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Patrick-Président

DOSSIER MEDICAL : L'Anesthésie moderne du chien

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Tous les Vétérinaires effectuent quotidiennement des anesthésies et pourtant c'est un acte méconnu du grand public, car il se déroule dans une salle dédiée et à laquelle les propriétaires n'ont pas accès.

DÉFINITION  DE  L’ANESTHÉSIE :

L'objectif d'une anesthésie est de créer une dépression ou une dissociation réversible de l'activité du système nerveux central par l'administration de médicaments, le Vétérinaire a généralement 3 objectifs lorsque il anesthésie un chien, ce sont les mêmes que ceux des anesthésistes humains.

PROVOQUER  LA  PERTE  DE  CONSCIENCE :

Elle définit l'anesthésie générale, par opposition à l'anesthésie locale, pendant laquelle le patient reste conscient. Les chiens ne comprennent pas les soins que le Vétérinaire entreprend et il est quasiment impossible de faire en sorte qu'ils restent conscients et immobiles (la sédation permet de créer des conditions de sécurités optimales afin qu'un acte médical soit effectué par le Vétérinaire, mais parfois elle ne suffit pas).

PROVOQUER  UNE  RELAXATION  MUSCULAIRE :

Elle est très importante pour effectuer un acte chirurgical dans de bonnes conditions.

PRENDRE  EN  CHARGE  LA  DOULEUR :

Qui sera éventuellement provoquée par l'acte effectué par le Vétérinaire.

CONSÉQUENCES :

Lors d'une anesthésie générale, d'autres fonctions peuvent êtres modifiées, il s'agit notamment des fonctions respiratoires et cardio-vasculaires.
Autrement dit, lorsqu'un chien est anesthésié, il peut respirer moins bien et son cœur peut battre de manière moins efficace que lorsqu'il est conscient. Il est possible de limiter ces effets en utilisant certaines associations de molécules et en adoptant certaines procédures.

Une anesthésie sans risque n'existe pas, la dernière grande étude en date rapporte une fréquence de décès de 0,05 % chez le chien bien portant et de 1,44 % chez le chien malade qui est plus sensible et plus fragile.

RAPPORT  BÉNÉFICE / RISQUE :

Lorsque un Vétérinaire vous propose d'anesthésier votre chien, il connait ces chiffres et il évalue le bénéfice que l'animal retirera de l'intervention proposée et le comparera au risque encouru. Si une anesthésie est proposée, c'est que le bénéfice est supérieur au risque.

POURQUOI  ANESTHÉSIER  EST FRÉQUENT ?

L'anesthésie des chiens et des chats est très fréquente, il s'agit d'un acte qui est effectué tous les jours par tous les Vétérinaires.
Certaines structures effectuent jusqu'à 2500 anesthésies par an.
Pour quelle raison un chien est-il anesthésié ? il en existe de nombreuses, voici quelques exemples :

Dans certaines situations, il est nécessaire qu'un chien soit immobile afin qu'un acte soit effectué, il peut s'agir de la réalisation de radiographie de précision, d'un scanner, d'un détartrage, d'une ponction lombaire ...
Dans la plupart de ces cas, si cet acte était effectué sur vous, le médecin vous demanderait de ne pas bouger et cela suffirait.

Le Vétérinaire travaille dans des conditions différentes, son patient ne l'écoute pas toujours et il est incapable de rester parfaitement immobile.

Les chiens sont aussi anesthésiés afin que soient effectués des actes chirurgicaux (stérilisation, suture de plaie, réparation de fractures ...)

Chez les humains, certaines opérations peuvent avoir lieu sous anesthésie locale et le patient reste ainsi conscient durant toute l'intervention, les chiens eux ne peuvent pas rester conscients et immobiles pendant une intervention chirurgicale, l'anesthésie générale est donc indispensable.

L'ENVIRONNEMENT  DE  L’ANESTHÉSIE :

Le jour de l'intervention il vous est souvent demandé d'amener votre animal le matin à l'ouverture de la clinique.
Cela permet d'effectuer l'intervention dans la matinée, de surveiller le réveil de votre animal pendant le reste de la journée et de vous le rendre réveillé en fin de journée.

Le plus souvent, il vous sera demandé de ne pas donner à manger à votre chien le matin de l'intervention.

Comme chez l'homme, l'anesthésie peut provoquer des vomissements, un moyen simple de diminuer le risque en cas de vomissement est de mettre le patient à jeun pendant 6 à 12 heures.

Le Vétérinaire sait que la séparation du chien et de son maître est souvent un moment angoissant.

Les chiens reçoivent souvent des anxiolytiques lors de leur hospitalisation afin de rendre cette période moins pénible, si lorsque vous récupérez votre chien en fin de journée, il est plus calme que d'habitude, c'est souvent du fait de ces anxiolytiques et / ou du traitement antidouleur, leur effet s'estompe progressivement, il aura juste besoin de tranquillité pour se réveiller.

Pendant toute son hospitalisation, votre chien est placé dans un environnement calme et son état général (stress, douleur, excitation) est évalué régulièrement par les infirmières Vétérinaires qui sont spécialement formées pour cela.

L’ANESTHÉSIE :

L'acte anesthésique se décompose en 4 phases et une période post-anesthésique appelée plus communément postopératoire. Elles sont toutes associées à une surveillance particulière. De façon générale, l'anesthésie peut être réalisée à l'aide de produits injectables et / ou volatils, on parle dans ce dernier cas d'anesthésie par inhalation, l'agent anesthésique étant administré par inhalation via une sonde placée dans la trachée.

LA PRÉMÉDICATION :

L'hospitalisation avant anesthésie, nous l'avons vu, est dominée par l'angoisse que peut ressentir votre chien, son attitude est particulièrement surveillée. Des anxiolytiques peuvent lui être administrés pendant cette période ainsi que des analgésiques en vue de la chirurgie.

L'INDUCTION DE L’ANESTHÉSIE :

Il s'agit du moment où les molécules anesthésiques sont administrées au chien pour créer cet état d'inconscience qu'est l'anesthésie générale.
Elles sont généralement administrées par voie intraveineuse, par l'intermédiaire d'un cathéter. C'est pour cela que votre chien est souvent tondu sur une patte avant et qu'il présente un pansement sur cette patte lorsque vous le récupérez. Cette phase dure généralement quelques dizaines de secondes voire quelques minutes.

Une équipe de 2 personnes est généralement dédiée à l'induction de l'anesthésie, la première injecte les produits, la seconde maintient un contact physique avec votre chien pendant la perte de conscience.

LA MAINTENANCE DE L’ANESTHÉSIE :

C'est la période au cour de laquelle le Vétérinaire effectue l'acte prévu.
Pendant cette période, les fonctions vitales de votre chien sont surveillées et soutenues. Une personne est souvent dédiée à la surveillance anesthésique du patient. Votre Vétérinaire possède des appareils spécifiques qui aideront aussi à la surveillance des grandes fonctions de votre chien. Ce dernier reçoit généralement une perfusion et est intubé, comme un humain. De ce fait votre chien pourra recevoir ainsi à tout moment l'assistance nécessaire.

LE RÉVEIL :

Une fois l'intervention terminée, votre chien va peu à peu reprendre conscience. Cette phase dure quelques dizaines de minutes, une infirmière Vétérinaire est toujours présente aux côtés du chien pendant son réveil. Une vigilance est particulièrement apportée à la température du corps de votre chien, le réchauffement peut être nécessaire.

Une fois votre chien conscient, l'anesthésie proprement-dite est terminée. S'en suit la phase post-opératoire.

Il s'agit d'une période de plusieurs heures pendant laquelle votre Vétérinaire observe votre animal afin de confirmer qu'il va pouvoir vous être rendu. Cette phase est particulièrement importante pour confirmer que le protocole antidouleur choisi est adapté.

LES JOURS SUIVANT UNE ANESTHÉSIE :

L'acte anesthésique ne requiert aucune surveillance de votre part, si votre chien vous est rendu, c'est qu'il est bien réveillé. La reprise des repas peut se faire de façon progressive selon les conseils qui vous sont donnés par votre Vétérinaire, ils dépendent de l'acte chirurgical ou diagnostique qui a été pratiqué et non de l'anesthésie.

POUR SA SÉCURITÉ : UNE APPROCHE NOUVELLE :

Depuis 2013, l'induction de l'anesthésie comme le décollage d'un avion ...

L'enjeu est de taille depuis l'essor et le développement des nouvelles techniques anesthésiques, depuis l'apparition de molécules plus sûres et adaptées aux chiens et aux chats, depuis la sophistication des équipements d'anesthésie et de surveillance.
Il est évident que le praticien Vétérinaire voit son mode d'exercice évoluer et se forme pour proposer une nouvelle approche de l'anesthésie Vétérinaire en sécurisant tous les paramètres qui lui sont dédiés.

L'Association of Vétérinary Anaesthetists (AVA) a édité de nouvelles recommandations internationales traduites en 6 langues pour aider à réduire significativement le dit risque anesthésique Vétérinaire. Cette action a été menée sous l'impulsion et la direction du docteur Paul COPPENS, spécialiste européen en anesthésie Vétérinaire diplômé.

L'objectif, rendre l'anesthésie plus sûre, la paramétrer, former les Vétérinaires et communiquer auprès des propriétaires la nouvelle approche et ses bénéfices. Votre Vétérinaire, en suivant ces recommandations, garantit ainsi un protocole qui repose sur les prérequis suivants :

- Assurer la perméabilité des voies respiratoires du patient (l'intubation répond ainsi à cette nécessité)
- Pouvoir administrer de l'oxygène à tout moment
- Effectuer manuellement une ventilation avec un ballon de réanimation auto-gonflant ou un système respiratoire d'anesthésie
- Administrer immédiatement des médicaments et des fluides par voie intraveineuse, l'accès veineux étant sécurisé par un cathéter
- Entreprendre une réanimation cardio-respiratoire de base

Associée à ces prérequis, l'AVA a proposé aux Vétérinaires une liste de 5 questions auxquelles répondre par l'affirmative avant d'entreprendre l'induction de l'anesthésie. De cette manière, le Vétérinaire se prémunit contre d'éventuels oublis.

Cette démarche qui est particulièrement innovante en anesthésie Vétérinaire, faisant appel à un système qui a déjà fait ses preuves en anesthésie humaine ou dans l'aviation, par l'application de cette méthodologie appelée : culture de la sécurité, les facteurs humains sont pris en compte et permettent de limiter au maximum les risques.

Une véritable checklist répondant à des critères rigoureux d’efficacité développés, doit être la suivante :

- Vérifier le matériel d'intubation
- Vérifier le fonctionnement du matériel et le volume de l'oxygène
- Tester le circuit du ballon de réanimation
- Vérifier l'ouverture de la valve d'échappement
- Vérifier l’étanchéité du ballonnet et de la sonde endotrachéale
- Vérifier la fonctionnalité des cathéters
- Lister la procédure de réanimation
- Nommer précisément le responsable de la surveillance

A l'instar du pilote de ligne qui effectue sa checklist avant le décollage, votre Vétérinaire dispose aujourd'hui de ces outils pour offrir à votre animal une sécurité optimale.

Lui aussi est fin prêt pour un décollage en toute sécurité.

La particularité des Lévriers vis à vis du protocole anesthésique doit être quelque chose qui devra être discuté avec votre Vétérinaire, car certains ont eu un réveil difficile et même d'autres plus rarement sont décédés, le risque zéro n'existe pas.



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