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iL AIME LES CHATS POUR LEUR GOUT

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Un Lucernois raconte dans un documentaire son amour pour la viande de chat. Révoltée, Tomi Tomek, présidente de SOS Chats, veut interdire cette pratique bien légale.

Il aime les chats. Il les aime tellement qu’ils finissent dans son assiette. Martin Bühlmann, 72 ans, ancien chasseur, n’a aucun tabou et assume ses goûts alimentaires. Le Lucernois en parlera plus longuement jeudi dans un documentaire de la chaîne alémanique SRF1. Déjà connu en 2013 par le film «Der Alles-Esser» (celui qui mange de tout), il se nourrit aussi de blaireau et de renard.

«La viande de chat est assez fine et digeste, elle a meilleur goût que le lapin», a-t-il confié à SonntagsBlick, mélancolique du temps des menus de grand-mère où tous les organes des animaux se dégustaient. Pour lui, il est tout aussi raisonnable de manger du chat que des sushis ou des fruits de mer qui viennent de loin. «J’ai grandi dans les conditions modestes d’une famille nombreuse, il était normal de récupérer les chats et ma maman les cuisinait en rôti», explique celui qui ne fait pas de différence entre la viande d’animaux domestiques et d’élevage, y compris pour les tuer. «Ce n’est pas si différent d’un poulet, l’important est que lorsqu’on la tire, la bête ne souffre pas», ajoute encore le Lucernois qui cuit ses mets toujours très longtemps.

Une ancienne tradition

Pour l’instant, aucune étude ne prouve que le chat ou le chien soient des viandes impropres. «Tout dépend de ce qu’ils ingurgitent. Il faudrait prendre en compte les caractéristiques intrinsèques de l’animal pour savoir si c’est une viande saine», explique un nutritionniste lausannois. Cette pratique révolte la présidente de SOS Chats, Tomi Tomek, qui n’est toutefois pas surprise.

«Sur Saint-Imier, une famille de paysans se réunit chaque année pour manger du chat. Ils ont même une recette spéciale pour les jeunes chatons, plus tendres, qu’ils laissent cuire toute une nuit dans du lait avec du thym et du romarin. C’est une sorte d’ancienne tradition qui se perpétue dans plusieurs autres cantons, Appenzell, Thurgovie et le Tessin», détaille-t-elle avant d’ajouter qu’elle est «choquée qu’en Suisse, ce ne soit pas interdit. J’ai déjà récolté plus de 85 000 signatures pour une pétition. J'espère atteindre les 100 000 et compte sur le soutien d’un politicien pour faire passer une motion au Parlement.» A ce jour, comme en Chine ou au Vietnam, la Confédération n’interdit pas la viande de chat, tant que c’est à usage uniquement privé.

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