Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 24 août 2009 Je vous copie cet article en premier lieu pour la couleuvre. Animal menacé, animal familier Couleuvre vipérine, castor, ils vivent dans nos cours d’eau ; l’homme asphyxie leur espace vital. Le cri d’alarme de Laurent Ballesta Ghislaine Ribeyre - Paris Match Un serpent à deux têtes ? Non : des couleuvres vipérines en plein accouplement. A la saison des amours mais aussi tout au long de l’année, ce petit serpent (il dépasse rarement le mètre) est plus à l’aise dans l’eau que sur terre. Il y chasse le poisson et le batracien et, surtout, il est à l’abri de son pire ennemi : l’homme. A cause d’une vague ressemblance avec sa lointaine cousine la vipère, ce reptile pacifique et inoffensif périt souvent sous les coups de bâton. Ce n’est pas le seul danger qui pèse sur la couleuvre vipérine. Comme le castor, autre animal terrestre qui trouve son bonheur en nageant, elle voit son existence menacée par la dégradation de l’environnement, la pollution, l’aménagement systématique des berges. Habitué des plongées dans les grands fonds, le biologiste et photographe Laurent Ballesta s’est immergé dans nos rivières, à la rencontre de ces espèces fragiles que nous côtoyons sans vraiment les connaître. Quand le castor attaque, c’est toutes dents dehors – ces incisives plus coupantes qu’un couteau à bois, plantées sur des mâchoires deux fois plus puissantes que celles de l’homme, peuvent briser la colonne vertébrale d’un congénère. Ce jour-là, Laurent Ballesta ignore ce qu’il a fait pour provoquer le courroux d’une femelle : a-t-elle perçu le plongeur comme une menace ­envers ses petits, ou voulait-elle protéger l’accès à son territoire ? Toujours est-il qu’elle a foncé sur lui dans une traînée de bulles. « Elle a empoigné mon appareil photo avec ses griffes et l’a tiré vers elle, comme pour voir qui se cachait derrière », raconte le biologiste. L’animal a fini par faire demi-tour après avoir transmis son message : sur les quelques kilomètres de ­rivière qui forment son domaine, l’intrus est toléré, pas plus. Il a fallu trois ans à Laurent Ballesta pour se faire accepter par cette famille de castors installée dans la vallée du Gardon, à quelques kilomètres du pont du Gard, que lui avait signalée Gilles Larnac, président de Pile Poil, ­l’Association pour la protection, l’information et l’étude des mammifères sauvages du Gard. Habitués aux randonneurs, ces castors-là sont un peu moins méfiants que les autres. Mais si l’on fait mine de venir plus près, l’un d’eux donne l’alarme en frappant le sol de sa queue, et tous disparaissent illico dans la rivière. « Une boule d’argent quiavance comme une torpille »Pourtant, une fois sous l’eau, c’est la surprise : le castor se laisse plus facilement approcher, peut-être parce qu’il n’y voit pas très bien. Avec ses petites pattes avant munies de griffes, ses pieds palmés et sa queue plate couverte d’écailles, il est pataud sur le plancher des vaches, mais excellent ­nageur. En mode tranquille, il « pédale » avec ses pattes arrière, la tête hors de l’eau. En alerte, il ondule de tout son corps avec la queue en guise de gouvernail et se transforme en « une boule d’argent qui avance comme une torpille », dit Laurent Ballesta. Peu habitué à être suivi sous l’eau, l’animal pourrait être alerté par les bulles des plongeurs. Alors, le biologiste fait appel à Aqua Lung, une société qui fabrique – exclusivement pour la Marine nationale – des scaphandres spéciaux offrant une autonomie de six heures sous l’eau, sans bulles révélatrices, pour une charge de 5 kilos seulement. Il a pu s’en faire prêter un. Au fil des ans, les castors de la vallée du Gardon se sont habitués à lui, au point de le considérer comme partie intégrante du paysage. Dans leur hâte de transporter une branche, il leur est même arrivé de lui marcher dessus... De toute façon, en cas d’alarme, ils ont accès au meilleur des refuges : leur terrier. Creusé dans les berges, il est accessible par une entrée située entre 50 centimètres et 1 mètre sous la surface de l’eau. Les galeries mènent vers des chambres au sec, ventilées grâce à des trous d’aération – un des rares indices qui trahissent la présence des ­castors, avec les marques de dents sur les arbres et la présence de branches mises à nu. L’animal a le sens de la famille et vit en couple, avec généralement deux générations de rejetons (les portées sont petites, un ou deux individus). Les parents sont très attentifs pendant les premiers mois, mais virent sans état d’âme le jeune qui atteint 2 ans – parfois 3 –, car il y a des Tanguy chez les castors aussi. Ils sortent un peu avant le coucher du soleil pour aller chercher de la nourriture (plantes, jeunes pousses et arbustes tendres), jouer dans l’eau et se consacrer au rituel de la toilette. Assis sur ses pattes arrière, sur la berge, chacun utilise ses pattes avant pour peigner, nettoyer et ­déparasiter son propre pelage, puis celui du voisin. Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites