Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 4 février 2009 Duel de venins entre une grenouille et une vipère de la mort ! Les grenouilles à toxicité mortelle n'effraient en rien la Vipère de la mort ! Certaines espèces de serpents australiens ont développé une stratégie pour le moins étonnante : ils peuvent se nourrir de grenouilles extrêmement toxiques en ayant recours à une arme très efficace : La patience ! Ben Philips et Richards Shine, deux chercheurs de l'Université de Sydney (Australie) sont venus apporter des informations étonnantes et très peu connues jusqu'à ce jour au sujet de la vipère de la mort (qui n'est d'ailleurs pas une vipère comme son nom l'indique mais un serpent). La vipère de la mort qui a particulièrement suscité leur intérêt vit dans le Nord Australien. Ce serpent se nourrit principalement de lézards et d'oiseaux, mais de temps en temps son appétit est aussi titillé par les batraciens. Or chez les grenouilles, il existe aussi des espèces très dangereuses, et certaines dissuadent d'emblée les éventuels prédateurs imprudents qui tenteraient d'en faire leur repas. En effet, si un agresseur vient à rester trop longtemps en contact avec le poison qui recouvre leur peau, celui-ci n'a quasi aucune chance de s'en remettre : c'est la mort assurée. C'est le cas notamment de la Lymnodynastes Convexiusculus (ou grenouille marbrée), couverte d'une pellicule gélatineuse, gluante et toxique et de la Litoria dahlii, dont le poison est encore plus violent. Leurs mécanismes de défense ne s'arrêtent pas là, car même à l'état de cadavre les toxines de ces deux grenouilles ont la capacité de rester actives pendant un très, très long moment encore... Qu'importe pour la vipère de la mort, celle-ci a décidé de défier le danger ! Elle est d'ailleurs la seule à s'y être essayée, ces batraciens n'ayant pas de prédateurs en raison de leur «bouclier» extrêmement venimeux. Ainsi, pour parvenir à ses fins, notre serpent va d'abord avoir recours à son traditionnel moyen d'attaque pour anéantir sa proie, mais comme ensuite il y a un obstacle majeur, à savoir le caractère non-comestible de ces grenouilles, il va dès lors, faire usage d'une méthode qui évoque pour le moins une adaptation à la situation, pour ne pas dire une certaine forme d'intelligence... Comment opère-t-il alors ? Tout d'abord le serpent tue classiquement sa proie avec son puissant venin. Ici l'action d'injection du venin est tellement rapide que la manœuvre ne sera pas trop risquée pour lui, il lui suffit simplement d'éviter un contact prolongé avec le toxique concurrent. Comme à l'accoutumée, en quelques secondes le poison du serpent foudroie la proie, celle-ci tombe et meurt. Mais contrairement au comportement habituel qui consiste à manger la proie à la seconde où elle meurt, notre serpent n'y touchera pas : il va simplement miser sur le délai et la patience en restant sereinement à côté de son butin. Dès lors, non seulement il semble avoir saisi que le poison de ces grenouilles ne fera plus d'effet au bout d'un certain temps, mais ce qui étonne encore plus c'est que ce serpent fait bien la différence entre les temps d'attente qui ne seront pas les mêmes pour chacun de ces deux amphibiens : pour la Lymnodynastes Convexiusculus le poison ne disparaît qu'au bout de 12 minutes après la mort, et le serpent respecte scrupuleusement ce temps nécessaire avant de commencer à avaler sa proie. Quant à la Litoria dahlii (dont le poison est plus puissant), il faudra attendre 40 minutes... le serpent n'y touchera pas avant, il attend bel et bien les 40 minutes ! Si on porte un regard évolutionniste, on se dit que le serpent a adopté un comportement supérieur, non seulement vis à vis de sa propre famille reptilienne, mais aussi vis à vis de ces grenouilles, car on constate d'évidence que ces deux proies sont dans l'impossibilité de développer des moyens de protection plus efficaces pour échapper à ce prédateur et ainsi parvenir à mieux assurer la perpétuité de leur espèce. Certes ces grenouilles se sont munies d'un poison très dissuasif, mais ce serpent est parvenu à le déjouer ; et malheureusement même venimeuses, ces grenouilles resteront maintenant absolument désemparées face à ce genre de stratégie (dont elle n'ont et n'auront jamais conscience puisque tout se passe après leur mort). Le procédé qui consiste donc à faire usage de la patience est un coup double pour la vipère de la mort : elle a élargi son champs des possibles pour se nourrir en utilisant un comportement qu'on peut qualifier de très astucieux, mais elle est assurée aussi que la proie ne puisse développer des moyens de défense qui viendront tenter de contrer sa tactique ...Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites