Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 15 juillet 2009 On meurt par l’envenimation scorpionique Ainsi, on voit arriver les pénuries d’eau, les intoxications alimentaires, l’oisiveté des enfants qui ne sont plus dans les écoles, et ce qui est spécifique aux wilayas des Hauts- Plateaux et du Sud, les piqûres de scorpion dont certaines sont mortelles. En effet, les envenimations par piqûres de scorpions sont fréquentes dans la région. Chaque été, des centaines de cas de piqûres sont dénombrées dont des dizaines de cas mortels. Un problème de santé publiqueLa dernière victime en date est une petite fille, D. F., âgée de 2 ans, décédée dans la matinée du vendredi dernier à l’hôpital de Boussaâda suite à la piqûre d’un scorpion.Pieds nus, elle était dans la cour de la maison au douar Maârif, 45 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de M’Sila, par une torride nuit d’été. A la première marche, le dard venimeux lui injectait la mort dans une veine plantaire, à l’âge où l’insouciance élude les craintes. Malgré les nombreuses victimes causées par le plus vieil animal au monde (500 millions d’années), l’homme reste insouciant. Il contribue à contribuer à la prolifération des gîtes de scorpions par la rurbanisation, le manque d’hygiène, les bidonvilles et la pollution sous toutes ses formes. Cet animal nocturne, actif en été, se nourrissant de proies fraîchement tuées ou vivantes, résistant aux agressions thermiques, au jeûne (il peut rester 1 an sans manger), à la déshydratation (40 %), à l’asphyxie, aux infections microbiennes et même aux irradiations (il a été retrouvé vivant après les essais nucléaires d’In Ekker). L’envenimation scorpionique est un problème de santé publique en Algérie selon l’OMS. En effet, pour les responsables de la directeur de la prévention au ministère de la Santé, le nombre de piqûres qui est de 50 000 cas par an, avec une moyenne de décès comprise entre 70 et 100 cas, dont 65 % chez les enfants, doit attirer l’attention sur l’importance de la lutte contre l’envenimement. Les wilayas les plus touchées par les piqûres de scorpion sont Biskra, Djelfa, M’sila, Ouargla, El-Oued et Adrar où 4 000 cas ont été enregistrés pour 100 000 habitants. Les wilayas de Batna, Laghouat, Tamanrasset, Tiaret, Médéa, El-Bayadh, Naâma et Ghardaïa ont également enregistré 1 000 à 4 000 cas pour 10 000 habitants.Selon les mêmes responsables, les wilayas ayant enregistré 100 à 1 000 cas de piqûres sont Béjaïa, Béchar, Bouira, Tébessa, Tlemcen, Sétif, Mascara, Bordj Bou-Arréridj, Tissemsilt, Khenchela, Tipasa et Aïn Defla. Pour la commission nationale de lutte contre les piqûres de scorpion, la prise en charge diffère d’une région à l’autre selon la gravité et le degré d’envenimation, estimant que 95 % des piqûres étaient légères, 2,5 % moyennes et 2,5 % représentaient un danger pour la personne piquée.Concernant la prise en charge médicale, il s’agit d’une hospitalisation de six heures avec surveillance clinique pour les piqûres légères et moyennes et la réanimation et soins intensifs de 3 jours pour les cas sévères Le coût de la prise en charge de ces 50 000 cas de piqûres s’élève à 90 000 000 DA. Le montant global pour la prise en charge des piqûres légères assurée par le centre médical est estimé à 30 875 000 DA soit 650 DA pour chaque injection, alors que le coût global des cas moyens est de 2 250 000 DA soit 1 800 DA pour chaque injection. Quant aux cas sévères où le coût de l’injection atteint 15 000 DA, la prise en charge globale est de 18 750 000 DA auxquels s’ajoutent les frais d’hospitalisation estimés à 56 250 000 DA L’endémie est périurbaine à 65 % et l’incidence de l’envenimation calculée. L’extension urbaine l’a spolié de ses repaires naturels. De mœurs nocturnes, l’absence d’éclairage public encourage cet insecte craintif à vaquer librement. Le réseau d’assainissement lui offre des facilitations pour ses déplacements, il peut ainsi le faire de jour, dans ces conduits humides et frais à l’abri des regards. Les conduites d’évacuation des baignoires et lavabos, le font pénétrer dans des endroits insoupçonnés. Parmi ses paradoxes, il craint la chaleur. Il gîte sous la pierre, relativement fraîche le jour, pour la quitter le soir, lui préférant la fraîcheur extérieure. La glande pleine de venin, il part la nuit tombée à la recherche de sa pitance. Sa piqûre serait moins nocive au petit matin, son ampoule évidée par ses multiples piqûres sur ces proies, ne contiendrait pas assez de venin pour tuer.Selon nos sources, le bilan au niveau de la wilaya de M’Sila, en 2008, il a été enregistré 4 555 cas de morsures de scorpion, causant la mort de 15 personnes. Pratiques ancestrales pour lutter contre le scorpionEn recourant tout simplement à ses prédateurs naturels, que sont les gallinacés : coq, poule, dinde, canard et autres, qui généralement cohabitaient avec la famille. Le hérisson, autre insectivore, de mœurs nocturnes, était domestiqué pour les besoins de la cause. D’autres pratiques ancestrales étaient de mise tel que le sac de jute mouillé mis au pas de la porte, la fraîcheur du tissu retenait le scorpion jusqu’au matin. Les chaussures n’étaient jamais abandonnées à l’extérieur des logis. Les ustensiles et autres contenants étaient toujours renversés et haut placés pour ne permettre aucune intrusion désagréable. Le couchage à même le sol était évité ; la literie était préalablement vérifiée, avant son utilisation. L’oignon est utilisé en cuisine et en appât. On trouvait souvent, le scorpion enfoui dans l’oignon sec ensaché.Mais, selon un vieil homme de la région de Ben S’Rour, l’arrivée des techniques médicales modernes, telles la sérothérapie et autres médications, ont quelque peu dépossédé le citoyen de sa vigilance. Il pense qu’il serait sauvé en cas d’envenimation, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Une chose reste sûre : le fléau est toujours très important et fait des victimes à la pelle. Ce n’est pas pour diminuer le travail et les efforts du comité national qui, comme organisation, a fait beaucoup de progrès pour sensibiliser la population et aussi le personnel médicale, paramédical et administratif. Mais les chiffres annoncés ne semblent pas refléter la vraie réalité d’un drame que seuls des ruraux démunis de tout peuvent apprécier à sa juste valeur dans la perte de leur progéniture. Le plus aberrant aussi pour ces familles en détresse est d’être confrontées à des situations comme celle des médecins en vacances ou des vaccins qui sont inefficaces. Face aux dégâts matériels et moraux engendrés par cet insecte venimeux, les habitants des régions les plus touchées devraient éliminer des gîtes occasionnels constitués par les anfractuosités des murs démunis de crépissage, l’éloignement des gravats et déchets ménagers et l’éclairage extérieur individuel et public.Il faut aussi apprendre aux habitants de ces régions, les gestes qui sauvent tels que : enlever le scorpion des habits, chaussures, literie … et le tuer ; retirer le piqué du lieu de la piqûre ; noter la taille et la couleur du scorpion ; calmer le piqué et son entourage ; noter l’horaire de la piqûre ; évacuer immédiatement le piqué vers la formation sanitaire la plus proche ; collaborer avec le corps soignants. Certains comportements à éviter tels que : éviter la piqûre à l’aiguille et la scarification qui peuvent favoriser la diffusion du venin et la surinfection ; éviter la succion qui peut être à l’origine de l’envenimation de la personne qui la pratique ; éviter la pose du garrot qui exacerbe la douleur et engendre de complications graves pouvant conduire à l’amputation du membre ; ne pas utiliser certains produits sans effets comme l’henné, le gaz et le miel…S.-K. B. Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites