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Max|mum-leterrarium

La couleuvre, une bonne nageuse inoffensive

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La couleuvre, une bonne nageuse inoffensive


Il n'est pas si rare de croiser un serpent quand on nage dans les lacs suisses. Si une telle rencontre peut sembler effrayante, elle est cependant sans danger, car seules les couleuvres s'aventurent dans l'eau. Explications sur les rives du Léman avec le spécialiste des reptiles Jean-Marc Fivat

Avez-vous déjà imaginé, lorsque vous faites quelques brasses dans un lac suisse, vous retrouver face à un serpent d'environ un mètre de long? Pourtant, de telles rencontres ne sont pas rares, comme l'explique le naturaliste Jean-Marc Fivat, membre du KARCH, le Centre de coordination pour la protection des amphibiens et des reptiles de Suisse: «Certains serpents partent au large dans l'espoir d'attraper les petits poissons dont ils se nourrissent. Mais quand ils croisent un nageur, ils plongent aussitôt dans les profondeurs pour l'éviter, sans jamais chercher à l'attaquer!» Effrayant donc, mais sans danger.
En effet, si vous croisez un serpent, ce n'est pas une vipère - aucune des deux espèces suisses ne s'aventure jamais sur les eaux de nos lacs - mais l'une des trois espèces de couleuvres lacustres helvétiques (vipérine, tessellée ou à collier).
Espèces protégées
Les nageurs comme les propriétaires de bateaux sont ainsi rassurés, car les couleuvres montent aussi à bord! «Elles trouvent des logis de rêve sous les bâches ou près des moteurs, avec en plus un accès direct à l'eau», explique Jean-Marc Fivat, qui reçoit régulièrement des appels afin d'en déloger. «La personne qui en trouve une sur son embarcation peut, soit en informer le gardien du port, soit la police, qui contactera un spécialiste. Elle peut aussi - en enfilant des gants si ça la rassure - remettre elle-même la couleuvre à l'eau à l'écart du port.»
Toutefois, certains navigateurs, portés par une peur maladive, n'hésitent pas à tuer l'inoffensive squatteuse à coups de bâton, se mettant de ce fait hors la loi, tous les serpents suisses étant protégés. Et la situation est particulièrement problématique sur la Riviera vaudoise qui abrite, en plus de la très répandue couleuvre à collier - que l'on trouve à proximité de tous les lacs de Suisse à moins de 1100 mètres d'altitude -, la couleuvre vipérine, le serpent helvétique le plus menacé. Seulement mille individus subsistent en Suisse, réparties en trois colonies: entre Villeneuve et Lausanne, le long du Rhône à Genève et sur les canaux proches de Martigny. Elle partage son territoire lémanique avec une autre couleuvre: la tessellée, que l'on ne trouve qu'autour du Léman et au Tessin, d'où elle a été importée. «Elles se ressemblent énormément, bien que la couleuvre tessellée soit un peu plus grande (1,20 m, contre 80 cm pour la vipérine, ndlr). La tessellée apprécie aussi les rochers et les anfractuosités des murs de pierre proches de l'eau. Elle est d'ailleurs en train de prendre naturellement le dessus sur la vipérine», précise Jean-Marc Fivat en soulevant les pierres qui bordent une petite plage de galets très fréquentée de Corseaux (VD) où il découvre un jeune spécimen d'une quarantaine de centimètres. Une couleuvre tessellée, affirme-t-il après avoir examiné les écailles de sa tête... à la loupe! «Leur similitude, avec ce dos brun verdâtre surmonté d'un motif foncé en zigzag, nous oblige à compter les écailles sous la bouche et autour des yeux, plus nombreuses chez la couleuvre tessellée.»
Mesures d'intimidation
Peu ravi d'être dérangé, l'animal souffle, se débat, gonfle la tête, à la manière d'une vipère, mais ne mord pas (la couleuvre n'a ni crochet ni venin). En revanche, il nous gratifie, comme chaque couleuvre qui se sent en danger, d'une odeur nauséabonde de poisson pourri, que même un bon savon aura du mal à faire disparaître.
Sa présence à cet endroit apparaît comme une évidence pour notre guide. «Durant les journées ensoleillées de la mi-mars à la mi-octobre, période où les couleuvres n'hibernent pas, elles commencent par un bain de soleil sur les pierres et poursuivent par une partie de chasse. Ensuite, elles se préservent du soleil en se cachant sous un rocher ou dans une cavité, avant de s'exposer à nouveau aux rayons solaires et de repartir à la pêche en fin d'après-midi.»
Non loin de là, une petite fille nous observe depuis son jardin. Elle nous raconte que les couleuvres viennent régulièrement dans sa maison. Mais chez elle, l'émerveillement a depuis longtemps pris le pas sur la crainte...

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