L'arthrose du chien

[Néphélie-titmousefairycottage 0]

L'arthrose est une maladie dégénérative des articulations qui s'accompagne d'une douleur chronique et limite les mouvements du chien. Cette affection se caractérise par la destruction progressive du cartilage articulaire, par la formation d'ostéophytes (petites pièces osseuses) et par le remaniement de la membrane synoviale et des os qui forment l'articulation.

C'est l'affection articulaire la plus fréquente chez le chien, qui frappe à tout age - elle est toutefois plus courante chez le chien agé - et dans toutes les races. Elle apparait systématiquement à moyen ou long terme sur une articulation qui souffre. Son évolution se fait vers le blocage de l'articulation (ankylose). Cette souffrance articulaire entrainant l'apparition d'arthrose se rencontre lors de défauts d'aplombs non traités (dysplasie de la hanche et du coude, rupture de ligament, traumatismes des cartilages et des articulations, malformations, fractures mal réparées, luxation de la rotule), d'obésité ou de travail excessif des articulations. Elle se rencontre également lors de maladie inflammatoires et métaboliques articulaires.

La douleur induite par l'arthrose est d'abord intermittente puis devient permanente lorsque la destruction de l'articulation progresse. Toute douleur chronique entraine des modifications du comportement. Le chien devient triste et abattu. Si les manifestations associées à la douleur aigue sont perçues par le propriétaire, ce n'est pas toujours le cas pour la douleur chronique. Les attitudes antalgiques adoptées par le chien - restriction de l'exercice, diminution de l'amplitude articulaire lors des mouvements, port particulier d'un membre ou de la tete... - peuvent passer inaperçues. Le chien souffre en silence. Ces manifestations peuvent aussi etre mal interprétées et ignorées : "Le chien souffre ou change d'attitude parce qu'il est vieux." Ce n'est cependant pas la vieillesse en elle-meme qui provoque des problèmes physiques mais les affections qui l'accompagnent, et pour lesquelles les traitements progressent régulièrement.

La douleur arthrosique a plusieurs origines :
- décollement du périoste,
- inflammation de la synovie,
- contractures musculaires,
- et distensions ligamentaires résultant du mauvais fonctionnement de l'articulation...

Un cercle vicieux s'installe ensuite : les contraintes croissantes qui pèsent sur le cartilage articulaire en augmentent la destruction. Le diagnostic passe par l'examen clinique du chien, des radiographies et éventuellement des examens complémentaires.

S'il n'existe actuellement pas de traitement médical de l'arthrose, qui redonnerait son intégrité à l'articulation, des médicaments efficaces et surs sont disponibles chez les vétérinaires depuis quelques années pour soulager la douleur et permettre au chien de retrouver un comportement normal ou presque, et sa joie de vivre. La prise en charge de la douleur est l'élément essentiel du traitement médical de l'arthrose. Elle s'effectue essentiellement par l'administration par voie orale de certains anti-inflammatoires non stéroidiens dotés en outre d'une action antalgique. En début d'évolution de l'affection, le traitement est ponctuel, limité aux épisodes de boiterie et de douleur. Il peut devenir ensuite de longue durée lorsque la douleur est permanente. Par ses actions anti-inflammatoire et antalgique, ce type de traitement ralentit l'évolution de l'arthrose.

L'arthrose nécessite un traitement prolongé. Pour en assurer l'efficacité et préserver la santé du chien, un suivi régulier par un vétérinaire traitant est absolument nécessaire. L'ordonnance ne doit pas etre renouvelée sans un examen clinique par le praticien. D'autres catégories de médicaments s'utilisent avec succès dans le traitement de l'arthrose :
- injections d'acides gras,
- administration orale de substances protectrices des cartilages.

L'ostéopathie et la kinésithérapie canine se développent. Réservées à des praticiens confirmés, ces techniques permettent, comme chez l'homme, d'améliorer grandement le confort de vie et de diminuer la douleur des chiens arthrosiques.


Source : Revue Chiens 2000, hors-série n°9