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Animal

Conversation avec les bouchers des narvals

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02/12/2008 - Conversation avec les bouchers des narvals
Commentaire par le capitaine Paul Watson

Terry Audla, le directeur de l’association inuit Qikiqtani n’a pas apprécié mes critiques à l’égard du massacre cruel des narvals. Voici sa réponse, avec mes précisions lorsqu’elles sont nécessaires.

Message original
De : Terry Audla
Envoyé : lundi 1/12/21008 13 :04
Sujet : Narvals
Ceci est en réponse à la chronique du capitaine Paul Watson intitulée : Le massacre canadien des licornes

Un bien triste édito. De dire que « les tueurs Inuits beuglaient et riaient de façon sardonique tandis qu’ils infligeaient une mort cruelle à ces si gentilles créatures » montre la véritable méconnaissance de la culture inuit et de nos façons de faire en tant que Inuits canadiens. Cette affirmation venant d’une organisation qui défend avant tout la cause des animaux avant celle de ses concitoyens dans le monde est la véritable définition de l’ignorance. Triste de voir tout cela perdurer à travers une vision brumeuse et rose de la vie sur Terre. Grandissez ! En quoi ce que font les Inuits serait moins humain que disons ce qui se passe dans un abattoir de cochons, bœufs, poulets, moutons ???
Ignorance culturelle dans toute sa splendeur !

Capitaine Paul Watson : Bien sûr que c’est un triste éditorial. Le massacre de 500 narvals sans défenses, qui auraient pu être sauvés mais qui ont été, à la place, égorgés, est une sale et triste affaire. Je demanderais à monsieur Audla de rendre publique la vidéo du massacre pour prouver que les tueurs ne prenaient aucun plaisir sadique à tuer. J’ai vu l’autochtone tuer en Sibérie, Alaska, Iles Féroé et aux larges des côtes de Washington et j’ai été témoin des rires et des amusements que les tueurs manifestaient. Monsieur Audla, vous pouvez démontrer que j’ai tort en diffusant cette vidéo.

Quant à l’accusation que nous défendons davantage la cause des narvals que celle des humains, je reconnais que vous avez raison. Nous le faisons. Sea Shepherd conservation society représente nos clients : les baleines. Et, au fait, monsieur Audla, les narvals sont des “citoyens du monde”. Nous défendons, parlons en leur nom, et travaillons pour le bien-être et la survie de la faune marine. Nous ne sommes pas une organisation humanitaire, pourtant j’ajouterai que si nous échouons à protéger et conserver la faune marine, cela amenuisera la biodiversité des océans, et si les océans meurent, alors toute l’humanité périra, donc, ironiquement, nous travaillons davantage pour les intérêts de l’humanité que la plupart des organisations anthropocentriques.

C’est vrai aussi que je n’ai aucun respect pour une culture qui anéantit la vie sauvage pour la vendre au monde extérieur en échange de bénéfices matériels comme des chasse-neige, des fusils, télévisions, appareils électriques, etc. La chasse traditionnelle pour la survie n’existe plus – il ne reste que la capitulation des Inuits face à l’industrie de la fourrure, devenus les guides et les serviteurs de riches chasseurs blancs, lesquels tuent , sous l’effet de pulsions perverses, de grands prédateurs comme l’ours blanc. Les Inuits veulent et les bénéfices matériels de la société industrialisée, et le droit de massacrer la vie sauvage.

J’étais sur l’île Saint-Laurent, en 1981, et j’ai vu les Yupik abattre les morses avec des armes automatiques, et ce fut une véritable boucherie, et je les voyais rire pendant qu’ils tuaient ces magnifiques animaux. Alors, monsieur Audla, je ne parle pas sans savoir. J’ai été suffisamment témoin d’atrocités, et ce sont elles qui aujourd’hui m’enragent.

500 narvals, monsieur Audla. Vous pouvez les manger tous ! C’est la longue corne que vous voulez parce que c’est là que se trouve l’argent, et vous allez faire une très bonne affaire de cette tuerie. Ou bien niez-vous cela aussi ?
Et bien sûr vient la comparaison tant attendue avec les abattoirs d’animaux d’élevage. Tout d’abord, je ne défends pas l’abattage d’animaux d’élevage. Mes bateaux sont des vaisseaux végétaliens et nous ne défendons pas l’industrie de la viande, qui, au passage émet beaucoup plus de gaz à effets de serre que l’industrie automobile.

