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Autopsy : "Je ne supporte pas les animaux" !

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Autopsy : « Je ne supporte pas les animaux »

Pour eux, les bêtes ne sont pas des amies. Ils se sentent mal en leur présence, les trouvent sales ou sans intérêt. Un dégoût qui parle de peur du corps et du contact physique.
« Je n’ai pas de tendresse pour les animaux et ils me répugnent. Je n’ai d’ailleurs qu’une envie lorsque je vais chez des amis qui en ont, c’est qu’ils enferment leur bête dans une autre pièce », raconte Catherine, 27 ans. Sans pour autant être phobique, cette jeune femme explique qu’elle « ne supporte pas la présence d’un animal ». À l’image de Catherine, les personnes n’appréciant pas les bêtes sont donc animées, non pas d’une peur, mais d’un agacement, d’un dégoût ou, tout simplement, d’un désintérêt total pour l’espèce animale.
Cette attitude de rejet ne cacherait-elle pas, comme l’indique Annique Lavergne, docteure en psychologie et spécialiste du deuil animalier au Canada, « une gêne face à l’amour inconditionnel dont les animaux font preuve » ?

Un lien qui ne s’est pas créé. « Les animaux nous ramènent à la simplicité et apportent une affection constante, sans retenue », affirme la psychologue. Une idée difficile à accepter si l’on n’a pas été habitué précocement à leur contact. Une enfance passée sans animaux pourrait être l’une des explications à leur rejet. Car, comme le rappelle Annique Lavergne, les prémices de la capacité d’attachement se fondent, pour beaucoup, dans la petite enfance. Mais rien n’est immuable et on peut tout à fait apprendre à aimer les animaux.

Un miroir de nous-même. « L’animal peut nous renvoyer à l’image que nous avons de nous-même », nous renseigne la psychanalyste Marjolaine Heymes. Étant avant tout « un être sensitif, il s’imprègne des traits essentiels de notre personnalité. Il peut alors jouer ce rôle de miroir puisqu’il est souvent la projection – inconsciente – de son maître. » Ainsi, quand une personne déclare détester, par exemple, les chats, qui sont des animaux indépendants, cela pourrait signifier qu’elle est en conflit, non pas avec cette espèce, mais avec ce qu’elle représente inconsciemment pour elle.
Deux cas de figure se présentent alors : soit l’individu n’a pas le tempérament qu’il attribue au chat et souhaiterait l’acquérir (il est trop dépendant – d’une personne, de son travail – et désirerait ne plus l’être) ; soit il possède ce trait de caractère mais il voudrait en changer (son indépendance l’isole et le fait souffrir).

Une difficulté à ressentir. « De nature instinctuelle, l’animal recherche le toucher. Il nous interroge donc sur notre propre capacité de contact », précise Marjolaine Heymes. Et comme celui-ci passe par le corps, lorsqu’une personne n’apprécie pas les animaux, cela peut signifier qu’elle est mal dans son enveloppe corporelle, coupée de ses sensations. Le contact et les échanges physiques deviennent ainsi, pour la personne qui n’aime pas les bêtes, une source d’appréhension, voire d’angoisse. Une peur d’investir son corps, et, par là même, de laisser trop de place à ses émotions, l’envahit, et c’est ce surinvestissement de son mental au détriment de son ressenti qui l’empêche d’avoir accès à l’animal.

Que faire ? Faites preuve d’empathie. Essayez de vous mettre à la place d’une personne que vous connaissez bien et qui possède un animal. En vous plaçant de son point de vue, vous pourrez entrapercevoir ce que son compagnon lui apporte et saisirez ainsi mieux pourquoi votre ami l’aime. Peut-être commencerez-vous alors à considérer l’animal autrement et à estimer qu’il est digne d’intérêt, voire d’amour. Dites vous aussi que la tendresse peut s’apprendre.
Réappropriez-vous votre corps. Le contact avec un animal engage le corps. S’il vous est désagréable, c’est peut-être que le toucher d’une manière générale, celui des bêtes comme des humains, vous met mal à l’aise. Commencez par vous octroyer le droit de ressentir du plaisir par la peau. Le massage d’un professionnel, les caresses de votre compagnon ou les crèmes que vous appliquez sur votre corps peuvent vous donner accès à cette sensualité.

Capucine Junguenet
http://www.psychologies.com/

Source : http://www.lejsl.com/

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