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Les désordres comportementaux chez le chien et le chat: Une approche simplifiée

Messages recommandés

L'élaboration de ce texte a
prit plus de trois ans de travail. En effet, il
fallait vérifier les preuves au niveau du
comportement avec de grands spécialistes
Français scientifiques ainsi que
vétérinaires et les classement des
désordres symptomatiques reliés
à chaque comportement, du plus petit au plus
grand.

Nous espérons que ce texte, dont vous
êtes les premiers à bénificier
en ligne, vous sera d'un grand secours dans la vie
de tous les jours auprès de vos petits
compagnons de poils.

Cet article désire présenter une
première
approche "généraliste" des
désordres comportementaux chez le chien. Son
but est d'aider à la détermination de
cas de comportement et de faire prendre conscience
tant au client, propriétaire du chien
présent, qu'au vétérinaire,
que les désordres comportementaux sont
extrêmement répandus et sous-
évalués. C'est, je crois, toute une
nouvelle branche de la médecine
vétérinaire qui reste sous-
développée à ce jour .

Comment déterminer les désordres
comportementaux ?

Il y a plusieurs méthodes de
détermination et d'évaluation
quantitative. La meilleure est bien entendu la
méthode scientifique qui exige une
étude approfondie de la pathogénie
(neurophysiologie des processus et états
pathologiques), de la sémiologie et de la
nosographie de l'éthopsychiatrie
vétérinaire. C'est une étude
longue et fastidieuse, indispensable pour faire du
travail de qualité en consultation de
comportement.

Une autre approche est sémiologique.
La seule exigence est, par exemple, de remplir
correctement le questionnaire (voir ci-
après) en cochant la présence ou
l'absence d'un signe ou d'un symptôme. La
plupart de ces symptômes appartiennent
à un processus ou un état
pathologique et l'association de plusieurs d'entre
eux accroît la probabilité de
l'existence d'une pathologie de comportement dont
la définition est: " perte des fonctions
adaptatives ".

Symptomatique, cette approche est simple et
à portée de tous. Elle a un objectif
d'éveil, de conscientisation d'une
problématique. Son intérêt
marketing est évident puisqu'elle permet au
propriétaire d'être entendu dans sa
demande d'écoute d'un problème
comportemental et donne au
vétérinaire une "aura" de
compétence dans le domaine de la relation
homme - animal. Enfin sa visée
thérapeutique est limitée mais
intéressante néanmoins: elle permet
l'adhésion du client à une nouvelle
démarche valorisée et introduit un
recadrage de l'ensemble pathologique.

La compréhension de la signification
(fonctionnalité) de chaque symptôme
permet d'élaborer des stratégies
thérapeutiques médicamenteuses. C'est
pourquoi les symptômes décrits dans le
tableau seront repris et leur éventuel
processus ou état pathologique sous-jacent
sera explicité.

Tableau des symptômes

Cochez un X à votre droite vis-à-
vis la problématique perçue de votre
animal

Signe ou comportement

Halètements en cas de
stress et persistants
Diarrhée fréquente
Vomissements fréquents, bâillements
excessifs ou salivation
Miction d'émotion (peur ou joie)
Plaies ou poil décoloré - par
léchage (pattes, corps, ...)
Obésité (plus de 15% par rapport au
poids de référence)

Boulimie: mangerait tout le temps ou vole souvent
des aliments
Manque d'appétit, mange peu en
quantité (et reste maigre)
Alternance entre bon appétit et mauvais
appétit
Le propriétaire doit être
présent pendant le repas sinon le chien
ne mange pas
Ingère des objets non digestes, des
cailloux, des jouets, des feuilles, ...
Agresse: grogne ou mord - lors du repas ou pour un
os
Mange lentement (+ de 10 minutes) va et vient.

Soif excessive (+ de 50 ml/kg)


Se lèche ou se mordille le pelage plus d'une
½ heure par jour (au total)
Se ronge parfois ou souvent les ongles
Tourne sur lui-même ou autour d'un meuble,
avec ou sans capture de la queue, plus de 15
minutes /jour.

Urine ou défèque à des
endroits non convenant, ou marquages à
l'urine

Dort plus de 12 h par jour (total jour et nuit)

Dort moins de 8 h par jour (total jour et nuit)

Réveils (jeux) nocturnes, insomnie

Ne bouge pas, n'explore pas
Parfois/toujours: évitements,
échappements, fuite, peur
Aux aguets: regarde tout, sursaute (parfois au
point d'oublier d'uriner)




Lors de manipulation, contrainte, toilettage,
examen vétérinaire, ...

Par peur (quand dans un coin, sous un meuble ...)


Par défense d'un lieu où il est
couché
Par défense d'accès amical à
une personne aimée,

Par défense non sélective du
territoire: maison, voiture,

Mord sans grogner, sans menacer, sans aboyer,
impulsivement

Conflits et agressions entre chiens


Mordille intensément au cours des jeux
(blessures...)

Agitation, nervosité - en maison ou en
voiture

Obéit mal (têtu, il faut
répéter les ordres), ou
n'obéit pas
assez


Monte sur les personnes, prend le bras ou la jambe,

Craintif, peureux des bruits, ou de l'orage, des
gens, des chiens, etc.... voire de tout

Quand seul: gémit ou aboie, hurle,
détruit, souille,

Change, alterne entre deux phases: (1) agité
et agressif & (2) normal

Suit des choses invisibles des yeux (mouches
volantes, ...)

Aboie, hurle (miaule) sans arrêt,
malgré les interdictions





Total du nombre des signes ou comportements
cochés

Description des symptômes

Corps:
Halètements en cas de stress et persistants
aisément 10 à 15 minutes par
après: activation noradrénergique,
souvent accompagnée de tachycardie, et
parfois responsable des syncopes du chien en
anxiété paroxystique.
Diarrhées fréquentes, c'est à
dire plus d'une fois par semaine, telles que
liées à un colon irritable, mais le
symptôme n'est pas coché lors de
pathologie somatique évidente (mal
digestion, verminose, etc.)

Vomissements fréquents (plus d'une fois par
semaine, de mucus ou de bile le plus souvent),
bâillements excessifs ou crises de
salivation. Ces trois symptômes sont
liés à une activation dopaminergique
fréquente dans les états anxieux.


Miction d'émotion (peur ou joie).
Comportement normal chez le chiot, ce signe devient
pathologique après l'âge de 4 mois
s'il est présenté
régulièrement, c'est à dire
plusieurs fois par semaines.

Plaies ou poil décoloré - par
léchage (pattes, corps, ...): la dermatite
de léchage peut être un comportement
de substitution (dans un état anxieux) ou un
rituel de recherche d'attention. Elle se remarque
plus souvent, mais pas exclusivement, au niveau de
l'hémicorps gauche.

Obésité (plus de 15% par rapport au
poids de référence): même si
elle est fréquente chez le chien, elle peut
être la conséquence d'une boulimie
anxieuse et nous intéresse donc en
pathologie comportementale.

Alimentation:
Boulimie : mangerait tout le temps ou vole souvent
des aliments: c'est un signe de désordre
métabolique mais aussi un comportement
substitutif lors d'anxiété.

Manque d'appétit, mange peu en
quantité (et reste maigre): ce
symptôme se retrouve notamment dans la
dépression aiguë.

Alternance entre bon appétit et mauvais
appétit : cette alternance, nommée
dysorexie, signe les dépressions chroniques,
les dysthymies et certaines
hypersensibilité - hyperactivité.


Le propriétaire doit être
présent pendant le repas sinon le chien ne
mange pas. Ce signe est normal chez le chien
dominant, mais c'est aussi un symptôme de
certains états anxieux graves avec hyper
attachement.

Met en bouche et/ou ingère des objets non
digestes, des cailloux, des jouets, des
feuilles, ... signe normal jusque l'âge de 3
à 4 mois, il est certainement pathologique
chez un chien de plus de 5 à 7 ans, chez qui
il faut toujours suspecter une dépression
d'involution.

Agresse: grogne ou mord - lors du repas ou pour un
os. C'est une séquence comportementale
normale, mais qui est reprise ici parce qu'elle
conduit à des accidents et nécessite
donc d'être prise en compte.

Mange lentement (+ de 10 minutes) va et vient.
Voici encore une caractéristique du chien
dominant, ou de certains états anxieux.

Eau:
Soif excessive (+ de 50 ml/kg): il ne faut cocher
dans le questionnaire que des polydipsies dont
l'origine somatique est exclue (diabète,
insuffisance rénale chronique,
Cushing, ...).

Somesthésie:
Se lèche ou se mordille le pelage plus d'une
½ heure par jour (au total). La toilette du
poil est un comportement normal. Lorsqu'elle
devient longue, obsessionnelle, même avant
toute lésion cutanée, elle
témoigne d'une modification de la
neurotransmission anergique.

Se ronge parfois ou souvent les ongles :
l'onychophagie est toujours un signe
d'anxiété, voire de
stéréotypie.

Tourne sur lui-même ou autour d'un meuble,
avec ou sans capture de la queue, plus de 15
minutes par jour : le tournis, plus fréquent
chez le berger allemand que dans toute autre race
canine, est toujours pathologique.

Eliminations:
Urine ou défèque à des
endroits non convenant ou marquages à
l'urine. Il y a plusieurs symptômes
présents dans cette rubrique: cela va de la
souillure d'élimination, plus d'une fois par
semaine, au marquage urinaire régulier,
à l'énurésie et
l'encoprésie du chien qui élimine
à l'endroit même du lieu de couchage
et se retrouve souillé d'excréments;
cette rubrique est à cocher en l'absence de
trouble somatique (cystite, parésie, etc.)


Sommeil:
Dort plus de 12 h par jour (total jour et nuit).
Chez un chien de plus de trois mois, dormir (dormir
réellement et non rester couché les
yeux entrouverts) plus de 12 heures peut être
considéré comme de l'hypersomnie et
signe une dépression aiguë.

Dort moins de 8 h par jour (total jour et nuit).
L'hyposomnie est fréquente dans le syndrome
hypersensibilité, hyperactivité, dans
la dépression chronique et la dysthymie.
Réveils (jeux) nocturnes, insomnie : les
réveils nocturnes sont fréquents lors
des périodes de sommeil léger dans
l'anxiété et la dépression
chronique tandis que dans le syndrome
hypersensibilité, hyperactivité, le
chien cherche des activités ou des jeux.

Exploration (en rue, en consultation):

Ne bouge pas, n'explore pas. Dans un milieu
différent du milieu de vie habituel, le
chien ne devrait pas montrer d'inhibition de longue
durée. On ne coche pas ce symptôme si
le chien a subi un traumatisme émotionnel en
consultation.
Parfois/toujours: évitements,
échappements, fuite, peur. Dans un milieu
inhabituel, le chien peut présenter des
réactions d'évitement ou
d'échappement quasi systématique en
face de certains stimuli. C'est un signe de phobie
ou d'anxiété.

Aux aguets: regarde tout, sursaute (parfois au
point d'oublier d'uriner). Dans un milieu
inhabituel, le chien est hypervigilant, signe
d'activation noradrénergique, et anticipe
des stimuli phobogènes, signe d'activation
dopaminergique. L'hypervigilance est pathologique.


Agression:
Menace, grogne, pince, mord. Il est important de
noter que l'agression débute à la
menace, que ce soit par aboiement, grognement ou
même simple hérissement du poil. Toute
menace risque de déclencher un jour des
morsures contrôlées (mise en gueule,
pincement) ou non contrôlées
(lésions corporelles).

Lors de manipulation, contrainte, toilettage,
examen vétérinaire, ... . L'agression
dite par irritation est généralement
un comportement normal, activé par des
pathologies somatiques douloureuses et les hormones
sexuelles.

Par peur (quand dans un coin, sous un meuble ...).
L'agression par peur est caractéristique des
phobies et des anxiétés
intermittentes; elle est spectaculaire parce que le
chien n'a plus aucune inhibition dans la morsure.


Par défense d'un lieu où il est
couché. Ce symptôme est lié
à une agressivité par
compétition; il peut aussi s'agir d'une
agression par irritation.

Par défense d'accès amical à
une personne aimée, ...: c'est la "jalousie"
dont parlent les propriétaires et qui est
liée à une perturbation du statut
hiérarchique.

Par défense non sélective du
territoire: maison, voiture, .... L'agression
territoriale s'active à la puberté,
elle est associée à une
désocialisation. C'est un des
éléments diagnostiques des
sociopathes. Dans certains cas, le chien
empêche l'entrée et/ou la sortie des
visiteurs, y compris de ses propriétaires.


Mord sans grogner, sans menacer, sans aboyer,
impulsivement. Cette agression très
dangereuse se retrouve dans la dyssocialisation
primaire, les dysthymies, ainsi que lors d'hyper
agression primaire ou secondaire. Elle est toujours
pathologique.

Conflits et agressions entre chiens. Ces conflits
sont fréquents et ne sont pas toujours des
états pathologiques, mais il faut les noter
car ils sont perturbants pour les
propriétaires.

Apprentissages:
Mordille intensément au cours des jeux
(blessures...). Un chiot de 3 à 4 mois doit
avoir acquis la "morsure inhibée" lorsque
l'individu mordu pousse un cri de douleur. Si les
propriétaires se présentent avec des
plaies plein les bras ou les jambes, cochez ce
signe qui est toujours pathologique.


Agitation, nervosité - en maison ou en
voiture. Autre signe de mauvais contrôle de
soi, ces déambulations excessives sont
irritantes pour le propriétaire et
témoignent d'une altération de la
neurotransmission noradrénergique et
dopaminergique.

Obéissance:
Obéit mal (têtu, il faut
répéter les ordres), ou
n'obéit pas assez. Ce symptôme n'est
à cocher que si le chien est
résistant à des techniques
adéquates d'apprentissage et si son
obéissance s'est dégradée
après avoir été d'une certaine
qualité.

Sexualité:
Monte sur les personnes, prend le bras ou la
jambe, ... Bien connu, ce symptôme
d'hypersexualité est aussi un signe de
statut hiérarchique trop
élevé, puisque, dans une meute de
chiens, seuls les dominants ont droit à un
exhibitionnisme sexuel.

Crainte, peur, anxiété:
Craintif, peureux des bruits, ou de l'orage, des
gens, des chiens, etc... Voire de tout. Ce
symptôme est caractéristique des
phobies simples ou complexes. Quand seul:
gémit ou aboie, hurle, détruit,
souille, ... L'anxiété de
séparation est liée à un hyper
attachement. Elle est pathologique comme tous les
états anxieux.

Humeur:
Change, alterne entre deux phases: (1) agité
et agressif & (2) normal. Ces alternances
de "Jekyl" et "Hyde" se font brusquement, sans
signe précurseur. Le chien gentil se
transforme en "monstre" subitement, agressant tout
individu qui approche ou qui regarde dans sa
direction. C'est un signe de dysthymie.

Perception:
Suit des choses invisibles des yeux (mouches
volantes, ...). Même les chiens peuvent avoir
des périodes de fixité (dysthymie,
involution) ou des hallucinations.

Vocalises:
Aboie, hurle sans arrêt, malgré les
interdictions. Ce symptôme est à noter
parce qu'il signe un état d'excitation, une
stéréotypie, ou un état
d'impulsivité.

Discussion
Ce tableau de symptômes fait l'objet
d'une première enquête sur un
échantillonnage aléatoire de chiens
présentés en consultation de
médecine générale. Les
résultats sont donnés dans le tableau
2. Ainsi qu'on peut le constater dans le tableau
2, si l'on fixe la barre de l'état
pathologique à la présence de 4
symptômes ou plus, on obtient plus de 80% des
chiens de l'échantillon. Si on fixe la barre
à 5 symptômes ou plus, on obtient plus
de 60% des chiens dans la population
générale. Ce nombre est
considérable. Il nous permet de proposer
l'hypothèse suivante: les pathologies
comportementales sont la première cause
de "maladie" en médecine canine. C'est
également comme le montrent des
études américaines la première
cause de décès (par euthanasie).
Tableau 2


Conclusions
Simple, pratique, ne nécessitant pas de
connaissances particulières, l'approche
symptomatique des troubles du comportement permet
de se rendre compte de l'étendue d'une
problématique encore trop souvent
négligée en clinique des animaux de
compagnie.

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Je pense qu'il faut quand même faire attention avec ce genre d'analyse (même si elle est sérieuse, je n'en doute pas). En effet, je crois qu'on peut vite s'affoler et s'inquiéter exagérément en lisant ces explications. Je m'explique:
-mon chien dort 16 heures par jours, il est têtu, obéit 1 fois sur 5, s'entraine à "faire l'amour" à sa panière tous les soirs, a peur des sacs en plastique....
Mon chien serait donc un grand anxieux dépressif? je ne crois pas, je pense que c'est juste....UN BOULEDOGUE.

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