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Caro18

Phoques: Denise Bombardier

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Au fil de la semaine Denise Bombardier Mad
Édition du samedi 09 et du dimanche 10 mai 2009


L'actualité n'est pas toujours brûlante, mais chaque jour apporte son lot de nouvelles pour alimenter notre réflexion, cette gymnastique intellectuelle sans laquelle rien n'est compréhensible et tout perd son sens.

Cette semaine, donc, nous apprenions sans surprise que le Parlement européen dans sa quasi-majorité a voté le boycottage des produits de la chasse au phoque, dont les conséquences seront catastrophiques pour les chasseurs canadiens, ceux des îles de la Madeleine au premier chef. Or, les députés européens ont mis deux bémols à leur vote. La Suède, la Finlande et l'Écosse pourront continuer leur chasse afin de protéger les bancs de poissons, mais elles ne pourront en vendre le produit.

Ainsi donc, la «barbarie» dénoncée par les députés ne s'applique pas lorsqu'il s'agit de permettre à tous les Européens de manger le poisson dont ils sont friands et qui constitue une industrie créatrice d'emplois. L'Union européenne, en protégeant ses membres, oublie la souffrance des phoques européens et n'a d'attendrissement que pour ceux de nos contrées. Quant aux emplois perdus aux îles de la Madeleine, elle n'en a cure.

Mais l'hypocrisie des députés de Strasbourg atteint son apogée dans le second bémol de leur vote. En effet, leur rejet de cette «horrible chasse» ne s'étend pas aux Inuits, qu'ils excluent de leur vindicte. Ces derniers pourront donc continuer leur pratique ancestrale pour des fins de survie. Les Inuits pourront donc faire commerce de leur chasse. Mieux encore, les députés ont fait un effort de sémantique et rejeté le mot «autochtone» pour les désigner afin d'éviter que les habitants des îles de la Madeleine, pour qui la chasse est un élément de leur culture insulaire et leur source de revenus, ne le revendiquent pour eux.

Brigitte Bardot, la passionaria du mouvement de défense des animaux, prête à battre un être humain pour sauver la moindre espèce animale, se déclare «sur un petit nuage» et les abolitionnistes de toute forme de chasse et de pêche sablent le champagne ou la bouteille de Guinness (ils sont si nombreux dans le monde anglo-saxon) et affûtent leurs armes en vue de la prochaine étape, celle de l'abolition de l'abattage de tous les animaux consommés par l'homme carnivore.

On est en droit d'être particulièrement dérangé par cette concession en faveur des Inuits. Et si cette apparente ouverture d'esprit aux moeurs de ces derniers recouvrait plutôt un sentiment de supériorité de Blancs culpabilisés? Cette chasse, sanglante il faut en convenir, serait normale -- lâchons le mot -- pour des «Sauvages» et inacceptable lorsqu'elle est le fait des Blancs? C'est une hypothèse, rien qu'une hypothèse...


denbombardier@videotron.ca


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http://www.ledevoir.com/2009/05/09/249614.html

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