Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 25 novembre 2008 NAC : ces animaux victimes de la modePythons, mygales, iguanes... Les nouveaux animaux de compagnie (NAC) exotiques fascinent, répugnent. Ou lassent. Abandonnés ou saisis, ils sont de plus en plus nombreux à échouer au zoo de Lille. Lequel, « saturé », refuse d'être le « chaînon » d'un marché souvent illégal, et appelle les propriétaires à plus de responsabilité. PAR SÉBASTIEN BERGES OAS_AD('Position1'); region@lavoixdunord.fr Bouille triangulaire, billes charbonneuses et peau satinée, elle dort dans son terrarium. Derrière sa vitre, cette couleuvre d'Asie de plus d'un mètre ne paie pas de mine. Quand elle se baladait librement dans le feuillage d'un arbre lillois, elle devait faire son petit effet sur les passants. C'est là que les pompiers l'ont cueillie, un jour de 2007. Le reptile n'est pas un cas isolé. Python royal planqué dans un frigo, couleuvre de l'amour en goguette dans un jardin, iguane réfugié dans des toilettes... Les cas pullulent de ces NAC exotiques déboulant dans notre décor quotidien. Souvent, une même issue : « L'animal a été remis au zoo de Lille. » Un parc « référencé comme capacitaire » pour ce type de ménagerie. « Ce qui manque, ce sont de vrais centres d'acclimatation qui auraient la capacité d'accueillir tous ces animaux après leur saisie », regrette le vétérinaire Frédéric Vlaemynck (lire ci-contre). La SPA ne faisant pas dans Le Livre de la jungle, le parc lillois est un fréquent terminus pour les bestioles échappées de Fort Boyard. Sauf que La directrice, Géraldine Cassiat-Morisset, crie pouce. « Nous n'avons pas vocation à devenir un refuge. Nous sommes à saturation. » Dans la touffeur de la serre tropicale, un dragon placide passe en revue les poussettes. Comme les quatre colocataires de son vivarium, cet énorme iguane vert a été amené au parc après une saisie. Pour marquer les esprits, le zoo a choisi de faire une place, entre capucins et chevrotains, à ces serpents des blés, ces tortues, ces boas dont il hérite par dizaines, bien contre son gré. Les chiffres donnent le tournis. 88 iguanes, 20 serpents-rois, 250 tortues de Floride, 17 boas constrictors, des amazones, des gris du Gabon, des singes... La liste des animaux amenés, depuis une dizaine d'années, par les pompiers, les douaniers est vertigineuse. Quand il ne s'agit pas d'abandons ou d'évasions. Longévité animale « Nous réalisons une capture par jour en moyenne, beaucoup plus en été, indique l'adjudant-chef Franck Curella, l'un des trois sapeurs-pompiers spécialisés. Le parc reçoit actuellement « un appel par jour » de propriétaires de tortues lassés de leur animal. Il ne donne plus suite. « On ne veut plus être le chaînon final d'un marché, une solution de facilité pour les propriétaires », dixit Géraldine Cassiat-Morisset. « Les NAC exotiques viennent à 99 % du trafic », rappellent des panneaux censés réveiller la conscience des visiteurs. « On essaie d'expliquer qu'acheter l'un de ces animaux n'est pas un choix à prendre à la légère », confie Anne-Sophie, assistante-scientifique au parc. Un boa constrictor (3-4 m) peut vivre vingt-cinq ans. Un gris du Gabon, cinquante. Une longévité qui s'accommode mal des lubies. « Il s'agit trop souvent d'achats d'impulsion, soupire la directrice, par des personnes qui ne mesurent pas l'investissement que réclament ces bêtes. » Sans parler des connaissances. Wikipedia remplace trop souvent tout bagage scientifique. « Aller chercher des infos sur un forum internet pour nourrir son reptile, c'est dangereux, met en garde Frédéric Vlaemynck. « Internet, c'est pointu, mais c'est aussi une poubelle. J'ai lu sur des blogs qu'on pouvait donner des croquettes pour chien aux iguanes. » Faute de soins, certains animaux arrivent plus morts que vifs. D'autres présentent des troubles du comportement, ne supportent plus leurs congénères, s'automutilent. En bout de chaîne, le zoo est le creuset d'une certaine inconséquence moderne. S'il ne peut la guérir, il refusera dorénavant de la soulager à bon compte. • Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites