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Max|mum-leterrarium

Venins de serpent: étude pour de nouveaux médicaments

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Venins de serpent: modèles d'étude pour de nouveaux médicaments anticoagulants

Des chercheurs bernois analysent à l'aide de venins de serpent les plaquettes sanguines, qui jouent un rôle capital dans la formation de dangereux caillots sanguins. Le but à long terme est la mise au point de médicaments spécifiques n'entravant pas la coagulation du sang.

De nombreux venins de serpent inhibent la coagulation du sang en paralysant un type de cellules sanguines, les plaquettes sanguines. Kenneth Clemetson et son équipe de l'Institut Theodor Kocher de l'Université de Berne ont exploité cette propriété. Dans le cadre d'un projet du Fonds national suisse de la recherche scientifique, ils ont analysé, à l'aide de venins de serpents, le fonctionnement des plaquettes sanguines.

L'intérêt de ces travaux ne concerne pas seulement la recherche fondamentale, mais aussi le traitement des maladies cardio-vasculaires, provoquées par des caillots sanguins. Dans ces maladies, l'agglutination pathologique des plaquettes sanguines obstruent les vaisseaux et entravent l'oxygénation du tissu. Cela peut entraîner des maladies mortelles comme les attaques d'apoplexie, les infarctus du myocarde ou les embolies pulmonaires.


Caillots sanguins mortels

Le rôle des plaquettes sanguines dans l'apparition de maladies cardio-vasculaires a longtemps été sous-estimé“, observe Kenneth Clemetson. Pourtant, l'artériosclérose rend les vaisseaux fragiles et leurs parois internes se déchirent. Les plaquettes sanguines tentent alors de colmater la zone déchirée en s'y fixant et en formant des caillots qui, emportés par le torrent sanguin, risquent ensuite de boucher des vaisseaux dans le cerveau, les poumons, le cœur ou d'autres organes vitaux. Il existe certes déjà quelques médicaments qui empêchent la formation de caillots sanguins. Le plus ancien est l'acide acétylsalicylique, plus connu sous le nom d'aspirine. Il inhibe une enzyme dans les plaquettes sanguines, agissant comme un léger anticoagulant. Cela peut provoquer par ailleurs des irritations de l'estomac et des allergies. D'autres principes actifs, qui nécessitent un contrôle régulier de la coagulation du sang (Quick) chez le preneur, sont l'héparine, qui ne peut être prise par voie orale mais par injection sous-cutanée, ainsi que la coumarine.

Clemetson et son équipe se sont concentrés sur les récepteurs des plaquettes sanguines, qui accueillent des substances spécifiques ou d'autres cellules. Les plaquettes sanguines y ré-agissent, par exemple en devenant agglutinantes et en s'agrégeant. Certaines substances contenues dans les venins de serpents peuvent aussi se fixer sur ces récepteurs, puis soit activer soit bloquer les plaquettes sanguines, provoquant dans ce dernier cas une hémorragie.


Venins de serpents comme modèles d'étude

Sur le modèle du venin de serpent, un premier groupe d'agents actifs contre les caillots sanguins a été mis au point, inhibant sélectivement le récepteur de plaquettes sanguines glycopro-téine IIb/IIIa. Ce récepteur est actif essentiellement lors de la formation de caillots sanguins. Les inhibiteurs glycoprotéine IIb/IIIa se sont révélés efficaces après de lourdes opérations cardiovasculaires et lors de crises aiguës d'angine de poitrine, leur administration doit se faire cependant par voie intravei-neuse. Administrés par voie orale, les inhibiteurs glycoprotéine IIb/IIIa ne se sont pas révélés efficaces jusqu'à présent. Par conséquent ils ne conviennent pas pour un traitement durant toute une vie comme en ont besoin de nombreuses personnes.

Clemetson et son équipe utilisent aussi le venin de serpent pour dépister les récepteurs des plaquettes sanguines et examiner leurs structures et leurs fonctions. C'est de cette façon qu'ils ont étudié par exemple le récepteur "glycoprotéine Ib". C'est le récepteur d'une petite protéine sanguine, le facteur von Willebrand. Celle-ci entre en action tout au début de la formation de caillots sanguins et son rôle est d'assurer que les plaquettes sanguines s'agrègent et adhèrent à la paroi des vaisseaux. Clemetson et son équipe ont défini avec des cristallographes d'Angleterre la forme tridimensionnelle de ce récepteur. Des collègues de Belgique ont mis au point des anticorps contre ce récepteur, qui ont révélé leur efficacité dans des études précliniques. Ces anticorps sont cependant digérés dans l'estomac. Il faut par conséquent - comme l'héparine et les inhibiteurs glycoprotéine IIb/IIIa - les injecter.


Récepteur pour le tissu conjonctif

Clemetson place à présent ses espoirs dans un autre récepteur de plaquettes sanguines, qu'il a découvert avec son équipe: la glycoprotéine VI. Ce récepteur reconnaît le collagène, un important constituant du tissu conjonctif, présent sur les fragiles parois des vaisseaux en cas d'artériosclérose. Si ce récepteur pouvait être masqué par une substance active, la formation pathologique de caillots sanguins s'en verrait diminuée. Prochaine étape, Clemetson veut découvrir à quoi ressemble la liaison entre le récepteur et le tissu conjonctif. Si le récepteur est petit, il y a une chance de pouvoir concevoir une petite molécule qui occupe le récepteur sans être digérée par l'homme et sans effets secondaires. Pour tout dire, on aurait alors découvert un nouveau et prometteur anticoagulant.

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Invité
Très intéressant.
Je m'intéresse beaucoup aux découvertes médicales. C'est dailleur dans ce domaine que je vais travailler à partir de cet été.

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