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Caro18

Coupables de tous les chefs d’accusation et sacrément fiers

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Je ne me lasse pas de relire ce commununiqué de Paul Watson! thumleft

03/07/2009 - Sacrément fiers d’être coupables
Commentaire par le Capitaine Paul Watson



Les titres des journaux de Nouvelle-Ecosse ont annoncé sur un ton moralisateur que le Capitaine Alex Cornelissen et le Premier Officier Peter Hammarstedt ont été reconnus coupables des chefs d’accusation à leur encontre. Mon titre préféré était dans Nova. Il proclamait en gros et en gras :

« L’équipage de Sea Shepherd coupable d’avoir fait obstacle à la chasse au phoque du Canada »

Bien sûr que nous étions coupables d’avoir fait obstacle au massacre des phoques perpétré apr le canada. Pour quelle autre raison que celle-ci nous serions-nous rendus là-bas ?

Coupables, coupables, coupables, et fiers de l’être.

Cela ressemble au titre d’un journal berlinois de 1939 qui déclarait : « Des dissidents ont été reconnus coupables d’avoir secouru des prisonniers juifs.» Ou à celui d’un journal de Paris contrôlé par les nazis en 1943 : « Des partisans ont été reconnus coupables d’avoir aidé des soldats américains. »

Comment pourrions-nous être autre chose que fiers d'un titre de journal qui nous accuse d'interférer avec un des massacres les plus obscènes et méprisables de la faune sauvage de notre planète?

Évidemment, les journaux canadiens n'ont pas relaté la raison pour laquelle Alex et Peter n'ont pas assisté à leur procès: le gouvernement canadien les a expulsés à vie du pays, ne leur permettant pas d’y retourner pour se défendre. Les journaux n'ont pas non plus écrit que le gouvernement canadien, au mépris du principe de sécurité juridique, a saisi le Farley Mowat, navire de Sea Shepherd. En bref, ils ont volé notre bateau sans quelque forme de procès et sans aucun chef d'accusation à son encontre ou a celle de ses propriétaires (c.à.d., Sea Shepherd).

Non pas que nous en fûmes particulièrement bouleversés. Nous avions retiré du bateau ses équipements les plus précieux avant d'entreprendre le voyage dans les glaces. Nous avions l'intention de mettre fin aux activités du Farley Mowat. Le coût annuel d'entretien du bateau était devenu une charge pour l'association et celui-ci n'avait pas la vitesse dont nous avions besoin pour bon nombre de nos campagnes. A ceci s’ajoutait le fait que de mettre un bateau hors service coûte très cher.

Nous avons considéré que cela valait la peine de prendre le risque de perdre le bateau au vu des bénéfices en termes de médiatisation et de témoignage du massacre des bébés phoques en Europe au moment même où le Parlement Européen était en train de débattre de l'interdiction des produits canadiens dérivés du phoque.

Mon raisonnement fut le suivant: nous avions 80% de chances de perdre le bateau pendant la campagne 2008 pour les phoques. Cela valait la peine de prendre le risque de perdre le bateau compte tenu de son âge et des coûts annuels d'entretien, ainsi que des bénéfices liés à la médiatisation du massacre des phoques.

Ainsi, nous avons mis en place une stratégie de Bibi Lapin et, ce faisant, nous avons créé la confusion totale chez les bureaucrates du discutable Département Canadien de la Pêche. Ils ne savaient pas si nous voulions récupérer le bateau ou non. Ils ont arrêté un bateau d'européens au moment même où l'Europe était entrain de débattre de l'interdiction des produits dérivés du phoque (joli coup, Loyola Hearn – très bien joué). C’est moi qu’ils voulaient, mais, fort à propos, je n'étais pas sur le bateau pendant l'arrestation – en tant que Canadien je suis davantage vulnérable à la persécution du procureur. Ils ont saisi 20 membres de l'équipage et ont arrêté seulement deux officiers, un Suédois et un Hollandais qu'ils ont alors expulsés pour les empêcher de se défendre. Nous avons riposté sans nos avocats parce qu’il était inutile de dépenser notre argent en honoraires si les accusés n'étaient pas autorisés à retourner dans le pays.

Finalement, le gouvernement canadien a dépensé plus d'un million de dollars sur ce fiasco et, en retour, ils se retrouvent avec un bateau inutile et coûteux dont ils semblent ne pas pouvoir se débarrasser, une condamnation de deux membres d'équipage totalement dénuée de sens, et une activité basée sur le massacre des phoques qui n’est plus commercialement viable.

Pour sa part, Sea Shepherd Conservation Society y a gagné un moyen peu coûteux de mettre hors service un bateau, une interdiction sur les produits dérivés du phoque, et des titres flatteurs qui nous dénoncent pour avoir fait obstacle à un massacre de phoques, ce qui était notre intention initiale.

L'affaire sera officiellement close avec le jugement d’Alex et Peter en septembre. Ceci dit, quel que soit le jugement celui-ci n'aura plus aucune importance puisque ni le Capitaine Alex Cornelissen ni le Premier Officier Peter Hammarstedt ne sont autorisés à revenir dans le pays pour payer des amendes ou purger une peine de prison. Et les deux hommes ont dorénavant l'honneur d'avoir été considérés coupables d’avoir pris la défense des phoques, reconnaissance officielle de leur activisme en tant que défenseurs des phoques.

Le juge Jean Whalen de Nouvelle-Ecosse a déclaré: « Sur la base de toutes les pièces à conviction, je considère que la Couronne a apporté les preuves nécessaires et au-delà du doute acceptable sur chacun des éléments (des infractions telles qu'être témoin, rendre compte et interférer avec le massacre des phoques) et déclare les accusés coupables sur tous les chefs d'accusation. »

C'est comme si les tribunaux canadiens avaient fait la déclaration suivante:

Le Capitaine Néerlandais Alex Cornelissen et le Premier Officier Suédois Peter Hammarstedt, tous deux officiers à bord du vaisseau Farley Mowat, sont reconnus par les tribunaux Canadiens pour avoir interféré avec le massacre des bébés phoques au Canada et donc avoir rempli avec succès leur rôle d'activistes de la protection de la nature.

Eh, ce n’est pas la fichue médaille de l’Ordre du Canada mais ce petit colifichet est sérieusement surestimé de nos jours. Il est généralement donné aux Canadiens qui ont trouvé un moyen d’exploiter le pays pour le profit.

Le Farley Mowat reste dans le port de Sydney, amarré à grand frais pour le gouvernement canadien. Peut-être bien qu’il est rongé par la rouille mais il conserve une aura de noblesse. Il a voyagé autour du globe pour la défense de nos océans, a brisé la glace du Golfe du St. Laurent et de la Mer de Ross, a survécu aux ouragans dans les Caraïbes et engagé le combat avec les braconniers de l’Atlantique et du Pacifique. C’était un grand bateau et il achève sa carrière tel un rappel aux bureaucrates canadiens qu’ils se sont fait dépasser sur les terrains de l’intelligence et des manœuvres de même qu’ils se sont fait totalement ridiculiser par l’équipage de Sea Shepherd Conservation Society.

Plus important encore, le bateau a contribué de manière significative a la défense des bébés phoques du Groenland durant trois voyages dans la banquise au large de la cote Est du Canada. Il est devenu une légende et fait partie de l’histoire de la chasse au phoque et de l’opposition à la chasse au phoque et les générations à venir de Canadiens se souviendront de ce bateau pour l’aide qu’il leur aura apportée afin de mettre un terme à une pratique qui sera un jour une source majeure d’embarras pour eux.

Les Canadiens ont pendu le leader métis Louis Riel pour lui ériger par la suite une statue et imprimer son visage sur les timbres postaux. Les « fanatiques » et les « hors la loi » d’aujourd’hui sont souvent les héros et les anges gardiens nationaux de demain.

Les Canadiens plus éclairés de demain regarderont-ils les voyous qui ont massacré les phoques pour l’argent et le plaisir comme des hommes dont il faut être fier ou considéreront-ils que les héros sont les hommes et les femmes courageux qui se sont opposés à ce cruel massacre destructeur de l’environnement ?

Le temps nous le dira mais je parie que Farley Mowat, notre directeur international, et peut-être le bateau qui porte son nom apparaitront un jour sur un timbre postal.

L’histoire a la capacité de faire ressortir la vérité et l’histoire révélera aussi que le Juge Jean Whalen n’était rien d’autre qu’un pion politique du Département Canadien de la Pêche et des Océans pour avoir déclaré qu’elle a examiné « toutes » les pièces dans l’affaire, ceci alors que le droit à un procès juste a été refusé aux accusés.

Le grand Procès du Massacre des Phoques Canadiens est maintenant terminé et le Capitaine Cornelissen et le Premier Officier Hammarstedt ont été reconnus coupables de compassion, d’activisme et de courage.

La cour a déclaré que l’équipage de Sea Shepherd avait 30 jours pour faire appel contre le verdict. Hors de question ! Être reconnu coupable de compassion, d’avoir défendu les phoques et fait obstacle a leur massacre et avoir vu les regards sur les visages de ces lâches tueurs de bébés tandis qu’ils s’enfuyaient sur la glace devant notre grand bateau noir n’avait pas de prix et nous ne voulons rien d’autre que cela.

Oui en effet, coupables de tous les chefs d’accusation et sacrément fiers de l’être.

http://www.seashepherd.fr/editoriaux/090703_edito_01.html

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