Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Néphélie-titmousefairycottage

Des chiens dressés à sauver des vies s'entrainent en Vallée d'Aspe...

Messages recommandés

Info du 17/02/2011
Des chiens dressés à sauver des vies s'entraînent en Vallée d'Aspe




Une dizaine de sapeurs-pompiers se sont entraînés avec leurs chiens à la recherche de victimes.Choisir d'être cynotechnicien implique de nombreux sacrifices. Témoignage.


"Assieds-toi dans le vide. OK. Maintenant, tu prends le chien sur tes cuisses, voilà ". Sous le regard de l'homme du GRIMP (Groupe de Reconnaissance et d'Intervention en Milieu Périlleux) le jeune Maxime est à peine moins stressé que son chien Exploit pour effectuer une descente en rappel.
Affecté à la Sécurité civile à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), Maxime participe avec une dizaine de sapeurs-pompiers venus d'Ariège, Haute-Garonne, Gironde à un exercice de recherche avec chien sous la direction du lieutenant Laszlo Pitli, conseiller cynotechnique du SDIS 64 et pompier volontaire à Saint-Etienne de Baïgorry.

« Il s'agit de recherche en bâti-ment terre avec descente en rappel pour accéder au lieu de recherche », explique le lieutenant. « C'est utile dans le cas d'un effondrement ou en collaboration avec des gen-darmes ou policiers pour rechercher une personne. La descente en rappel oblige le maître à calmer le chien qui doit entamer les re-cherches aussitôt », précise-t-il.

« J'ai choisi cette voie car c'est dur »

Devenir cynotechnicien n'est pas une mince affaire. « J'ai choisi cette voie car c'est dur », avoue sans ambages Christelle, pompier à Bordeaux, qui entraîne son chien Ebéne. « C'est gratifiant et enrichissant quand ça marche, une grosse remise en question en cas contraire », dit la jeune femme qui aime ce genre de défi. Car il faut compter au moins deux ans pour former un binôme. Le chien est pris à deux mois. « Il doit être dynamique, joueur, courageux, autonome », précise Laszlo Pitli. Berger belge ou allemand, labrador, border, le chien apprend le jeu avec un objet qui servira de lien pour chercher des victimes. Il sera opérationnel vers deux ans.

Les ficelles du métier

Pour le maître, la préparation est aussi longue. Devenir cynotechnicien prend deux ans. « Première étape, la préformation sans chien où l'on sensibilise le candidat au travail, on voit ses aptitudes car il faut avoir le physique et la motivation », explique Laszlo Pitli. « Puis il y a la formation avec le chien où l'on apprend les ficelles du métier tandis que le chien apprend à dé-tecter les victimes », poursuit-il.

La formation se poursuit ensuite sur le terrain au cours d'exercices comme celui qu'ont suivi les dix sapeurs-pompiers en vallée d'Aspe. La formation s'enrichit de spécialités dont le pistage. On donne un vêtement à sentir et le chien remonte la trace. Ce genre d'intervention se fait pour rechercher des personnes égarées et en collaboration avec la police ou la gendarmerie. Une spécialité recherche sous avalanche existe également, ouverte aux pisteurs, gendarmes et pompiers.

«Beaucoup de travail»

Cette formation, dite Cyn1, pour cynotechnicien peut se poursuivre par une formation de formateur (Cyn 2) qui permet de former et encadrer des équipes puis de conseiller technique au niveau départemental (Cyn3). Il y en a un par département et intervient dans le recrutement, la formation, le budget, etc. Si appartenir à un groupe cynotechnique demande « beaucoup de travail et de sacrifices », le jeu en vaut la chandelle si l'on en croit le plaisir affiché par les participants à cet exercice. « C'est une occupation à plein-temps. Sans vocation, on n'y arrive pas », assure Christelle qui repartait le lendemain vers le col du Pourtalet pour entraîner son chien aux recherches dans la neige. Une vie de chien, certes, mais tous en redemandent !

>> Chien-maître, un binôme à plein-temps

Pompier volontaire depuis 27 ans, Laszlo Pitli pourrait envisager sa retraite en temps que cadre aux Autoroutes du Sud de la france (ASF) mais sûrement pas comme pompier et cynotechnicien. « Le chien vit avec son maître le plus souvent. Quand il est chiot, c'est un travail quotidien. Quand il est breveté, le travail est moins intense mais il a toujours besoin d'entraînement et d'entretien. On marche, on court, on fait du VTT avec lui et j'ai toujours un jouet pour le faire travailler », dit-il en caressant Beltz, un berger allemand à poils longs, son troisième chien. « Il faut toujours penser au chien, même en vacances. Le chien, je lui parle mais je fais la part des choses, il reste un animal », poursuit le lieutenant. « Sa récompense, c'est le jeu, la caresse ou les croquettes mais sûrement pas le chocolat ou le gâteau », sourit-il. « Enfant, il y avait déjà deux bergers à la maison. J'ai voulu être maître-chien. Il faut faire les choses avec passion », affirme-t-il. « Avec mon chien, c'est fusionnel. C'est une osmose, je devine ce qu'il va faire et lui est toujours en attente de ce que je vais lui demander », détaille-t-il. « Chien et maître forment un binôme unique. Si l'un des deux disparaît, le binôme disparaît ».

Et la famille dans tout ça ? « Je n'aurais pas pu faire ce que j'ai mené si je n'avais eu l'épouse que j'ai », reconnaît-il. Mais il faut croire que les valeurs véhiculées par le pompier volontaire ont été reçues cinq sur cinq par les trois enfants. Le fils est sapeur-pompier professionnel, une fille est gendarme et la dernière étudie dans une école d'infirmières. Quand on dit que les chats ne font pas des chiens...

>> REPERES

La cynotechnie est l'ensemble des connaissances et des techniques liées à l'élevage du chien, à son éducation et à sa formation à des tâches spécialisées (détection, pistage, protection...). Une équipe cynotechnique désigne une association homme(s)-chien(s) dont les tâches sont la recherche et le sauvetage de personnes.

Chaque station de ski béarnaise, Artouste, Gourette, La Pierre-Saint-Martin, accueille une équipe cynotechnique, spécialisée dans le secours sous avalanche.

Groupe de recherche et d'intervention en milieu périlleux (Grimp). Parmi les missions de sauvetage réalisées par les sapeurs-pompiers, certaines se déroulent parfois dans des lieux très difficiles d'accès (puits, grottes, ravins...) et nécessitent l'emploi de techniques et savoir-faire particuliers. Ces actions sont conduites par des équipes spécialisées utilisant des méthodes et des matériels issus de la montagne et de la spéléologie. La spécialité Grimp permet d'intervenir en reconnaissance ou en sauvetage dans les milieux naturels ou artificiels où les moyens traditionnels des secours sont inadaptés ou trop risqués. Les équipes cynophiles sont spécialisées en recherche dans les décombres.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...