Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 4 juillet 2009 Morsures de serpents en Afrique subsaharienne : La cause d’environ 30 mille décès par anLes pays d’Afrique subsaharienne partent en croisade contre les envenimations. Les chiffres révèlent environ un million de morsures de serpents par an. Mais, même si le dispositif sanitaire est là, les moyens ne suivent pas.Les morsures de serpents constituent un véritable problème de santé publique en Afrique subsaharienne. Elles sont la cause d’environ 30 mille décès par an dans la région. Une situation qui s’explique ‘par une mauvaise réponse des systèmes de santé’ des pays de l’espace Cedeao, selon le Docteur Boubacar Dankoko, conseiller technique numéro 1 du ministère de la Santé, de la Prévention et de l’Hygiène publique. Il présidait hier, à la place du ministre empêché, l’atelier de réflexion et de préparation d’un séminaire régional pour une meilleure connaissance de l’épidémiologie et une meilleure prise en charge des morsures de serpents dans les pays de la Cedeao. Cette rencontre est à l’initiative du Centre anti-poison de Dakar. Les pays d’Afrique subsaharienne partent en croisade contre les envenimations. Les chiffres révèlent environ un million de morsures par an. Même si le dispositif sanitaire est là, les moyens ne suivent pas. Du moins, des insuffisances ont été notées dans la prise en charge, relève le directeur du Centre anti-poison de Dakar, le Professeur Amadou Diouf. Mais, selon lui, cette situation n’est pas spécifique au Sénégal, mais concerne toute la sous-région. ‘Les morsures de serpents sont considérées comme des parents pauvres. La situation de la prise en charge des morsures ne se situe pas à un niveau satisfaisant’, fait remarquer le spécialiste en toxicologie. Pour remédier à ce handicap, le Centre anti-poison, à travers cet atelier, veut renforcer la capacité des agents, surtout ceux se trouvant dans les zones reculées du Sénégal, à prendre en charge les morsures de serpent, car il y a toujours risque d’une perte de vie lors d’une morsure. L’objectif de cet atelier de Dakar est de sensibiliser les autorités sur la problématique des envenimations par morsure de serpent au Sénégal. Il s’agit de définir la place du Centre anti-poison dans la prise en charge des envenimations ophidiennes et de faire l’état des lieux sur les accidents liés aux morsures de serpents au niveau des services de réanimation et des urgences dans les hôpitaux. A l’issue de cette rencontre, tous les prestataires se situant au niveau de la charpente devront pouvoir affronter une morsure en ayant une technicité requise. Pour le Professeur Jean Phillipe Chippaux, personne n’est épargné par ces morsures de serpent. Et c’est la population active, en majorité les jeunes dans le monde rural, bras considérables de l’économie agricole, qui est la plus atteinte. D’où l’intérêt, dit-il, de répertorier le nombre de cas et de savoir quels sont les besoins en termes de ressources thérapeutiques des pays. Invité à donner une conférence sur le thème : ‘Serpents venimeux et envenimations en Afrique de l’Ouest’ ce vendredi à l’Ucad II, le Professeur de l’Université Paris VI livre un avant-goût de sa présentation. De son avis, il s’agit de développer les ressources thérapeutiques actuellement à notre disposition et qui ne sont malheureusement pas disponibles dans les structures de soins, surtout en milieu rural. Cependant, le Professeur Chippaux se réjouit que les Etats africains commencent à prendre conscience de la problématique des envenimations. Il appelle ainsi à une mobilisation de toutes les ressources financières, des laboratoires fabriquant des sérums antivenimeux, des Ong, des médecins, des infirmiers responsables des unités de soins des structures sanitaires. En outre, il a été question de situer la place de la médecine traditionnelle, car elle reçoit en premier lieu les cas de morsure. ‘Il faut travailler avec les tradipraticiens et voir ce qu’ils ont à nous proposer et de s’entendre sur les méthodes thérapeutiques’. SUR UN BESOIN D’UN MILLION DE SERUMS ANTIVENIMEUX : Seuls 20 mille sont vendus en Afrique subsaharienne En Afrique subsaharienne, les besoins en sérums antivenimeux sont estimés à près d’un million d’ampoules par an. Mais, seules 20 mille ampoules sont vendues. Un manque à gagner considérable pour le marché. ‘Le problème est un problème commercial. Si on arrive à fournir aux structures de santé 200 à 300 mille ampoules pour les patients qui arrivent chez eux, cela multiplierait par 10 le marché du sérum antivenimeux’, relève Jean Phillipe Chippaux. Et de souligner l’intérêt de mettre les molécules à la disposition des gens qui en ont besoin dans les structures sanitaires rurales. ‘La prise en charge d’un cas de morsure de serpent est coûteuse, car on ne s’est pas adapté aux ressources thérapeutiques’, estime le spécialiste qui invite à une diminution considérable du coût de la prise en charge. Cela, dit-il, passe par une accessibilité des médicaments. ‘Les médicaments sont efficaces, tolérés, mais ils ne sont pas accessibles à cause de leur cherté’, note Chippaux qui ajoute que si les médicaments ne sont pas mis à la disposition des structures sanitaires, les laboratoires n’arriveront pas à les écouler et les prix resteront élevés. Par contre, les fabricants vont vendre beaucoup plus et baisser les prix si les ampoules arrivent jusqu’aux structures de soins. Issa NIANG Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites