Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 28 avril 2009 Le dragon vert d'OléronL'île de Komodo possède son dragon : le varan, un lézard de 2 mètres de long qui raffole des oeufs et des petits mammifères. L'île d'Oléron a le sien, beaucoup moins imposant bien qu'étant le plus grand lézard d'Europe. Il peut atteindre 65 centimètres de long. Le lézard ocellé, à l'accent plutôt méditerranéen, vit également dans les dunes grises de l'île lumineuse. C'est d'ailleurs la population la plus septentrionale du vieux continent.C'est là que les naturalistes de la jeune association Obios (1), basée à Pont-l'Abbé-d'Arnoult, l'observent pour mieux le protéger. « Il y aurait de 500 à 1 000 individus dans l'île. On travaille à leur sauvegarde avec le propriétaire du terrain, en l'occurrence l'Office national des forêts. Il s'agit essentiellement de préserver leur biotope en entretenant les clôtures de bord de route qui empêchent les vacanciers de piétiner les dunes », explique Florian Doré qui a réalisé son mémoire de master sur l'ocellé avant d'entrer à l'association. Il marche sur les traces de Pierre Grillet, naturaliste des Deux-Sèvres et auteur des premières études sur la colonie oléronnaise de lézards ocellés. Dépendant du lapinCertes, il est sans doute un peu excessif d'appeler dragon ce doux reptile qui ne se nourrit guère que de gros insectes et de mollusques. Mais il est, comme le varan, de la famille des sauriens, donc des dinosaures, si souvent apparentés aux créatures légendaires crachant du feu.Le lézard d'Oléron ne crache rien. Inoffensif bien que très farouche et capable de mordre s'il se sent agressé, il est inscrit sur la liste rouge des espèces très menacées. C'est naturellement la destruction de son habitat naturel qui est responsable de son déclin.« Mais la disparition progressive des lapins de garenne a également son importance. Car le lézard ocellé utilise opportunément ses gîtes pour se cacher. Moins de lapins, moins de gîtes, moins de lézards », poursuit Florian Doré qui, durant ses études, passait quatre mois par an sur le terrain pour étudier le comportement du grand lézard vert. En paëllaL'avantage de la population de l'île d'Oléron, c'est qu'elle se maintient. « C'est pour ça qu'elle est devenue le laboratoire pour toute la France. Il y a encore de l'espoir de sauver le lézard ocellé. Mais cela passe par Oléron », poursuit Florian Doré. En première ligne pour le plan national de conservation du reptile, Obios a reçu mission, du ministère de l'Environnement, de rédiger le rapport national à partir des observations réalisées en Oléron mais également du côte de Bussac-Forêt, où se maintient également un îlot de population de lézards ocellés. Moins spectaculaire que le dragon de Komodo, le petit dragon d'Oléron n'en suscite pas moins toute la sollicitude de la communauté scientifique. Du moins en France. Car, en Espagne, on continue à en enrichir la recette de... la paëlla.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites