Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 2 juin 2009 Archipel de Wakatobi : un havre de paix pour les tortues marines Une poignée d’Indonésiens se rallient à la cause des tortues marines. Il y a cinq ans, le ballet de la ponte des tortues était attendu avec impatience par les habitants. Et pour cause, chaque œuf revendu 6 centimes d’euros permettait aux familles démunies d’envoyer leurs enfants à l’école ou d’agrémenter les repas. Depuis, la situation a bien changé, les habitants sont désormais les meilleurs défenseurs de la cause… La scène se passe sur l’île de Runduma, dans l’archipel de Wakatobi, un chapelet d’îles indonésiennes. Une tradition séculaire. « Chaque nuit, les familles se relayaient pour aller récolter les œufs fraîchement pondus », témoigne La Brani, le chef de l’île. L’argent récolté permettait la survivance des 500 habitants de l’île, qui y voyaient là un signe du destin. Une offrande divine. Mais voilà, le syndrome de protection des animaux menacés les a touchés. Ils ont pris conscience du caractère assassin de leur geste et ont radicalement changé de stratégie. Aujourd’hui, ils se sont transformés en véritables défenseurs de la cause des tortues marines. Il faut dire qu’au rythme où ils recueillaient les œufs, la race n’allait pas tarder à s’éteindre. « J’ai arrêté de ramasser les œufs en 2005 après avoir pris conscience que si nous continuions, les générations futures ne sauraient pas à quoi ressemble une tortue », confesse Hatipa, 42 ans. Mais comment accepter de renoncer à une manne d’argent ? Pour des pêcheurs dans le besoin, la question est lourde de conséquences. Mais grâce à un effort collectif, cette perte de revenus a été compensée par l’envoi d’instituteurs, le versement de subventions et l’organisation de visites de personnalités célèbres. Pour que l’archipel de Wakatobi devienne le berceau de l’épanouissement des tortues vertes et Caret. Sauvegarde des tortues et initiation des enfants L’opération de sauvegarde a porté ses fruits. L’année dernière, 300 tortues ont rejoint les plages de sable blanc d’Anano, une île inhabitée non loin du village de Runduma, pour y pondre quelques 3 000 œufs. Et c’est toute la population qui profite désormais de la cohabitation avec ces petites pondeuses. La prise de conscience a été radicale. L’avenir de leurs îles étant lié à l’éco-tourisme, ils doivent rendre à la nature les bénéfices qu’elle leur apporte. Désormais, les enfants sont initiés dès le plus jeune âge aux sciences de l’environnement et à la protection de la nature et des espèces qui la composent. Malheureusement, ce n’est qu’une infime partie de la population indonésienne qui s’est attachée à la cause de ces tortues. Non loin de là, sur les îles de Bornéo et de Sumatra, le commerce des œufs est toujours largement pratiqué. Les amendes ne dissuadant pas les éco-terroristes. Les œufs ne sont pas les seuls à être utilisés, les tortues sont également menacées pour leur viande, très prisée sur les îles voisines de Lombok et de Sumbawa. La pollution, la destruction des récifs coralliens, la pêche, le braconnage…les tortues menacées subissent de plein fouet les attaques humaines, l’argent aura-t-il toujours raison ? Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites