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Christian Derwey: «J’avais 10% de chances de survivre»

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Christian Derwey: «J’avais 10% de chances de survivre»


Un passionné de serpents s’est fait mordre par une de ses vipères du désert. Un animal qui tue 10 000 personnes par année

Sébastien Jost - le 04 août 2009, 13h03
Le Matin
2 commentaires

«Les médecins estimaient à 10% mes chances de survie. Ils ne me l’ont dit qu’après. Ça fait bizarre.» Christian Derwey a eu de la chance. Beaucoup de chance même. Il y a une dizaine de jours, il a été mordu par une de ses Echis coloratus, une vipère du désert en français. Un serpent au venin extrêmement toxique qui tue 10 000 personnes par année entre le Maroc, Israël et l’Egypte. «En étant soigné, on a toujours 80% de risques de mourir», explique le passionné de reptiles qui possède, entre autres, un cobra royal et des mambas.
Connaissant très bien son domaine – il collabore avec l’Office vétérinaire cantonal pour donner des cours à ceux qui souhaitent posséder des serpents venimeux, le Fribourgeois doit aussi son salut à ses réactions très rapides. «Je n’ai pas paniqué et je me suis administré les premiers soins quelques secondes après la morsure.» Avec un instrument spécialement étudié pour cela, il s’est entaillé l’index qui avait été visé pour provoquer un saignement et chasser le poison. «La vipère qui m’a mordu a une année, précise Christian Derwey. Ses crocs sont petits, le venin n’a pas pu pénétrer profondément. C’est pour cela que j’ai utilisé cette technique.» A noter que les médecins sont plutôt opposés à cette méthode. Il s’est ensuite fait un bandage compressif. Pour terminer, il a pris des calmants et a mis de la glace sur son bras pour ralentir la circulation sanguine.

Recherche de sérum
L’amoureux des animaux rampants a alors passé des coups de fil pour trouver du sérum. Cela fait, il s’est rendu à l’Hôpital de Riaz en emmenant avec lui son classeur qui répertorie les effets des venins de la quarantaine de serpents qu’il possède. Grâce à un excellent dialogue avec les médecins, l’homme de 37 ans a pu être traité de manière très efficace. «Je ne voulais pas qu’on m’administre de sérum avant d’être persuadé que le serpent avait injecté du venin car cela peut avoir un effet très violent.» A part de la douleur dans l’index attaqué, Christian Derwey ne ressentait pas de symptômes particuliers. Les analyses de sang faites régulièrement par les médecins ont toutefois mis en lumière un phénomène inquiétant. «Mon taux de coagulation a commencé à chuter. Il est arrivé à zéro. C’est à ce moment qu’on a décidé de m’administrer le sérum.» S’en sont suivis cinq jours d’hospitalisation. Jeudi dernier, Christian Derwey a pu rejoindre sa famille. Et ses serpents.
Le venin de l’Echis coloratus, comme celui de toutes les vipères, attaque les tissus et les cellules et surtout le système sanguin. Si aucun traitement n’est administré, la victime peut souffrir d’embolie ou d’hémorragie interne et en mourir. D’autres serpents, comme les mambas ou les cobras, possèdent un poison qu’on appelle neurotoxique. Celui-ci attaque le système nerveux et entraîne une paralysie progressive des muscles. Cela conduit au décès par arrêt du système respiratoire. Bien souvent, seul l’administration d’un sérum peut sauver la vie. Ce produit est fabriqué en injectant de manière répétée des doses croissantes de venin à un cheval. Celui-ci va développer des anticorps. C’est à partir du sang de la bête hyperimmunisée qu’on pourra créer un produit antivenin.

Deuxième fois
En ce qui concerne les causes de la morsure, Christian Derwey est catégorique: il n’a pas manqué d’attention à cause de la routine. «Je voulais déterminer le sexe de la vipère. Je l’ai immobilisée en lui maintenant la tête sur un tapis en mousse. Je pense que j’avais la peau moite et que le serpent a adhéré à mon doigt lorsque j’ai retiré la main.» Dans le mouvement de recul, la vipère – femelle – aurait mordu ce qu’elle considérait comme un danger. Tout s’est passé très vite puisque seul un des petits crochets de 4 mm de long a touché sa cible. Un autre coup de chance. Qui sait ce qui aurait pu se passer si les deux crocs avaient atteint la main?
C’est la deuxième fois que Christian Derwey est mordu par un de ses reptiles. Il y a quelques années, il avait fait les frais d’une attaque de cobra. Mais le Fribourgeois assure qu’il n’abandonnera pas la passion qui l’anime depuis seize ans. La preuve: à peine rentré de l’hôpital, il manipulait de nouveau l’Echis coloratus. Et de sa mésaventure, il est bien décidé d’en tirer quelque chose de positif. «Avec les médecins qui m’ont sauvé la vie, nous allons élaborer un protocole très précis pour traiter les morsures de serpents.»

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