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Animal

Vaccination des cochons

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p.s.: Cargill a commencé à vacciner ses 120,000 quelques truies
contre la grippe porcine
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Les Vaccins, comment et pourquoi ?
Dr. Marcel Delorme m.v.

Introduction

L' élevage du porc évolue sans cesse, que ce soit les méthodes d'élevage, l'alimentation, la régie de troupeau ou les bâtiments. Hélas, les maladies porcines évoluent aussi. On a qu'à penser aux nouvelles pathologies qui affectent la gente porcine depuis les vingt dernières années : La pleuropneumonie, l'influenza porcine, le SRRP.
Pour combattre les agents pathologiques qui affectent tant nos porcs que notre portefeuille, la médecine vétérinaire a dû trouver de nouveaux outils. De nouveaux désinfectants, de nouveaux antibiotiques et aussi de nouveaux vaccins ont fait leur apparition. L'utilisation d'antibiotiques depuis plusieurs années a favorisé certaines bactéries à leur résister. Devant cette situation préoccupante et poursuivant une attitude prophylactique, les vaccins deviennent de plus en plus un choix dans l'industrie porcine.

La vaccination devient chez le producteur de porc une routine qui entrent dans le chaînon des besognes, elle fait partie du travail de tous les jours, mais est-ce qu'on le fait bien ? Pour être efficace, on doit respecter certaines conditions d'entreposage et d'utilisation.

Commençons d'abord par expliquer, sommairement, ce qu'est un vaccin.

Un vaccin est un agent pathogène qu'on injecte à l'animal, soit sous forme vivant atténué ou modifié, soit inactivé. L'objectif de la vaccination est de créer une protection * Immunité + contre l'agent pathogène mis en cause pour ainsi diminuer les risques d'une maladie qui pourrait survenir dans le troupeau. C'est ni plus ni moins une façon d'éliminer une maladie ou de diminuer les pertes qu'elle causerait. Pour cela, il faut aller chercher la plus grande efficacité que le produit peut nous donner.

Le principe d'un vaccin consiste à modifier un micro-organisme ou ses toxines de telle façon qu'ils deviennent non pathogènes et cela, sans perdre leur antigénicité.

Conservation du vaccin :

Bien que les vaccins soient fragiles, les fioles non utilisées ont une durée de vie relativement longue lorsqu'elles sont bien conservées. L'expiration d'un vaccin fraîchement fabriqué est généralement de plus de 2 ans. Les vaccins doivent toujours être gardés à une température de 2'C à 7'C. Ce sont des produits biologiques qui se détériorent rapidement à la chaleur et la lumière.

Les vaccins vivants doivent être reconstitués avec le diluant juste avant l'utilisation et ne peuvent être gardés très longtemps. Il faut donc employer tout le vaccin dans l'immédiat ou jeter le produit non utilisé. En conséquence, lorsqu'un vaccin est disponible en plusieurs formats, choisissez celui qui vous permettra de vider complètement une fiole dès son ouverture. Les formats plus petits peuvent être légèrement plus chère mais il est préférable de payer un peu plus que d'essayer d'économiser et d'injecter un vaccin qui pourrait s'être détérioré.

Pour les vaccins tués, (ceux vendu prêt à l'utilisation) il existe une façon de ne pas contaminer qui consiste à introduire une aiguille neuve dans la bouteille et l'y laisser. On aura qu'à visser une seringue pour aspirer le vaccin puis l'injecter avec une autre aiguille. Après l'utilisation, bouchez l'aiguille avec un sparadrap propre ou tout simplement, retirez l'aiguille. Il est cependant, beaucoup plus sûr de vider complètement le contenu.

Si la date d'expiration du vaccin est passée, le contenu risque d'être inefficace.

Enfin, pour envoyer des porcs à l'abattoir, le délai d'attente après une vaccination, est toujours d'un minimum de 21 jours.

Efficacité du Vaccin :

Le vaccin le plus efficace, c'est la maladie. Par contre, c'est celui qui a le plus d'effets secondaires. Certains vaccins sont plus efficaces que d'autres, on a qu'à penser à celui de la leptospirose ou du parvovirus. Leur succès n'est plus à démontrer.

Mais qu'est-ce qui fait qu'un vaccin commercial soit excellent, bon ou passable ?

L'agent microbien

En effet, il y a plusieurs facteurs qui influenceront la réponse immunitaire de l'animal vis-à-vis du vaccin. D'abord, il y a l'agent microbien impliqué dans le vaccin, en effet certains virus ou bactéries sont plus immunostimulants que d'autres et produiront donc une meilleure immunité.

Les sérotypes

Dans certaines maladies, plusieurs sérotypes sont mis en cause pour une même bactérie. Ces sérotypes sont souvent très spécifiques et la protection occasionnée par l'un de ces sérotypes n'est pas efficace contre un autre sérotype d'une même famille microbienne, c'est ce qu'on appelle l'absence de réactions croisées. Le Streptocoque suis a près de 40 sérotypes. Parmi les agents infectieux qui ont de nombreux sérotypes et pour lesquels il existe un vaccin, on retrouve le E. coli (Colibacillose), l'Actinobacilus pleuropneumania (Pleuropneumonie) et l'Haemophilus parasuis ( Maladie de Glasser).

Un bon diagnostic

Le bon résultat d'une vaccination dépend aussi d'un bon diagnostic à la ferme. Il est donc primordial de s'assurer via une bonne nécropsie et des examens de laboratoire à quel type de pathologie, d'agent pathogène et de sérotype, nos animaux sont atteints ou sont susceptibles d'être affectés. Il ne faut pas négliger que plusieurs sérotypes puissent affecter l'animal simultanément.

Vaccins vivants versus vaccins tués

Certes un vaccin peut être soit vivant atténué, modifié ou tué. Un vaccin tué est bien sûr de moindre risque, par contre il peut demander d'être répéter plus souvent. Un vaccin vivant est composé d'une souche microbienne qui a été affaiblie ou à laquelle on a supprimé les éléments pathogéniques pour ne laisser que les ingrédients antigéniques qui stimuleront la production d'anticorps. Ces bactéries ou virus se multiplieront dans l'organisme, une fois injecté, et seront détruit par le système de défense de l'organisme suite à l'accroissement des anticorps.
Il est possible aussi, de faire un vaccin à partir d'une souche microbienne propre à notre élevage. C'est ce qu'on appelle un vaccin autogène. Il suffit de cultiver à partir d'un porc malade l'agent pathogène en cause et d'en faire un vaccin. Ces vaccins sont alors des vaccins tués.

A quoi s'attendre d'un vaccin ?

On croit souvent que lorsqu'un animal est vacciné, il est protégé. Malheureusement, ce n'est pas si simple ! Il y a plusieurs facteurs à considérer :

Délais de protection :

Un animal n'est pas protégé dès l'injection du vaccin. Lorsqu'on vaccine un animal pour la première fois, on lui injecte des antigènes similaires à ceux pouvant causer la maladie(bactérie, virus, ) et contre lesquels le système de défense (système immunitaire) produira des anticorps. Défait, si l'animal devait rencontrer ce même microbe contre lequel il a été préalablement vacciné, il aurait déjà des anticorps prêt à attaquer l'intrus, c'est évidemment l'objectif de la vaccination. La production d'anticorps n'est toutefois pas instantanée. Suite à l'injection d'antigènes (vaccin), le système de défense doit les reconnaître comme étant de nouveaux ennemis, définir le modèle à reproduire et débuter la production d'anticorps. Ces différentes étapes font en sorte que les premiers anticorps détectables dans le sang apparaissent environs 7 jours après l'injection du vaccin. Ce délais, avant l'apparition d'anticorps, est généralement la période pendant laquelle l'animal est malade lorsque l'antigène est un microbe plutôt qu'un vaccin.

Le booster (dose de rappel) :

Pour la plupart des vaccins, suite à une première vaccination, l'on se doit d'administrer un booster ou une dose de rappel 2 à 4 semaines après la première vaccination. Ceci est rendu nécessaire parce que la quantité d'anticorps produits par la première dose de vaccin n'est généralement pas suffisante pour protéger l'animal. En administrant une dose de rappel, le niveau d'anticorps grimpe considérablement et permet une bonne protection comme le démontre la (figure suivante).



Avec le temps, la quantité d'anticorps produits diminue graduellement (ce qui est tout à fait normal) et une autre dose de rappel pourrait être nécessaire après quelques mois pour conserver la production ou pour aider l'animal à passer une période à risque (figure suivante).



L'injection :

L'importance de l'injection est souvent négligée et pourtant ! C'est un geste qui se fait généralement de façon mécanique et rapide surtout s'il s'agit d'une truie agressive ! Il faut savoir cependant que le gras sous cutané est très présent dans la région du cou, là où se font les injections, particulièrement chez la truie. Or il faut éviter l'injection dans le gras puisque c'est un tissu peu vascularisé qui ne permet pas une bonne absorption. Pour permettre une bonne absorption, l'injection doit être intramusculaire ci faite avec une aiguille de l pouce et demi à angle droit avec la peau. N'oubliez pas, si le produit n'est pas absorbé, il ne peut faire son travail et ca s'applique aussi aux antibiotiques. Il est conseillé de changer d'aiguille au moins à chaque 15 truies lors d'une vaccination en série.



Injection adéquate Injection adéquate Injection adéquate



Le système de défense :

Évidemment pour qu'une grande quantité d'anticorps soit produite, le système de défense doit être en parfait état de fonctionner. Or plusieurs éléments peuvent nuire au bon fonctionnement du système immunitaire. Un des facteurs le plus important est l'état de santé de l'animal. IL FAUT TOUJOURS VACCINER UN ANIMAL EN TRES BONNE SANTÉ. Un animal malade et fiévreux ne bénéficie pas de la pleine capacité de son système immunitaire et par conséquent de la production optimale d'anticorps. Un deuxième facteur important est le niveau de STRESS subit par l'animal. Il est admis depuis plusieurs années que l'efficacité du système de défense est inversement proportionnel à l'importance du stress subit par l'animal. En pratique dans une ferme, il n'est pas possible d'évaluer le niveau de stress subit par un animal en particulier. Par contre, on peut imaginer facilement que certaines périodes ou stade de production sont moins propices à la vaccination parce que plus stressante pour les animaux. C'est le cas par exemple de la première semaine d'arrivée des cochettes dans un élevage, des jours qui entourent la mise-bas, de l'entrée en engraissement ou pour des porcelets fraîchement sevrés. Il se peut à l'occasion qu'on choisisse tout de même de vacciner les animaux dans ces périodes parce que plus pratique mais il ne faut pas oublier que l'on fait alors un compromis, un compromis sur la qualité de la vaccination !

Enfin d'autres facteurs reliés à la régie comme la malnutrition, les températures extrêmes ou le sous abreuvement vont avoir un effet négatif sur le bon fonctionnement du système immunitaire et par conséquent de la réponse à la vaccination.

La pression d'infection :

Même bien vacciné, il arrivera à l'occasion que la protection ne sera pas suffisante et que les animaux développeront la maladie contre laquelle ils ont été vaccinés. Comme vous pouvez le remarquer sur la figure 7, cela se produit lorsque la pression d'infection est trop élevé e.i. que la quantité de microbes dans l'environnement surpasse la protection générée par la vaccination (quantité d'anticorps) Dans ces circonstances, un bon lavage suivi d'une désinfection, l'utilisation du tout plein-tout vide, l'amélioration de la ventilation ou l'utilisation d'antibiotiques sont parmi les outils qui permettront d'abaisser la pression d'infection et permettront à la vaccination par l'entremise du système immunitaire de contrôler la maladie (Figure suivante)



Évaluation du vaccin

Il n'existe malheureusement pas d'outils pratique et peu coûteux permettant d'évaluer si un troupeau a été bien vacciné et/ou si les animaux ont bien répondu à la vaccination. Bien sûr la sérologie pourrait être utilisée dans certains cas mais comme elle n'est pas très abordable, son utilisation est souvent limitée. De plus, un taux d'anticorps sérique élevé, n'est pas toujours gage d'une bonne protection, certains agents pathogènes sont détruits surtout par la défense cellulaire (Globules blancs du sang) plutôt que par les anticorps. Vous devez donc vous assurer que le vaccin soit bien conservé et bien utilisé pour permettre la meilleure réponse possible des animaux à la vaccination. Trop souvent, hélas c'est lorsqu'une maladie frappe un élevage qu'on constate que la vaccination n'a pas bien fonctionné... et c'est trop tard! I !

Qualité d'une bonne vaccination

Pour qu'une vaccination soit efficace, il faut comme on l'a vu préalablement un vaccin bien conservé et un animal sain. Par contre, un programme de vaccination est essentiel pour une bonne protection du troupeau. Ce programme servira à donner la meilleur immunité au moment le plus opportun pour l'animal visé. Une vaccination contre la diarrhée colibacillaire du porcelet, par exemple, doit se faire en fin de gestation chez la truie pour maximiser le taux d'anticorps qui sera présent dans le colostrum lors de la première tétée. D'autres vaccins serviront à protéger le porcelet avant l'introduction en pouponnière ou en engraissement. Il y a des vaccins pour tous les niveaux de l'élevage du porc, que ce soit chez la truie, le porcelet ou le porc en engraissement.

Il est donc impératif de bien suivre les recommandations du fabricant et du vétérinaire consultant pour que la protection soit à son meilleur. Une révision fréquente de l'état de santé du troupeau, des dangers qui le guettent, des nouvelles maladies, la proximité d'autres porcheries et des changements du côté régie, devrait apporter des modifications dans la cédule de vaccination. Le programme de vaccination a pour but de préserver le statut sanitaire de l'élevage ou de diminuer et/ou éliminer une maladie déjà présente. Il peut aussi être nécessaire de protéger l'animal lors de regroupement, surtout dans les multisources. Les verrats ne devraient pas être vaccinés tous en même temps. A cause de la réaction vaccinale, il peuvent présenter pour quelques jours, un manque de libido et une diminution de la spermatogenèse.

Enfin, il faut toujours respecter le dosage recommandé. La quantité de vaccin injecté n'a rien à voir avec le poids de l'animal. On donne une même dose de vaccin à un Chihuahua qu'à un St-Bernard. Un sousdosage entraînera un manque d'immunité alors qu' une surdose n'augmentera pas le taux d'anticorps nécessaire mais risque d'augmenter la réaction inflammatoire au site d'injection si le vaccin contient un adjuvant. Il ne faudrait pas faire l'erreur d'arrêter de vacciner notre élevage dès que tout va bien, la vaccination peut faire parti de cette réussite.

Rentabilité de la vaccination

Avant de vacciner, il est bon de vérifier si économiquement cela est rentable. La perte de revenu due à la diminution de performance des animaux doit être compensée et/ou le nombres de porcelets sauvés par la vaccination doit être suffisant pour planifier une cédule de vaccination rentable. Il faut donc évaluer les pertes monétaires de la maladie, l'efficacité du vaccin et les coûts du programme de vaccination.
Lorsqu'on a à choisir entre plusieurs vaccins, dans un élevage où sévissent plusieurs pathologies, notre sélection devrait couvrir les problèmes plus coûteux et ceux qui sont difficiles à traiter. La parvovirose est une maladie virale pour laquelle, il n'y a pas de traitement, sinon la prévention par un vaccin efficace et peu cher. La question ne se pose même pas. Par contre, la colibacillose est une maladie qui, si on applique les bons traitements au bon moment, n'entraînera pas de graves pertes monétaires. On peut alors choisir de vacciner pour de maladies plus importantes et ainsi, ne pas transformer nos truies en passoire. Ces choix doivent se faire avec la participation d'un vétérinaire bien au fait de l'état sanitaire de votre porcherie.

http://rechamakayajo.qc.ca/medecine/vaccins/vaccins.htm

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