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Néphélie-titmousefairycottage

Idées reçues et croyances autour du chien familier

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Idées reçues et croyances autour du chien familier




Quand ce ne sont pas de véritables légendes, propres à un fait particulier, les idées reçues et croyances circulent, mais aussi perdurent dans le temps.
Elles ne sont toutefois pas sans raison d’être.
Les unes expliquent, les autres rassurent, certaines solutionnent rapidement et facilement (comme les remèdes miraculeux de nos ancêtres) ou encore inquiètent plus que de raison. De nouvelles idées reçues et croyances apparaissent régulièrement, montrant là l’ampleur d’un phénomène, somme toute loin d’être isolé. Une vie de chien n’y échappe pas, à commencer par les croyances et idées reçues en relation avec la morphologie de l’animal (perception visuelle du sujet).
Pour le chien de race ou non, il est vite fait de catégoriser sur le simple aspect visuel dont chacun aura sa propre représentation. La couleur du pelage seule, par exemple, peut représenter la force ou la douceur. Une morphologie spécifique (athlétique, anguleuse, élancée…), associée à une couleur sombre ou à contrario des formes arrondies associées à une couleur claire, chaleureuse, sont autant de critères qui risquent d’influencer le jugement.
Emergerons alors de toute manière différentes idées reçues :
- Gentil ou méchant, fidèle ou traître, bon gardien ou trop amical, agressif… (liste non exhaustive)
Voilà donc une première croyance générale que celle d’attribuer des caractères « type » à une catégorie toute entière. On se méfie notamment (si l’on n’a pas carrément peur) de certains chiens de race dobermann, rottweiler, berger allemand, berger de Beauce, etc. (notez bien la similarité des couleurs de pelage), mais l’on trouve mignon et attachant ce lynx aperçu dans un documentaire animalier. Et pourtant…
Ensuite, et dans le même ordre d’idées, ces caractères que l’on attribue sont d’évidence propres à l’homme… et donc impropres au chien ! Car le canidé n’appréhende pas le monde qui l’entoure et les êtres qui le peuplent de la même manière que nous, sa réalité n’est pas la nôtre.


Croyance N° 1 : Le chien gentil et le chien méchant


Blanc ou noir, c'est-à-dire sans aucune nuance ?
Heureusement, non, les conduites agressives ne sont pas une constante chez le chien, ni leur absence d’ailleurs. Elles ne sont pas non plus un tempérament ou une sorte de trait de caractère, comme on aime souvent à le penser. Cela n’empêche en rien qu’un apprentissage s’opère si une situation donnée se répète quelques fois seulement. Il ne faut donc jamais tarder ou attendre quand se présente une conduite agressive, car seul le bénéfice de réactions bien choisies est en mesure de freiner leur apparition.
Cette interprétation rapide – gentillesse et méchanceté – mais erronée des signaux émis par le chien, oriente nos conduites envers l’animal… qui a sont tour oriente ses réponses à notre égard.
Aboiements, menaces et/ou morsures sont la - ou les réponses individuelles du chien à une situation particulière.
Des réactions individuelles, en effet, car en relation directe avec le vécu antérieur de l’animal, mais aussi avec le contexte dans lequel elles se présentent.
Elles peuvent notamment être la conséquence d’une mauvaise organisation des relations, d’une douleur, de la peur, comme aussi de tout cela à la fois.
Cette réactivité individuelle rend tout à fait probable qu’une conduite agressive survienne chez un chien dit « gentil », au même titre que l’apaisement peut survenir de temps à autre chez celui dit « méchant ».
Dès lors, il convient d’approcher avec un œil nouveau toute présentation évoquant la « gentillesse » d’un chiot ou d’un chien, en particulier quand elle est associée à la cohabitation future avec des enfants.
Rien n’est moins imprécis et moins dangereux que cette croyance : « chien gentil ou chien méchant ». Car vraiment personne n’est en mesure de prédire de manière aussi affirmative la réponse comportementale, et individuelle il faut le souligner encore une fois, d’un chien (en devenir lorsqu’il s’agit d’un chiot) devant les sollicitations, tantôt envahissantes ou respectueuses, tantôt douces ou brutales d’un enfant, d’un adolescent, ou même d’un adulte de la famille !
La plupart des morsures sur les enfants sont le fait du chien de la famille ou du chien de l’entourage proche (grands-parents, oncles et tantes, voisins…).
Il est indispensable de poser dorénavant un autre regard sur ce chien, ni gentil, ni méchant, mais montrant une réactivité individuelle devant une situation individuelle… à laquelle il propose une réponse comportementale propre à son espèce.
Quel est le meilleur moyen de se préserver de réactions non attendues, ou de retrouver l’apaisement mutuel après qu’elles soient apparues ?
Cela passe inévitablement par un travail de fond sur l’organisation subtile des interactions (et donc aussi pour une meilleure compréhension des comportements du chien de la famille), avec l’aide d’un spécialiste des comportements du chien familier.



L’anthropomorphisme (attribuer des réactions humaines à une autre espèce) et une certaine logique simpliste issue d’une réelle méconnaissance du chien familier font la part belle aux idées reçues et croyances. En tout état de cause, elles sont à l’origine d’actions et de réactions inappropriées des maîtres sur l’animal.
Les aspects les plus flagrants de cette réactivité mal venue de l’Homme sur le Chien se concentrent en partie considérable dans les sanctions et punitions. De manière globale, comprendre et distinguer la réalité de l’animal de toutes les représentations et attentes chez l’Homme permet déjà un réajustement bien utile.
Derrière l’expression « il a fait une grosse bêtise » se cache une variété de situations, notamment les souillures (urines, fèces), les dégradations, le « vol » de nourriture, etc. Mais il y a aussi tout ce qui est perçu comme inacceptable, les aboiements, les conduites agressives, les relations tendues avec les congénères, etc. Bref, tant de situations propices à considérer (bien mal) une faute chez le chien, et donc à vouloir le « redresser » ou « lui faire comprendre qu’il a mal agit ».
Or il n’y a pas chez le chien d’intentionnalité de nuire, et ce qui se montre à nous comme une « bêtise » ou une « faute » ne sont pour lui que sa propre relation au monde. Le chiot qui se soulage dans le salon a, ni plus ni moins, besoin d’acquérir les critères humains de la propreté. Le chien qui urine aux quatre coins de l’habitation, celui qui dégrade le mobilier, ou même celui qui menace, attendent eux une réorganisation fine de leur quotidien.
Très loin de toute intentionnalité chez le chien, très loin aussi de toute possibilité d’avoir commis une faute et d’en avoir conscience (le chien n’a pas cette facilité sur le plan cognitif), la « faute », la « bêtise » et leur sanction ou punition deviennent des principes bien fragiles, insensés presque !
Cela ne signifie pas pour autant que permissivité et insouciance doivent être au rendez-vous, mais assurément patience, réactions mieux choisies et mesurées.


Idées reçues N°2 : les sanctions et punitions


« Mettre le nez dedans, et une tape sur les fesses » :
Urine et fèces ont, chez l’Homme, un caractère, socialement admis, malpropre, malodorant, désagréable. C’est ce désagrément qui est proposé à l’animal (mettre le nez dedans), suivi immédiatement d’une « fessée », espérant là lui faire savoir le mécontentement de son maître.
Or les éliminations ont, pour le chien, une toute autre valeur sociale et… communicative, de message à l’autre. Le désagrément escompté n’est donc pas celui qui est perçu, vécu par l’animal.
Au contraire, naissent chez lui des incompréhensions et tensions consécutives à la contrainte physique qui lui est obligée, et à la mauvaise humeur qui y est associée.
La fessée quant à elle, est à l’évidence, une réaction propre à l’homme (jamais un chien ne donne une fessée à un autre), et donc pas du tout compréhensible pour le petit animal.
L’apprentissage de la propreté selon les critères humains, demande patience et répétition. Un petit animal qui a été isolé dans un espace réduit dont il ne pouvait sortir aura bien plus de difficultés à les acquérir par la suite qu’un chiot aux conditions d’élevage optimum.
Bien sûr, réussites et échecs s’alterneront un temps durant, mais ces quelques semaines sont bien peu signifiantes sur la totalité d’une vie de chien. Un peu de compréhension et d’empathie, (voire une aide extérieure, auprès du comportementaliste qui vous aidera à comprendre votre chien si la difficulté perdure) sont à privilégier.

« Taper avec un journal ou un magazine roulés » :
Cette sanction est souvent étayée par la croyance que « la main qui caresse et qui punit sème le trouble chez le chien ».
Certes, l’intelligence animale n’est pas celle de l’Homme, en tout cas elle en est bien différente, mais ce n’est pas une raison pour réduire celle du chien à la perception de cette seule main. Si frapper (même modérément) est déjà une réaction incompréhensible pour le chien, il est tout aussi improbable qu’il ne puisse différencier la proposition d’une main caressante que d’une autre qui menace…
Sa perception est bien plus fine, celle d’une situation toute entière, qui se veut amicale et favorable pour l’une, menaçante et défavorable (de toute façon inquiétante) pour l’autre.
En conclusion, ni frapper, ni rouler journaux ou magazines ne font l’affaire.
A noter qu’une seule expérience défavorable peut ensuite provoquer la crainte du chien devant les moindres signaux annonciateurs de l’agacement ou de la colère de leurs propriétaires. Il est souvent conclu que le chien « sait qu’il a mal fait », alors qu’il réagit simplement aux attitudes, même les moindres, qu’il a observées précédemment.
Comprendre chaque situation, et en assurer la gestion de façon mesurée sont bien plus appropriées.

« Plaquer le chien au sol ou le retourner sur le dos, en position de soumission » :
Voici un exemple parfait du rapprochement, bien trop facile, des observations faites sur les comportements sociaux entre congénères, et leur transposition dans les interactions Homme/Chien. La posture de soumission est une réponse du chien à une situation particulière. Elle sert à proposer à l’autre l’apaisement au lieu du conflit.
Dans le cas du plaquage au sol ou du retournement, il n’est jamais question de réponse du chien, mais de contrainte sur lui… et c’est bien différent ! De plus, entre congénères, de nombreux signaux sont émis par l’un et l’autre des protagonistes, et ils en ont une parfaite perception.
L’Homme dans sa tentative d’imitation malheureuse, est dans l’impossibilité de reproduire fidèlement la majorité de ces signaux, parfois complexes, notamment hormonaux, qui auraient été ceux d’un congénère. Le chien a dès lors, lui, toutes les peines du monde à identifier ces attitudes, qu’il ne reconnaît pas.
En réalité, une réponse attendue du chien, qui devient force et contrainte (c’est à dire non spontanée), associée à une absence presque totale de signaux reconnaissables par lui, font de cette idée reçue une recette bien approximative, et dangereuse. Car pour ce soustraire de ce qu’il décode comme étant menaçant, loin de tout apaisement et qu’il ne comprend pas, il peut proposer à son tour une réponse comportementale… propre à son espèce.
Menaces et/ou morsures peuvent apparaître, dès la première tentative ou après quelques expériences de ce type, parfois même dès l’apparition d’une situation qu’il perçoit comme étant similaire.
Faire le deuil de ces recettes faciles au profit de réactions bien étudiées, c’est apprendre à construire une bonne relation avec son compagnon à quatre pattes.

Source : Michel Quertainmont - Comportementaliste
http://comportementaliste-mq.com
E-mail : info@comportementaliste-mq.com

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957957 Bien interessant cet article merci neph..Wink

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