Animal 0 Posté(e) le 17 février 2010 Publié le 16 février 2010 Le phoque en promotion Ajouter un commentaire Le commentaire peut contenir un maximum de 200 caractères.AgrandirBernard Guimont présente un catalogue faisant la promotion des produits du phoque. Le président de Ta Ma Su et deux de ses concurrents terre-neuviens ciblent les marchés de la Russie et de la Chine.Le Soleil, Laetitia Deconinck Annie MorinLe Soleil(Québec) Le Québec refuse de se laisser abattre par l'embargo européen sur les produits dérivés du phoque. Pendant que les chasseurs des Îles-de-la-Madeleine préparent un site Internet pour faire contrepoids aux images-chocs diffusées par les groupes animalistes, le transformateur Ta Ma Su part à la conquête des marchés de la Chine et de la Russie.«S'il y a un reproche qu'on pourrait faire à notre industrie, c'est peut-être d'avoir été discrète ou moins loquace dans les dernières années. C'est ce qu'on veut changer. On s'aperçoit que plus on explique notre raison d'être, plus on donne la contrepartie, plus le degré d'acceptation est grand», souligne Bernard Guimont, président de Ta Ma Su, la seule entreprise de transformation de phoques au Québec, installée aux Îles-de-la-Madeleine. Avec deux concurrents de Terre-Neuve, il a mis sur pied le Groupe canadien de mise en marché du phoque. Ce dernier cible les immenses marchés de la Russie et de la Chine, jugés les plus prometteurs maintenant que l'Europe a complètement fermé ses frontières aux produits du phoque. L'embargo, décidé en juillet et applicable pour la prochaine saison de chasse, est contesté par le Canada devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). M. Guimont tente de convaincre les Russes, déjà de bons clients, de fabriquer «autre chose que des chapeaux pour hommes» avec les peaux de phoque, principalement des vêtements et des accessoires. La Chine est un territoire pratiquement vierge. Soucieux de la pérennité de la ressource, les dirigeants hésitaient à encourager le commerce du loup marin, un mot impossible à traduire en mandarin et en cantonais. Ils sont donc ravis d'apprendre que la population n'est pas en déclin, mais plutôt en expansion. Selon les dernières estimations de Pêches et Océans Canada, le troupeau compterait «au moins» 6,8 millions de phoques du Groenland, en hausse d'un bon million sur une période de quatre ans. «Le but, c'est d'inspirer les manufacturiers et les designers», résume M. Guimont, qui parle de promotion générique, sans égard aux marques de commerce, comme cela a déjà été tenté dans le vison. Une collection modèle a d'ailleurs été créée pour montrer les possibilités. Aide financière Hier, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec a annoncé une aide financière de 192 527 $ pour financer l'effort de commercialisation qui coûtera plus d'un million de dollars sur trois ans. Québec a aussi accordé une subvention de 71 700 $ à l'Association des chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine pour la mise en oeuvre d'une stratégie de communication. Denis Longuépée, président de l'Association, vise Internet et ses nouveaux gadgets, Facebook et Twitter. «Ça fait deux ans que je voyage et que les gens me demandent où aller sur Internet pour trouver une bonne information sur la chasse aux phoques. On va avoir notre propre banque de photos et on va mettre les pendules à l'heure», précise-t-il. M. Longuépée compte également recueillir les appuis et, pourquoi pas, les dons des sympathisants des chasseurs. Un statut de membre «supporteur» sera créé. Les chasseurs aimeraient aussi donner accès à Phoques, le film, de Raoul Jomphe, qui rassemble la plupart de leurs arguments en faveur de cette activité traditionnelle.Enfin, notons que le gouvernement fédéral a autorisé des quotas «de développement» annuels de 10 000 phoques pour les cinq prochaines années afin de mettre au point de nouveaux produits de viande et de poursuivre les études sur l'utilisation de valves du coeur pour traiter les humains.Un caprice de la météoLes chasseurs de phoques sont aussi inquiets du manque de glace sur le Saint-Laurent que de la faiblesse du marché des peaux, à quelques semaines de prendre la mer. «Il n'y a presque pas de glace», constate Denis Longuépée, président de l'Association des chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine. Ce caprice de la météo, constaté trois fois dans les 10 dernières années, oblige les Madelinots à parcourir de plus grandes distances pour trouver et ramener des loups marins, faisant augmenter le coût de revient de chaque peau. Si certains chasseurs de Terre-Neuve ont déjà décidé de rester à quai, M. Longuépée ne connaît pas les intentions de ses collègues. Le Québec possède un quota de presque 20 000 phoques pour environ une centaine de chasseurs. Durant la dernière année, les peaux se sont vendues entre 15 $ et 30 $ l'unité, bien loin des 100 $ enregistrés en 2006. La récession et l'embargo européen, qui déstabilise le marché, sont à blâmer.http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/affaires/agro-alimentaire/201002/15/01-950020-le-phoque-en-promotion.php Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites