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Manoon1

Article de Joseph Ortega sur les origines du PitBull

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Très intéressant mais il n'est pas fini je posterai la fin quand J. Ortega l'aura fait sur son site Wink

Par contre je vous préviens tout de suite c'est long Rolling Eyes

Citation :
Les molossoïdes sont de plus en plus mal vus par les médias et les politiques, j'ai tenté de faire parler ici l'un d'entre eux, sans doute celui qui a le plus souffert, celui par qui tout a commencé, le Pit Bull et l'Amstaff...
Quand on aime un chien, n'aime-t-on pas tous les chiens, sans délit de sale gueule?
Il faut être conscient que tous les chiens peuvent être concernés, que l'on ai un Berger Allemand, un caniche ou un Yorkshire, il est absolument nécessaire de se mobiliser, c'est l'union pour la cause des chiens qui peut faire notre force!



Chronique d’un condamné à mort
Joseph ORTEGA
Les molossoïdes sont de plus en plus mal vus par les médias et les politiques, j’ai tenté ici de faire parler l’un d’entre eux, sans doute celui qui a le plus souffert. Quand on aime un chien, n’aime-t-on pas tous les chiens, sans penser au délit de sale gueule ?
« Je suis neutre, mais je n’ai peur de personne »
Je me nomme Léo, en France et dans la plupart des pays d’Europe, on me considère comme un bâtard. Les politiques ainsi que les législateurs et les représentants officiels des races canines, font leur possible pour que je disparaisse. Pourtant, je revendique le droit à l’existence comme toutes les autres races. Je peux prouver mon lignage par mon pedigree américain, sur plus de sept générations, et je corresponds à un standard créé pour moi il y a plus d’un siècle.


Je veux ici, vous raconter l’histoire de ma race et démontrer que je ne suis pas le tueur que l’on s’ingénie à faire croire.
J’aime les humains, j’adore mes maîtres et ne suis l’ennemi de personne, même si mais ancêtre ont quelquefois été poussés par certains hommes à faire des choses peu recommandables…
Mes racines sont ancrées dans l’histoire des molossoïdes, chiens de guerre, et des terriers, chasseurs courageux.
Je suis fier d’être du « vieux sang », comme disait mon grand-père qui me racontait que nous étions issus de souches anglaises et irlandaises.


Contrairement à mes cousins anglais, je sais que le début de la constitution de ma race s’est développée vers 1870 aux Etats-Unis et que les américains l’ont considérée comme un symbole national, au même titre que le Bulldog en Angleterre. C’est de mes ancêtres qu’est né l’American Staffordshire Terrier qui sera, lui, aussi paradoxal que cela puisse paraître, reconnu comme race par la Fédération Cynologique Internationale. Alors pourquoi cette ségrégation, pourquoi cet ostracisme, pourquoi tant de haine ?
Parce qu’il y a des accidents rarissimes de morsures, dus à une mauvaise socialisation par les maîtres, parce que certains humains dépravés utilisent mes frères dans des combats pervertis pour s’enrichir et éprouver des sensations fortes, parce que les jeunes nous assimilent à un emblème qui permet de braver la société et d’acquérir une certaine identité dans un monde qui les rejette. Il ne faut pas vous leurrer, humains, à travers la chasse aux sorcières qui nous est faite, c’est une certaine frange de la société que l’on veut éradiquer.


Le « dangerous dogs act », les lois sur les chiens dangereux, ont été élaborées pour que notre race disparaisse de la terre (stérilisation, importation interdite…), mais cela ne réglera pas le problème de votre société, d’autre part nous ne sommes pas coupable, enfin quelle race sera poursuivie après la notre ?
Je suis maintenant âgé de plus de 10 ans, j’ai eu la chance de connaître la paternité avant que l’on me supprime cette possibilité, ma conscience est limpide, j’ai aidé mes maîtres à élever leurs enfants et à aimer mes frères à quatre pattes.


Malgré ma tristesse, à la fin de mon existence, je veux laisser ici le témoignage que notre race, notre clan, n’a jamais rien fait de préjudiciable qui ne soit dû aux humains dont nous sommes dépendants…
Mon histoire
Nous sommes en grande partie descendants des molosses, un nom que l’on nous a attribué à l’époque antique car les habitants de Molossie (contrée d’Epire, aujourd’hui c’est l’Albanie)avaient la réputation d’avoir des chiens puissants pour la chasse, la guerre ou la garde.


Un historien (Peters) a écrit : « il y en a un qui était le chien de garde préféré en Grèce et en Italie, à savoir le Molosse ou Epeirote(…) ressemblant à un mélange de Dogue et de Bouledogue ».


Comment sont-ils parvenus en Angleterre ? Il est probable qu’ils ont été amenés sur l’île par des navigateurs commerçants comme les Phéniciens, et que les Romains, lors de leur conquête les mêlèrent à leurs propres chiens de guerre. Ce qui engendra le « Mastive », comme écrivait Carnute le Danois, souverain en 1016. C’est lui qui transforma ce chien en différentes tailles : le Mastyn pour surveiller les troupeaux, celui qui gardait les fermes, celui qui servait à la chasse. La noblesse obligea les chiens de forte taille qui chassaient avec les manants à être amputés de plusieurs doigts. La taille des chiens diminua et l’utilisation comme bouvier pris le dessus.


En 1209, la chronique « The survey of Stamford » fait apparaître les premiers affrontements contre les taureaux. Un spectacle offert par les bouchers à Lord W. E. Waren de la ville de Stamford.
C’est ainsi que naquit le Bulldog (combattant de taureau), pour qui il est écrit dans le premier standard (1865) : « C’est le plus téméraire et résolu des animaux. Le coq de combat est un oiseau courageux mais qui ne s’attaquera qu’à des oiseaux de sa propre espèce. En revanche, il n’y a rien qu’un bon Bulldog refuse de combattre, toujours brave et impassible, avec un courage incomparable, il ne se rend qu’en y laissant la vie ». Voici ce que les hommes étaient capable de faire d’un brave gardien de troupeau !


Ces cruels divertissements plaisaient aussi bien à la classe dirigeante, comme la reine Elisabeth Ière, qui n’hésitait pas pour satisfaire sa cour, à opposer les chiens aux bêtes fauves, qu’aux gens du peuple qui se contentaient de combat contre des taureaux, des blaireaux ou d’autres chiens. Bien-entendu, il s’agissait de faire des chiens mordeurs jusqu’à la mort, même si leur taille ne leur permettait pas d’éviter les défenses de leurs adversaires. C’est alors que commença la sélection sur des critères d’agilité pour des esquives rapides, comment ? Tout simplement en mélangeant le Bulldog à divers terriers.


Lorsque les humains s’indignèrent de voir « ce plaisir brutal et dégoûtant »et que les premières sociétés protectrices des animaux furent créées, le Parlement britannique, par un « human act », interdit en 1835 ces pratiques. Hélas cela ne changea rien à la destinée de mes ancêtres, au contraire, en fabriquant un chien de petite taille ayant la puissance du Bulldog et la rapidité du Terrier, cela permettait d’organiser des combats dans des lieux exigus, comme une grange ou l’arrière-cour d’un débit de boissons.


Pour varier le spectacle, on les opposa à ce que l’on trouvait de plus commun dans les villes comme vermine, c’est-à-dire les rats. Le Dr Gordon Stables écrira dans « Our friend the dog » : « Il n’est pas cruel envers les autres animaux, et je ne pense pas qu’il aime le combat pour le combat. En sa présence la vermine n’a pas beaucoup de chance… ». Ces Bull and Terrier étaient surtout élevés dans les grandes zones industrielles comme le Staffordshire, et comme ils combattaient dans des « Pit »(en Anglais cela signifie une fosse ou une arène, ou bien « se confronter à »)…


Certains de nos cousins se transformèrent en « Bull terrier »(vous savez celui qui a la tête en ballon de rugby !).
Ce n’est qu’en 1934 que le club de race fut créé et en 1935 que le Kennel Club admit le nom de « Staffordshire Bull Terrier », alors que ma lignée était déjà aux Etats-Unis depuis longtemps.
Born in USA
Pour vous parler de notre histoire aux Etats-Unis, je serai plus à l’aise car, bien qu’elle soit déformée par la tradition orale, elle m’a été contée par mon père, qui lui-même la tenait de son père, etc. Je peux dire que nous avons fait de leur devise « in God we trust » (en Dieu nous croyons) la nôtre et que cela nous a porté chance là-bas (pas ici !) pour être reconnus. Je dois même vous avouer qu’il m’arrive de rêver que ce soit un Pit Bull qui soit leur emblème et non cet oiseau stupide d’aigle à tête blanche (pygargue).


Mes premiers ancêtres ont foulés le sol américain dès 1783 à la création des USA, ils accompagnaient leurs maîtres anglais, écossais et irlandais qui venaient chercher fortune. On dit même qu’un de mes ancêtres, originaire comme son maître le soldat, de Shegill près de Newcastle en Ecosse, était présent lors de la signature du premier traité entre les USA et les indiens en 1784 à Fort Stanwik (territoire des iroquois qui devint New York).


Les émigrants qui venaient des régions industrielles surpeuplées amenèrent avec eux leurs Bull and Terrier qu’ils utilisaient dans les combats clandestins. Sur place, ils créeront à nouveau les combats entre chiens qui opposent les chiens irlandais (Irish Pit) aux chiens écossais (Blue Paul) ou aux chiens anglais (Bulldog ou Bulldog Terrier issus du Yorkshire, des Highlands ou du Staffordshire.
Certains seront spécialisés dans le « rat-killing » où chaque chien doit tue au moins son poids en rats. On nous appelait alors Rough Terrier (terrier violent) ou Sporting Bull Terrier, et nos maîtres étaient des Dog men utilisant des Pit dogs (chiens de fosse).


Parmi ces amateurs de pratiques dégradantes, il y eut heureusement des gens sensés qui eurent comme objectif de purifier la race en la rendant homogène. Je suis obligé de citer John Pritchard Colby chez qui tout commença pour ma lignée. C’était un homme sévère mais très intelligent qui avait compris que l’on ne pouvait faire perdurer des qualités qu’en sélectionnant de manière judicieuse et en évitant, lorsque cela est possible, les reproductions anarchiques. Il fit venir d’Irlande d’excellents sujets qu’il accoupla avec ceux qu’il avait choisis sur place et qui présentaient des caractères précis : « quiet courage, pride and looks », un courage tranquille, de la fierté et une belle apparence.


Pour lui le courage n’excluait pas l’équilibre et la maîtrise émotionnelle. Ce fut la naissance de mon plus ancien ancêtre que la mémoire de mes pères m’a transmis. Né en 1896, il s’appelait Colby’s Tige, il avait une robe bringée comme les Boxers et du blanc sur la tête, le poitrail et la patte droite. Il était magnifique, de cette beauté que donne la pureté des lignes, et était polyvalent, capable de faire preuve d’un grand calme avec les enfants, d’être courageux en cas de combat et même e battre à la nage un spécialiste de la natation. Il gagna le pari qui consistait à traverser une rivière près de Boston, plus rapidement que le Terre-Neuve qui lui était opposé, ce qui permit à son maître Colby d’empocher la somme du pari qui s’élevait à 500 dollars.


Parmi les nombreuses générations de chiens qu'il fit naître, Colby fit une étude de la race et répertoria tous les caractères de ses sujets tant du point de vue phénotypique que du génotype. En 1898 (alors que l'American Kennel Club avait été fondé quatre ans auparavant), un passionné de la race qui tint à lui rendre les honneurs qu'elle méritait, va créer l'United Kennel Club (UKC), il s'agit de Chancy Z. Bennet.

Il va s'entourer de gens compétents comme Colby et établir un standard, un livre d'élevage et délivrer des pedigrees aux sujets les plus conformes, comme ceux produits par Colby. L'AKC emboite le pas et enregistre ces mêmes chiens dans ses registres, l'American Pit Bull Terrier que l'on nomme ainsi pour éviter de le confondre avec les anciennes races venues d'Europe, devient une race officielle dès 1898.

C'est alors que les oppositions vont naître parmi les éleveurs des autres races comme le Bull Terrier anglais qui craignent la concurrence, refusant l'appellation pour les Pit "d'American Bull Terrier", ainsi que la robe blanche à plus de 80%, qui était une particularité du White Cavalier (Bull Terrier) en exposition.

Un groupe d'étude va se constituer avec des spécialistes comme Wilfred T. Brandon ou Clifford Ormsbry, ils découvrirons le sujet idéal pour servir de modèle au standard en Colby's Primo, un produit très pur de Colby.

L'événement, c'est lorsque le 23 Mai 1936, l'AKC reconnaît notre race sous le nom de "Staffordshire Terrier", car il faut l'affirmer, c'est de notre sang qu'est né celui que nous connaissons aujourd'hui sous ce nom; des chiens de ma propre lignée comme Jack the Riper II, né le 2 février 1903 de Colby's Tige et de Colbys's Daisy et enrégistré à l'AKC au début du siècle sous le numéro AKC 107570. En fait, c'était la même race mais appelée autrement dans le but avoué de lui retirer cette étiquette de chien de combat sanguinaire que le vocable "Pit" faisait naître dans l'imagination du public.

Ceux qui désiraient appeler leurs chiens "Pit Bull Terrier" inscrivirent leurs produits à l'UKC ou à l'American Dog Breeder Association créée par guy Mc Cord en 1909, les propositions de Bennet pour temporiser en proposant de nommer la race American (Pit) Bull Terrier, Pit étant entre parenthèses, ne marchant pas.

Un éditeur du World Dog Magazine avança timidement que l'on pouvait l'appeler "Yankee Terrier", il n'eut pas de succés.

Le premier Pit Bull qui sera inscrit comme Staffordshire Terrier (1936) était une vedette de cinéma, c'était Pete the Pup qui tournait dans la série "The little rascal" (les petites canailles) ou "Our gang comedie", facilement reconnaissable à son oeil droit cerclé de noir.

En 1951, l'ABDA qui prône toujours l'utilisation du Pit Bull dans tous les domaines, des combats réglementés aux "Weight pulling contest" (traction de charges très lourdes) sera dirigé par Franck Ferris.

En 1972, des réticences sont à nouveau émises à propos du Staffordshire Terrier, cette fois elles viennent des éleveurs de Staffies et on ajoutera "American" devant Staffordshire Terrier pour éviter toute confusion.

Il faut savoir, quoique que cela puisse choquer en France, que plusieurs membres de ma famille font à la fois les concours d'exposition de l'AKC comme American Staffordshire Terrier et les concours de l'UKC comme Pit Bull!, ce qui signifie évidemment que le standard reste le même.
J'ai d'ailleurs ri de toutes mes dents lorsque j'ai lu dans la loi sur les chiens dangereux, la description des chiens appelés communément appelés "Pit Bull", appartenant à la 1ère catégorie: "petit dogue de couleur variable ayant un périmètre thoracique mesurant entre 60 cm (ce qui correspond à un poids de 18 kg) et 80 cm (ce qui correspond à un poids d'environ 40 kg)!". Sans me mettre tout nu devant vous, je dois dire que je me considère comme grand pour la race avec une taille de 47,5 cm, alors 80 cm, où ont-ils déniché ces mensurations gigantesques, s'agit-il d'un Yéti Pit Bull? Pourtant nous n'avons pas changé et on peut encore nous comparer à des clichés de nos ancêtres pris en 1860... (la suite bientôt)


source : http://ecole.du.chiot.free.fr

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Merci Manon, j'ai appris plein de choses sur le pitt, ce soir.

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mary a écrit:
super tu pourras le mettre sur celui des molosses en passant Wink


Oui mary pas de problème je le fais dans la foulée.

cedafla a écrit:
Merci Manon, j'ai appris plein de choses sur le pitt, ce soir.


Moi aussi Wink

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merci manoon moi aussi j'ai appris plein de choses mais faut avoir la patience de lire jusqu'au bout! Winklol!

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La suite, de toujours la même source Wink

Citation :
Enfin, je suis très flatté de vous dire que c'est un de mes ancêtres qui figurait sur une affiche durant la première guerre mondiale et qui déclarait avec toute la philosophie de notre race aux éventuels ennemis: "je suis neutre, mais je n'ai peur de personne" (I'm neutral, but not afraid of any of them). Au cours de cette même guerre, un autre Pit Bull fut à l'honneur, il s'agissait de Stubby (de: strubbed tail: queue coupée) que John Convoy découvrit sur le campus de l'université de Yale en 1917.Il l'emmena avec lui en Europe pour participer à la guerre avec la 102ème division d'infanterie. Stubby y fit merveille, prévenant les soldats endormis en cas d'attaque au gaz dans les tranchées, localisant les hommes blessés en véritable "chien sanitaire" après un engagement, capturant même un espion ennemi. Pour ses actes de bravoure il fut nommé sergent et, de retour aux États-Unis, il fut présenté au président Woodrow Wilson et reçut de nombreuses médailles, avant de terminer une retraite heureuse en tant que membre de l'American Legion. Il est mort le 16 Mars 1926 dans les bras de son premier maître, celui à qui il avait été fidèle toute sa vie, John Robert Convoy. Grâce à ses exploits, furent constituées les unités cynophiles de l'armée qui se rendirent célèbres en particulier dans la guerre du pacifique auprès du corps des marines et dont la devise était: "Always faithful" (toujours fidèle).

En dehors de l'UKC, les principaux membres défenseurs de la race à l'heure actuelle se regroupent au sein de l'ADBA, grâce à la famille Greenwood qui la dirige et qui en fait la promotion dans leur publication "L'American Pit Bull Terrier Gazette".

Je vais enfin parler de moi. Dans ma jeunesse, j'étais plutôt assez inconscient et pas du tout timide comme beaucoup de chiots d'autres races. Je n'hésitais pas à aller identifier toute nouvelle chose dans mon environnement et dans la rue il fallait que j'aille mettre mon nez partout. C'est ainsi que je me suis fait griffer par un chat alors que je n'avais que des intentions pacifiques. Une fois, je suis parti à l'aventure à travers la clôture du jardin, jusque dans la cour d'à côté qui était celle de l'école maternelle. Ma mère était désespérée car elle ne pouvait me rattraper et elle aboyait en tentant de passer à travers le grillage. Lorsque les petits d'hommes sont sortis pour leur récréation, ils se sont précipités sur moi, se disputant pour avoir le privilège de me tenir dans les bras, j'ai adoré ça, j'ai adoré les jeux avec eux. Lorsque mon maître est venu me chercher j'étais fourbu, c'est vrai qu'à trois mois on ne tient pas le coup longtemps. A la demande des enfants, la maîtresse d'école est venue proposer à mon maître de me laisser jouer avec les enfants. La directrice fondait littéralement devant ma petite bouille ronde, mon nez rose et mes yeux dorés. Au bout de quelques mois, j'avais vu défiler beaucoup d'enfants, dont certains très dissipés, des "caractériels" comme disaient les maîtresses, qui attendaient qu'elles s'éloignent pour me tirer la queue ou pour m'écraser les pattes ou me mettre les doigts dans les yeux. Cela m'aurait fait mal autrefois mais maintenant j'étais assez endurci pour supporter, il est vrai que notre race a été sélectionnée pour résister à la douleur. Un jour que ces garnements voulurent appliquer leur traitement au Cocker de l'épicier, qui aimait bien paresser devant le magasin, celui-ci se jeta sur eux pour les mordre méchamment. Heureusement que je veillais sur l'entrée de l'école de mon jardin, lorsque j'ai vu le danger, je n'ai fait qu'un bond pour me retrouver sur le mur du voisin et de là dans la rue où je me suis posté, les dents découvertes, devant leur agresseur. Il a mis sa queue entre les jambes et s'est enfui dans l'épicerie trouver refuge près de son maître. C'est là que j'ai compris que , même sans le vouloir, notre race présente des caractéristiques physiques et mentales qui permettent de dominer les autres sans aller jusqu'à se battre. Il est vrai que lorsque mon maître m'a emmené à l'école du chiot, une maternelle comme pour les enfants inventée par un nommé Ortéga, j'ai appris à communiquer avec les autres. Maintenant que je suis grand on m'utilise toujours à l'école du chiot comme "chien régulateur", afin de remettre à l'ordre sans leur faire de mal les chiots dangereux pour les autres. Lorsque je suis avec les adultes pour l'éducation, je vois des tas de chiens différents, de tout âge et de toute race, ce qui m'a appris à distinguer ceux qui font du cinéma de ceux qui sont dangereux, souvent par peur. De pauvres chiens que l'on a sélectionnés sur des critères presque uniquement esthétiques comme la couleur du pelage ou les ergots aux pattes arrières et qui souffrent d'hypernervosité ou de timidité maladive. Ce qui n'est pas le cas pour nous qui sommes programmés pour la résistance au stress, et lorsqu'on est sûr de soi on ne craint rien et on n'a pas de raison de montrer de l'agressivité.
Mon maître est sportif et me fait faire des trucs incroyables, à la limite de l'impossible, comme mettre une balle dans un arbre pour que je grimpe sur le tronc en m'agrippant des antérieurs et en poussant avec mes postérieurs. Il me fait sauter des obstacles d'Agility, je trouve ça très marrant et il a du mal à me suivre car je suis trop rapide pour lui. Lorsque ma maîtresse va faire une balade à cheval, je suis également de la partie, je trouve ces grosses bêtes un peu stupides mais pas méchantes, plutôt craintives, toujours prêtes à se défendre d'un méchant coup de sabot. J'ai appris à les connaître et je sais comment les aborder pour ne pas les effrayer, j'ai même la permission d'aller chercher l'étalon camarguais de ma maîtresse dans le pré parmi d'autres chevaux, un truc qu'un de mes ancêtres, qui travaillait dans un ranch au Texas avec des chiens bergers australiens pour regrouper les mustangs, avait raconté à mon grand-père.

La suite bientôt...

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