendarmerie essayait de collecter un maximum d’informations sur les mouvements français pour les droits des animaux. La garde à vue fut éprouvante pour ces 3 personnes, la gendarmerie a menacé le président de l’association Le Glaive de l’envoyer en incarcération préventive.

Une très grande partie des militants de ces 2 associations ont été interrogés. Leur motivation et leur idéologie pour les animaux suppliciés n’ont pas failli d’un pouce. Ces 3 personnes ont été relâchées à des heures différentes.

L’association Le Glaive et Dignité Animal en sont ressortis affaiblis d’une part par la perte du matériel informatique et d’autre part des militants de l’association Le Glaive ont quitté cette dernière par peur de représailles. Sans votre aide morale, logistique ou financière nous risquons d’être fortement affaiblis et de tourner au ralenti. Nous cherchons en toute urgence du matériel informatique pour pouvoir poursuivre nos actions d’information, nous appelons aussi toute structure militant pour les animaux suppliciés à la prudence, à la solidarité et à prendre toutes les précautions pour sauvegarder leurs données. Bien qu’à son niveau ce fut un coup déstabilisant porté aux militants lyonnais, nous pensons que cette expérience nous renforce dans notre militantisme légale.

Toute expérience est bonne à tirer, et sans une forte solidarité nous serons tous la proie de la répression.

Texte écrit par:

Le Glaive

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