Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
linda03

Pénurie de médicaments - les chiens touchés aussi

Messages recommandés

Témoignage
Ma chienne est morte, j'enquête sur la pénurie de médicaments
Par Pauline Curtet | Journaliste | 05/09/2011 | 11H14

Ma chienne Tequila, un labrador âgé de 8 ans, est morte en juin après l'arrêt de son traitement au Syncortyl. Ce médicament, sous forme de piqûre, permet de soigner la maladie d'Addison, une insuffisance endocrinienne qui empêche la production d'hormones par les glandes surrénales.

Pour le dire plus simplement : sans traitement, ma chienne ne mangeait plus, ne buvait plus et se mettait à trembler à cause de courbatures. Sous traitement, prescrit par son vétérinaire, elle était en pleine forme.

Début juin, ma famille apprend auprès de notre pharmacien que le Syncortyl est en rupture de stock. Une course contre la montre s'engage. Chaque jour, l'état de Téquila se dégrade. Elle tremble de plus en plus, ne boit plus et ne mange plus.

Nous tentons de trouver des produits remplaçant le Syncortyl. Envisageons d'en commander auprès d'un laboratoire canadien. Pour la première fois, nous explorons des sites canins, qui parlent aussi du problème. Nous ne trouvons pas de solution. Tequila meurt, probablement d'une crise cardiaque, une semaine après l'arrêt de son traitement.

« Ces ruptures de stock sont de plus en plus nombreuses »
Je commence par m'insurger : comment un laboratoire, en l'occurrence Sanofi-Aventis, peut-il arrêter ainsi un traitement régulier, distribué en pharmacie à de nombreux chiens ? Derrière les explications simplistes qui mettraient en avant la recherche de profit du laboratoire, je me dis qu'il se cache quelque chose de plus compliqué.

J'ai raison. Après quelques coups de fil, je me rends compte que cette histoire est bien complexe. Il reste des stocks de Syncortyl, qui sont destinés aux centres hospitaliers. Ils servent à traiter en urgence des enfants développant la maladie d'Addison. Les pharmaciens de ville ne sont plus autorisés à distribuer ce médicament.

La première question vient naturellement : pourquoi une rupture de stock survient-elle ainsi, menaçant la sécurité sanitaire de personnes atteintes d'une maladie très rare ?

Une représentante de la fédération des syndicats pharmaceutiques de France m'apporte une partie de la réponse :

« Ces ruptures de stock sont de plus en plus nombreuses, notamment depuis les trois dernières années. Des raisons, il y en a beaucoup…

En tout cas, c'est très embêtant, notamment dans le cas des antirétroviraux, utilisés dans le traitement du sida. »


Les labos accusent les grossistes qui accusent les labos qui…

En entendant ces exemples, je me sens un peu ridicule, à chercher à comprendre les raisons de la mort d'un chien. Je me rends compte que la production d'un médicament peut s'arrêter du jour au lendemain, laissant des malades sur le bord de la route.

A qui la faute ? Il semble que les laboratoires rejettent la responsabilité sur les « grossistes répartiteurs », chargés d'approvisionner les pharmacies. Bien sîr, les grossistes accusent les laboratoires. Dans tous les cas, des médicaments manquent à l'appel.

Pas d'autorisation de mise sur le marché… canin

Je contacte l'association Surrénales, qui représente notamment les personnes atteintes de la maladie d'Addison. Sa présidente m'apprend que le Syncortyl ne possède en fait qu'une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les humains. Pas pour les animaux.

Je n'ai pourtant pas rêvé. Chaque semaine depuis près de trois ans, nous injections du Syncortyl à ma chienne. Sans nous douter que ce médicament ne lui était pas officiellement destiné.

En m'intéressant égoïstement à la mort de ma chienne, j'ai quand même fait une découverte intéressante : les laboratoires pharmaceutiques ne contrôlent pas le circuit de distribution de leurs produits.

« Nous avons reçu les plaintes de propriétaires de chiens… »
Sanofi-Aventis me confirme la chose. Son attachée de presse déclare :

« Le laboratoire ne savait pas que ce traitement était prescrit par des vétérinaires avant qu'il n'entre en rupture de stock. C'est lorsque nous avons reçu les plaintes de propriétaires de chiens que nous avons compris. »


Pourtant, les clients venaient avec une ordonnance à la pharmacie. Ils payaient ces médicaments. Comment le laboratoire ne pouvait-il pas savoir ?

« Nous distribuons les médicaments aux pharmaciens, selon ce qu'ils commandent. Après, nous ne contrôlons pas les ordonnances. Nous ne savons pas si le prescripteur est un vétérinaire ou un médecin. »


Pourquoi les labos restent-ils dans l'ignorance ?

Etrange découverte. Les laboratoires ne fonctionnent pas comme toute autre entreprise commerciale, qui vendrait son produit en étudiant précisément les usages qui en seront faits. Certes, le médicament est un produit un peu particulier. Il soigne des gens. Ce qui n'empêche pas de se demander : pourquoi le laboratoire reste-t-il dans cette ignorance ?

Si les laboratoires ne maitrisent pas la distribution de médicaments, se pose alors la question de leur usage. N'importe quel quidam peut venir en pharmacie, muni d'une ordonnance vétérinaire, demander un produit qui n'est normalement destiné qu'aux humains. Une utilisation parallèle s'est-elle développée ?

En fait, il semble que la distribution de médicaments hors autorisation de mise sur le marché (« hors AMM ») soit monnaie courante.

Les enfants, le plus souvent soignés hors AMM

Pour en savoir plus, je m'intéresse au compte-rendu des Assises du médicament, transmis par la revue médicale Prescrire. Il date du 30 mars 2011. (Télécharger le compte-rendu des Assises du médicament)

Par ce compte-rendu, je m'aperçois que la prescription hors AMM est une pratique répandue dans le corps médical. J'apprends même que les enfants sont le plus souvent, soignés hors AMM :

« Globalement, on peut estimer que deux tiers des médicaments prescrits chez l'enfant le sont hors AMM. »


La recherche pharmaceutique se concentre en effet sur les adultes, les tests cliniques sur les enfants étant difficiles à effectuer. Ces derniers doivent donc s'adapter aux traitements des premiers, alors que l'AMM ne les inclue pas dans son aire d'autorisation.

Pour la régulation des prescriptions hors AMM

Les prescriptions hors AMM peuvent être utiles. Une autorisation de mise sur le marché ne reflète que partiellement l'état des connaissances sur un médicament. Des prescriptions faites en marge de cette autorisation peuvent donc permettre d'ajuster les usages de chaque traitement. Tout repose sur un équilibre entre le bénéfice et le risque de la prescription.

Cependant, ces utilisations hors AMM doivent faire l'objet de déclarations de la part des médecins et des pharmaciens. Ce qui n'est pas toujours le cas. En sachant que le but de ces prescriptions hors AMM est de faire évoluer l'AMM, il est simple de comprendre que si ces usages périphériques ne sont pas signalés, cela risque d'engendrer un désordre important dans la distribution des médicaments.

La revue Prescrire se déclare favorable à certains types de prescriptions hors AMM. Pour autant, elle milite pour un encadrement de ces pratiques. Le 17 mai 2011, suite aux Assises du médicament, elle préconisait la création d'une instance régulatrice des prescriptions hors AMM :

« La première mission de cette instance est de se prononcer sur la pertinence et les risques de l'usage hors AMM d'un médicament dans une situation clinique donnée. »


Aujourd'hui, ces prescriptions hors AMM restent dans le flou. Il est très difficile de les mesurer et de les détecter, et ce manque d'encadrement peut avoir des conséquences très graves. L'exemple du Mediator, révélé par la revue Prescrire, est flagrant.

Voilà comment, à partir de la mort d'un chien, je me rends compte que le circuit de distribution des médicaments s'apparente à une sorte de jungle, bien difficile à réguler.

http://www.rue89.com/2011/09/05/ma-chienne-est-morte-jenquete-sur-la-penurie-de-medicaments-220182

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Ah oui ces histoires comment à devenir effrayantes ...Ma pharmacie aussi est régulièrement en rupture de stock de certaines spécialités. Tout le monde se renvoie la balle, personne n'est responsable, ni au courant, c'est aberrant !

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Invité
Ce témoignage est très intéressant et exact à divers titres. Ayant travaillé durant plus de 35 dans l'Industrie Pharmaceutique, j'apporte quelques précisions :

- les laboratoires ont l'interdiction de vendre en direct aux pharmacies (sauf cas très exceptionnels dûment règlementés). Le circuit de distribution va donc des usines pharmaceutiques aux grossistes répartiteurs qui approvisionnent les pharmacies selon leurs besoins. Les grossistes sont censés disposer de 3 mois de stock, en réalité c'est rarement le cas.

- peu de laboratoires ont développé une branche vétérinaire, raison pour laquelle de nombreux médicaments à usage humain sont prescrits par les vétos, sur ordonnance. Pour ma part j'ai eu durant 7 ans un caniche cardiaque traités uniquement avec des médicaments humains, comme un labrador pour de l'arthrose.

- les laboratoires ne peuvent pas savoir comment et pourquoi sont prescrits leurs médicaments car cela relève du secret médical. En principe l'AMM est délivrée pour traiter une pathologie particulière, rien n'empêche un médecin de l'utiliser pour autre chose ...

Voilà ! Mes propos ne feront pas avancer le débat mais expliquent le mode de fonctionnement. J'ajoute que les grossistes sont tenus au courant des ruptures de stock, qu'ils doivent avertir les pharmaciens pour que la personne destinataire puisse se faire conseiller par son médecin ou véto pour un médicament de remplacement.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Pas simple tout ça ! mais n'empêche qu'il y a des gens qui se retrouvent sans traitement car que pour eux c'est vital et je trouve cela scandaleux ! je sais de quoi je parle ma trouvant pendant la Mondiale dans le 93, ils étaient en rupture dans les 4 premières pharmacies où j'étais allée je dois avouer qu'en 30 ans c'est bien la première fois que cela m'arrive !!! j'ai failli devoir aller m’approvisionner à l’hôpital en urgence !

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Pour ma part, j'ai une cavalier qui va faire ses 10 ans en novembre, depuis l'age de 3 ans elle as un probleme au coeur, elle as pour medicament
"ISONERGINE 50" qu'elle prends ts les jours, la semaine derniere, comme a mon habitude je commande le medicament a ma pharmacie et la j'apprends qu'il ne se fait plus
Je telephone a mon veto, je lui explique, elle n'etait pas au courant, et la en cherchant partout ds ses livres elle s'aperçoit qu'il n'hexiste pas d'equivalent

Les labo avant d'arreter un medicament pourraient quand meme regarder avant si il y as un autre medicament de remplacement!!!!

depuis ses 3 ans la pauvre, je fais tout pour lui prolonger sa vie le plus loin possible, je lui evite tts efforts, je l'as mets a l'abri de la chaleur, je lui donne son medicament tt les jours, et voila maintenant je fais comment pour l'aider??????????????

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Ouais ils racontent tous ce qu'ils veulent mais la vérité c'est que les labos sont une mafia plus intéressée par le profit que la santé animale ou humaine ! Si le produit ne rapporte pas ou plus on supprime et vlan ! Mais pour empoisonner les gens avec des saloperies là ils sont plus forts.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
veda a écrit:
Ouais ils racontent tous ce qu'ils veulent mais la vérité c'est que les labos sont une mafia plus intéressée par le profit que la santé animale ou humaine ! Si le produit ne rapporte pas ou plus on supprime et vlan ! Mais pour empoisonner les gens avec des saloperies là ils sont plus forts.


C'est exactement ce que je pense aussi !

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
ça me fait plaisir de voir que tu partages mon opinion !

Il faut voir comment ils se déménent auprès des médecins pour fourguer leurs produits. J'ai des amis médecins et je le tiens d'eux. Ils vont jusqu'à faire des "concours" avec magnifiques lots pour ceux qui ont le plus prescrit leurs produits ! C'est une honte. En plus la copinaille (souvent politique)On a empoisonné des tas de gens et fermé les yeux .....

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Invité
Je suis 100 % d'accord avec toi, Veda!!!
Les médecins ont des cadeaux s'ils nous relarguent tel ou tel médicament... heureusement, tous ne rentrent pas dans ce jeu là!!!

Oui, argent, argent et argent... le reste, ils s'en foutent!!!

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
J'ai été visiteuse médicale pendant pas mal d'années lorsque j'étais jeune et la réglementation était encore plus laxiste concernant les "cadeaux" faits aux médecins pour qu'ils prescrivent tel ou tel médicament ... sans compter les voyages offerts etc, une véritable honte !

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Nous sommes donc bien d'accord Sylvie et Sandrine !

Non seulement des croisières de luxe mais même des voitures !!! Et notre santé là dedans ? Et bien sûr les dirigeants ferment les yeux, vu qu'ils en profitent aussi alors ....

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Invité

Je te rassure Véda, tout ça n'existe plus ! Comme le dit Sylvie, il y a eu énormément d'abus durant des années et fort heureusement la règlementation s'est largement durcie, à tel point que désormais même donner des posts-it ou des stylos (qui ne portent que le nom du labo, donc pas de pub pour un médicament) sont interdits

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Ce n'est pas vital pour moi, mais j'utilise depuis des années le même médicament contre la migraine... en rupture de stock depuis 4 mois... ?????

Il n'est pas cher, c'est sans doute son gros défaut

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Invité
lam a écrit:
Je te rassure Véda, tout ça n'existe plus ! Comme le dit Sylvie, il y a eu énormément d'abus durant des années et fort heureusement la règlementation s'est largement durcie, à tel point que désormais même donner des posts-it ou des stylos (qui ne portent que le nom du labo, donc pas de pub pour un médicament) sont interdits


cela me rassure car j'ai travaillé 30 ans en pharmacie et les medecins prescrivaient certains jours les memes medicaments a tout le monde !!!!!!!!!! ,inquietant
on etait au courant aussi des ces cadeaux

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...