hop 0 Posté(e) le 23 décembre 2008 Pour l'abolition du foie gras ! Les défenseurs de la cause animale n'y vont pas par quatre chemins. Les militants de Combactive, association dijonnaise, réveillonneront sans. De là à condamner la tradition… Réveillons sans cruautés »... Le ciné-citoyen des Colporteurs, le 15 décembre au bar l'Annexe de Dijon, affichait la couleur. Semaine pour l'abolition du foie gras en toile de fond (1). A dix jours des fêtes, la tentation était grande d'alimenter le débat. Choc frontal attendu entre les gastronomes à jabot et les militants de haut vol, prêts à leur voler dans les plumes. Faute d'opposants, le débat n'est pas revenu sur les principes. Jusqu'où tolérer la consommation de viande animale ? Et pour quelle nécessité ? Pascale Orioli ne lâche pas le morceau. A la tête de Combactive (1), jeune association dijonnaise, elle s'insurge contre l'exploitation animale. « Tant de bêtes martyrisées au nom de la gastronomie, de la science, de la mode, du loisir et de la tradition »... L214, comité national d'éthique animale, taille dans le vif. On lui doit trois des courts-métrages sélectionnés ce soir-là : œil terne, bec béant, plume en berne, le canard à la chaîne a de quoi refroidir l'appétit ; arrière-train à la traîne, taché du sang des autres, le lapin garanti 100 % en cage, éperdu, attendant le peloton d'exécution, nous laisse abattus. Images volontairement assénées jusqu'à l'écœurement ? Le dessin animé Meatrix, forme pastiche de la malbouffe, fait plus en matière d'éducation et de prosélytisme : 4 minutes en compagnie de Léo, petit cochon, croyant vivre dans une jolie petite ferme… fleuron industriel. Le choix de ne plus consommer Sur la sellette : la démocratisation induite par une production de masse. Stéphanie, particulièrement opposée à l'expérimentation animale, a fait depuis trois ans le choix de ne plus consommer de viande. Pascale a rompu également ; Johan, son fils (17 ans) tout autant : militant depuis deux ans, il est végétarien depuis un peu plus d'un an. Le réveillon du jour de l'an ? Ils le passeront à L'Air libre, rue Chabot-Charny à Dijon : paniers bio, Béatrice Weber la première, qui voit là une bonne occasion de fêter ses 25 ans de librairie alternative. Dans le sien, elle apportera tisanes et thé de Noël des Artisans du monde, ainsi que profusion de gâteaux maison. Reda et Elodie écoutent en silence : étudiants en biologie, amoureux, ils respectent leurs divergences, lui gourmand des recettes marocaines (couscous, tagine, kebab, harira…) qu'il aime à cuisiner ; elle, mangeant les légumes et la graine, mais écartant la viande. Elle en a gardé le goût, mais est convaincue de son choix de n'y plus toucher. Elle dit même avoir réussi à éduquer ses parents à moins consommer carnivore. Pour ceux qui n'y renonce pas Laurent Houy-Château, créateur des Colporteurs, a beau aimer le foie gras, il n'en mangera plus. Dommage qu'il ait perdu la trace d'un copain restaurateur à Saint-Quentin : il aurait pu se consoler avec sa « fausse » recette, foies de volaille délicatement mélangés à du beurre… Pour ceux - dont je suis - qui n'y renonceront pas, le marché des halles centrales à Dijon invite à goûter au meilleur de la production artisanale : des Salaisons de campagne - foie gras cru des Landes (canard et oie) qualité extra - à Pascal Laprée, producteur à Mairey, hameau de Mont-Saint-Jean… Ses canards mulards mâles, venus de Vendée à deux jours, véhiculés par un fidèle transporteur, sont élevés un mois sous la lampe, puis s'ébattent pendant 3 mois dans les grands parcs ; ils s'y nourrissent de céréales, d'herbe et de ce que leur donne la terre. Rentrés ensuite à l'intérieur, ils sont installés dans des cages pour douze jours et demi de gavage, deux fois par jour. L'opération s'étend de fin août à fin avril. Le foie ne dépassera pas 500 g : trop gros, il fond et s'enrobe de graisse. Ses plumes brillantes, ses ailes qu'il peut mouvoir, sa tête dressée, témoignent de la vivacité du volatile et de son bien porter. « S'il souffrait, assure le producteur, le canard maigrirait, son foie ne profiterait pas. » L'oiseau sauvage d'ailleurs se gave lui-même naturellement, pour se parer aux grandes migrations. Tout l'art du métier est de gaver avec mesure, sans abîmer. A chacun, enfin, de respecter le choix de l'autre : Chantal Laprée compte dans ses clients un couple dont l'un est gourmet de foie gras et l'autre, végétalienne grand teint. Entre eux, tout se passe bien. Elisabeth HUARD _____________________ Droit à la vie, droit à la liberté, droit à ne pas être maltraité et torturé… L'association Combactive milite à Dijon en faveur des animaux (1). « Aux arguments éthiques, précise Stéphanie, trésorière de Combactive (loi 1901) à Dijon, peuvent s'ajouter des arguments écologiques. A titre indicatif : il faut 7 kg de céréales pour produire 1 kg de bœuf, 4 kg pour 1 kg de cochon, 2 kg pour 1 kg de poulet. Toutes ces céréales pourraient nourrir directement les humains. » « On estime aussi que la moitié de la consommation d'eau potable mondiale est destinée à la production de viande et de produits laitiers. Aux Etats-Unis, 80 % de l'eau potable sert à l'élevage des animaux. » ___________________ Abolir le foie gras - 23/12/08 http://www.bienpublic.com/actu/region/20081223.BPA0662.html Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites