Animal 0 Posté(e) le 22 avril 2011 Le Jeudi 21 avril 2011 | Mise en ligne à 18h40 | Commentaires (37)L’odeur de la mortPhoto David Boily, La PresseNDLR: Afin d’encourager un débat ouvert et respectueux, le Blogue de l’édito ne publie que des commentaires signés. Merci de votre collaboration.André PratteDans le reportage diffusé jeudi soir dans le cadre de l’émission Enquête, à Radio-Canada, un moment m’a particulièrement frappé: avant de procéder à l’euthanasie des chiens, l’employé de l’entreprise Le Berger Blanc s’adresse aux bêtes: «Je sens la mort dans l’air, pas vous?» Et quand les bêtes aboient et gémissent, il lance: «Shut the fuck up!» Cet employé, de toute évidence, est totalement indifférent à la souffrance de ces animaux. Peut-être même y prend-il un certain plaisir. Or, toute personne saine d’esprit voit les chiens et chats se débattre, agoniser, s’accrocher désespérément aux barreaux de leur cage, trouvera ces scènes intolérables.«Une situation un peu perturbante», a dit le ministre de l’Agriculture, Pierre Corbeil. «Un peu perturbante», quel euphémisme! D’autres mots viennent tout de suite à l’esprit: horrible, inadmissible, par exemple. Le ministre a demandé à ses fonctionnaires de faire le nécessaire pour que la situation soit corrigée. La Ville de Montréal, dont 10 arrondissements ont signé un contrat avec Le Berger Blanc, exigera que l’entreprise améliore ses pratiques. Cette dernière réaction paraît bien timide.Peut-on vraiment faire confiance à une organisation dont les patrons affirment qu’ils ne savaient comment les animaux étaient tués (i.e. torturés) dans leurs propres locaux? Une organisation qui, par le passé, a fait l’objet de nombreuses plaintes des citoyens? (Une pétition contre Le Berger Blanc a été signée par plus de 7000 personnes). Aussi loin qu’en 1997, la SPCA accusait Le Berger Blanc (une compagnie qui l’avait privée de plusieurs contrats en offrant ses services à meilleur prix) de privilégier l’euthanasie plutôt que l’adoption. La Ville «donne à Berger Blanc une licence de tuer», affirmaient les dirigeants de la SPCA. Force est de constater qu’ils avaient raison.Mise à jour samedi 11hSur son site internet, Le Berger Blanc réagit en dénonçant la personne qui, pour Enquête, a infiltré ses locaux en portant une caméra cachée. Selon Le Berger Blanc, «l’intrus a côtoyé et travaillé plus de deux mois à l’interne, fouillant partout pour trouver des failles. Il a réussi à soudoyer certains employés, allant même jusqu’à leur offrir de la drogue et à affirmer que l’employé fautif en consommait. (…) Pourquoi alors les actes cliniques effectués dans les règles de l’art ne font-ils pas partie intégrante du reportage? Pourquoi tout ce que l’infiltrateur a appris sur les recherches intensives des animaux, la stérilisation des cages, les bons soins apportés à nos pensionnaires 24 heures par jour, ainsi que travail acharné des employés avec qui il a vécu tout ce temps ne font-ils pas l’objet du reportage?»Les euthanasies faites à l’encontre de toutes les règles par un employé formé sur le tas (plutôt que par un vétérinaire) s’expliqueraient par le fait que l’employé en question était «faible, dépressif, (…) surmontait de gros problèmes personnels tels que le séisme en Haïti qui a frappé plusieurs membres de sa famille, ainsi que l’incendie de son logement dans lequel il a tout perdu.»Je veux bien donner la chance au coureur, mais cette version me semble douteuse. Pendant toutes ces exécutions (c’est bien cela dont il s’agit), personne au Berger blanc n’aurait remarqué ou entendu quoi que ce soit?On a demandé au responsable du dossier à la Ville de Montréal, Richard Deschamps, s’il songeait à résilier les contrats conclus avec Le Berger Blanc. Ce n’est pas la voie privilégiée. Selon M. Deschamps, si les contrats étaient annulés, les arrondissements concernés se retrouveraient sans service de fourrière. C’est un problème réel. Cela dit, la Ville devrait à tout le moins s’assurer que lors des prochains appels d’offres, la capacité et la volonté des organismes ou entreprises choisis de bien traiter les animaux domestiques ne fassent pas de doute. Dans le cas du Berger Blanc, la preuve est faite que ni la capacité ni la volonté n’existent.Il y a deux ans, un groupe de travail sur le bien-être des animaux domestiques, présidé par le député Geoffrey Kelley, présentait au gouvernement une série de recommandations visant à combattre les «usines à chiots» et à prévenir le mauvais traitement des chiens et des chats, notamment dans les fourrières. Le groupe de travail suggérait notamment d’augmenter le montant des amendes (l’amende maximale est aujourd’hui de 1800$). Au ministère de l’Agriculture, on dit qu’un projet de règlement en ce sens sera publié «dans les prochaines semaines».Le groupe de travail soulignait aussi le fouillis qui existe dans ce domaine: les rôles respectifs d’Anima-Québec, de la SPCA, des entreprises privées et des villes ne sont pas clairs. Il y a même une concurrence malsaine entre les différents intervenants. Les choses se sont améliorées depuis la publication du rapport mais il reste beaucoup à faire.Comme l’a souligné M. Kelley, «le bien-être des animaux est une responsabilité collective et la population, tout comme l’ensemble des intervenants, doit y contribuer.» L’un des principaux problèmes, c’est que les groupes à but non lucratif comme la SPCA et les SPA manquent désespérément de ressources. Les Québécois sont à leur égard beaucoup moins généreux que les Canadiens des autres provinces. Les dizaines de milliers de personnes qui ont vu les images terribles diffusées par Enquête devraient s’empresser de faire un chèque à la SPCA ou à la SPA de leur région.Enfin, n’oublions pas que si Le Berger Blanc euthanasie chaque année des milliers d’animaux, c’est parce qu’il y a autant de gens qui les abandonnent. La cruauté commence là.Partager Vous désirez commenter cet article? http://blogues.cyberpresse.ca/edito/2011/04/21/lodeur-de-la-mort/ Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Animal 0 Posté(e) le 23 avril 2011 L'Ordre des vétérinaires enquêtait sur Le Berger BlancMise à jour le vendredi 22 avril 2011 à 19 h 35L'Ordre des médecins vétérinaire du Québec (OMVQ) dénonce les pratiques en cours à la fourrière Le Berger Blanc qui a fait l'objet d'un reportage de l'émission Enquête de Radio-Canada. L'Ordre a procédé à des inspections dans cette fourrière où une enquête est en cours.Les images diffusées dans le reportage d'Enquête révèlent des pratiques d'euthanasie illégales et non conformes aux normes de pratique de l'OMVQ. « Ces images sont choquantes et la situation est inadmissible », précise l'ordre dans un communiqué. La fourrière privée de Montréal Le Berger Blanc ne respecterait pas ses contrats avec les arrondissements et ferait même preuve de cruauté envers les animaux, selon le reportage de l'émission Enquête.Ce qui a été diffusé est contraire aux normes de pratique, aux règlements en vigueur et à la Loi sur les médecins vétérinaires. La situation est illégale en plus d'être inacceptable.— L'Ordre des médecins vétérinaires du QuébecL'ordre déplore que les normes de pratique ne soient pas respectées, que les méthodes d'euthanasie soient inappropriées, que les lieux soient insalubres et que les lois et règlements ne soient pas respectés à l'établissement. Il dénonce également la fausse information véhiculée par la fourrière. L'euthanasie d'un animal doit donner la mort rapidement et un animal paralysé par une euthanasie mal effectuée souffre énormément.Seul un médecin vétérinaire peut procéder à une euthanasie, souligne l'OMVQ. Les médicaments et les narcotiques utilisés doivent être prescrits par un vétérinaire et ils doivent demeurer sous le contrôle dudit vétérinaire. Certaines tâches peuvent toutefois être déléguées à des employés certifiés et l'euthanasie peut être déléguée à un technicien accrédité, mais le vétérinaire doit toujours superviser l'exécutant et demeurer disponible pour intervenir. Le vétérinaire demeure responsable de l'euthanasie qu'il délègue même s'il ne l'effectue pas.La décision de procéder à l'euthanasie, le choix du protocole et des drogues utilisées sont des actes exclusifs que le médecin vétérinaire ne peut déléguer.— L'Ordre des médecins vétérinaires du QuébecRenforcement d'un règlementL'OMVQ travaille avec le ministère de l'Agriculture des Pêcheries et de l'Alimentation depuis 2009 dans le but de renforcer les mesures visant à assurer le bien-être des animaux de compagnie. Le ministère procède actuellement à la rédaction d'un règlement sur la sécurité du bien-être des chiens et des chats.Les nouvelles exigences encadreront davantage les méthodes d'euthanasie et offriront de nouveaux outils d'intervention aux inspecteurs. « La Loi sur la protection sanitaire des animaux (L.R.Q. c. P-42) sera également révisée afin de revoir à la hausse les amendes et les pénalités prévues à l'égard des propriétaires ou gardiens qui infligent de mauvais traitements aux animaux », ajoute l'ordre....http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2011/04/22/008-bergerblanc-ordreveterinaire-montreal.shtml Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites