Elevage - Interview de la sociologue Jocelyne Porcher

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Interview de Jocelyne Porcher, ex-éleveuse et sociologue, travaillant à l'INRA. Elle a écrit des bouquins et articles sur l'élevage - qui d'ailleurs sont intéressants du point de vue documentaire. Dans cet entretien, elle parle donc de l'élevage industriel et de ses souffrances..pour les travailleurs aussi, des protecteurs des animaux qui sont à côté de la plaque, de la nécessité de réinventer l'élevage (ben oui, vous savez, le chouette partenariat de l'animal et de l'éleveur ) pour éviter que la production de viande se fasse in vitro, etc.


Une vie de cochon, vraiment pas rose - nov. 2009
http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=2759

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Citation :

C’est vrai, les éleveurs et les travailleurs en production porcine sont stressés, car ils ont une surcharge de travail, en flux tendu, et un timing très soutenu. Reste qu’au-delà du stress, il existe une énorme souffrance, éthique, morale, notamment, parce qu’ils font des choses qu’ils ne devraient pas faire et ils le savent.

La souffrance de ces travailleurs est à mon avis beaucoup moindre que celle des animaux. Et si ces travailleurs sont stressés, qu'ils souffrent, pourquoi alors ne suivent-ils pas un cours de formation pour apprendre un autre métier?

Citation :

La filière a donc développé l’immuno-castration(1) , un procédé chimique qui arrête le développement testiculaire. Cela évite la castration du cochon, évidemment, mais ce n’est pas si simple pour les travailleurs, car c’est un produit dangereux. S’ils se piquent par mégarde, ce n’est pas sans conséquence. Le produit a les mêmes effets sur eux que sur les cochons. Les travailleurs angoissent donc à l’idée d’utiliser ce produit, qui est d’ailleurs interdit aux femmes – ce qui prouve qu’il n’est vraiment pas anodin. (Ça fait partie des risques du métier non?) Mais pourtant, l’immuno-castration est soutenue par la protection animale. Pire, au nom du bien-être animal, la protection animale (2) va sans doute faire la promotion de cette pratique auprès des consommateurs, en occultant l’effet possible de ce produit chimique qui vient s’ajouter à tous ceux déjà donnés aux animaux, dont de nombreuses hormones aux truies.

Comme ça n'est pas demain la veille qu'il n'existera plus d'élevages de cochons, en attendant, si l'immuno castration évite des souffrances atroces aux porcelets, pourquoi la protection animale serait-elle contre?
Étrange quand-même qu'à aucun moment, elle ne parle de végétalisme comme solution de rechange à tous ces problèmes...!

Citation :

Si nous nous sentions responsables des animaux d’élevage, au lieu de revendiquer leur « libération » (la demandent-ils ?) et de nous laver les mains de dix millénaires de vie commune, beaucoup de choses pourraient changer.

Vie commune... (?) On ne peut pas comparer la vie commune qui existe, entre par exemple un chien domestique aimé par son maître et celle qui devrait selon elle exister entre l'homme et un animal élevé pour sa viande, un autre pour sa fourrure, pour le travail, pour des expériences de recherches... Je ne comprends pas ce qu'elle tente d'expliquer...
Il n'y a pas que des vies communes heureuses

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Citation :

Étrange quand-même qu'à aucun moment, elle ne parle de végétalisme comme solution de rechange à tous ces problèmes...!

Surtout pas, elle défend absolument l'élevage !
Pour moi aussi, son point de vue est incompréhensible. Cette relation homme-animal dans un élevage "non industriel" faite, selon elle, de don de l'animal vers l'éleveur et vice versa - bref relation qu'elle fantasme totalement, prime à ses yeux sur l'exploitation de l'animal et son abattage.

Elle a écrit un texte qui est un playdoyer pour l'élevage et contre les animalistes de tous poils - assez agressif ! "Ne libérez pas les animaux !" Si ça vous intéresse, vous pouvez le lire ici, si vous arrivez à lire sur ce site :
http://www.scribd.com/doc/19437343/Jocelyne-Porcher-Ne-liberez-pas-les-animaux-Revue-du-Mauss-29

Sinon, j'ai le PDF et peux vous l'envoyer.

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Merci hop ! On peut le lire si on fait un zoom sur le texte...

Citation :

Pour moi aussi, son point de vue est incompréhensible. Cette relation homme-animal dans un élevage "non industriel" faite, selon elle, de don de l'animal vers l'éleveur et vice versa - bref relation qu'elle fantasme totalement, prime à ses yeux sur l'exploitation de l'animal et son abattage.

Tu ne pourrais pas mieux dire