Mais il n’existe aucun abattoir dans le monde civilisé qui ferme les yeux sur cette façon inimaginable et inhumaine de tuer les baleines à coups de fusils pendant qu’elles cherchent désespérément à échapper à la mort et que leur famille est décimée tout autour d’elles. C’est une façon ignoble de mourir, monsieur Audla et chaque homme qui pousse sur la gâchette en visant ces baleines n’est pas différent de ceux qui ont massacré des personnes sans défenses dans le trou de May Li, au Vietnam. C’est un crime contre la nature et je n’ai aucun regret à condamner les tueurs de ces baleines. Je ne suis peut-être pas politiquement correct, c’est que je choisis d’être écologiquement correct et les massacres de si nombreuses espèces en voie de disparition ne peuvent être justifiés au nom de la culture. Je préfèrerais être ignorant d’une telle culture plutôt que de faire partie d’une culture si ignorante.
Et n’avancez pas la carte du racisme. Je ne fais aucune discrimination quand il s’agit d’humains. Je m’oppose à toute couleur de peau, à toute culture, qui engendre de telles tueries, surtout quand elles se déroulent d’une façon si cruelle.

Dans notre culture inuit, nous avons toujours eu et nous aurons toujours du respect pour les animaux grâce auxquels nous pouvons nous nourrir. Nous rejetons la souffrance inutile pour les animaux que nous avons toujours chassés et que nous continuerons de chasser dans cet esprit. Les narvals qui ont été abattus nourriront de nombreuses familles de l’Arctique oriental et juste à temps pour Noël ! C’est vraiment une fête à célébrer ! Les familles qui ne peuvent se nourrir elles-mêmes en achetant dans des magasins fournis par l’épicerie (la plus chère du Canada) seront un peu plus apaisées en cette période de Noël en recevant cette nourriture. La nourriture qui provient de cette façon unique qu’à la Nature de subvenir aux besoins de ceux qui en ont le plus besoin : les habitants qui ont toujours été proches de la Nature et qui plus que tout autre vivent en harmonie avec l’environnement. Cet abattage a été fait de la manière la plus humaine et la moins douloureuse possible pour ces pauvres narvals, en dehors d’une miraculeuse fonte des glaces.

Laquelle, au fait, nous donne à tous un os à ronger, à l’échelle mondiale.

Je me demande combien sont piégés, souffrant et étouffant loin de nos yeux ? Grâce à cette chasse, des familles recevront de quoi manger pour les mois à venir, montrant ainsi combien les voies de Dieu sont impénétrables.

Le Capitaine Paul Watson : ne me sortez pas cette rengaine sur le respect. Ce que les hommes avec les fusils ont fait à ces créatures intelligentes et sensibles n’était en aucune façon respectueux. Justifiez ceci de la manière que vous voulez pour apaiser votre conscience, mais ce qui s’est produit n’avait rien de respectueux – c’était une sauvage démonstration d’arrogance humaine.

Le gouvernement canadien aurait pu chasser au loin ces baleines. Ils dépensent bien des millions à défendre ces bouchers barbares des îles Madeleines et de Terre-Neuve. En vérité, je tiens le DFO pour responsable de ce massacre. Les Inuits étaient simplement les exécutants, mais la responsabilité de tout cela revient au gouvernement du Canada.

Je ne peux pas croire que vous utilisiez le mot « célébrer » tout en défendant ce massacre abject. Et comme tous les tueurs, vous justifiez votre boucherie en invoquant Dieu comme guide et excuse. Monsieur Audla, il n’y a plus de Monde Naturel. Vous l’avez détruit – chacun d’entre nous, il n’y a pas d’innocent. Et ne me donnez pas l’argument stupide de « l’os à ronger » à propos du changement climatique. Vous participez à sa destruction avec vos chasse-neige, vos appareils électroménagers, vos radiateurs, vos fusils, vos avions, et tous les gadgets modernes que vous utilisez. Vous êtes aussi impliqué que tout le monde. Mais je reconnais être un hypocrite, parce que la race humaine est une race hypocrite.

Joyeux Noël à vous et à votre famille. Que la paix et l’harmonie soient avec vous.

Capitaine Paul Watson : A Noël, nous défendrons les baleines contre les massacres industriels illégaux de la flotte japonaise. Nous ne célébrerons rien dans ce monde où les non-humains ne connaissent ni la paix, ni l’harmonie, sous les assauts d’une humanité prédatrice.

Que l’illumination soit sur vous.

Capitaine Paul Watson : elle est toujours avec nous, monsieur Audla. Je vous suggère d’en faire autant.

Terry Audla
Directeur de l’association unuit Qikiqtani pour la protection et la défense des droits et valeurs inuits.

http://www.seashepherd.fr/editoriaux/081202_conversations.html

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