Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 25 septembre 2009 Le bruit de la ville nuit à la vie sexuelle des grenouilles Un grand coassement d'amour qui porte loin constitue le meilleur atout de séduction de la grenouille mâle. Mais à Melbourne ces amphibiens ont bien du mal à dominer le bruit de la circulation, et leur vie sexuelle en pâtit, selon une chercheuse australienne. Voilà qui pourrait expliquer au moins en partie le déclin de la population de grenouilles dans la deuxième ville d'Australie, estime Kirsten Parris, de l'Université de Melbourne, qui surveille une centaine d'étangs depuis 2000. Selon ses observations, le bruit de la ville réduit considérablement la portée du cri du mâle en chaleur, "et les grenouilles ont beaucoup plus de mal à attirer des partenaires, ce qui pourrait se traduire par une réduction de leurs accouplements", explique-t-elle à l'Associated Press. Car le coassement est vraiment crucial à la saison des amours. "S'il y a un certain nombre de mâles qui appellent, c'est souvent celui qui sonne le mieux qui séduit la femelle", ajoute-t-elle. "Vous devez mettre vos atouts clairement en avant si vous êtes une grenouille mâle. En général, si (le mâle) met beaucoup d'énergie à appeler, s'il appelle très fort, ou pendant longtemps ou les deux à la fois, cela montre qu'il est fort et en bonne santé, et c'est ce que la femelle a tendance à choisir". Les espèces qui coassent en basse fréquence sont les plus pénalisées par la vie urbaine car elles doivent affronter dans leur couloir sonore la concurrence des voitures et de machines comme les climatiseurs. L'appel de la grenouille banjo, par exemple, est perçu par la femelle à 800 mètres de distance dans un environnement calme, portée qui se réduit à 14 mètres environ près d'une route bruyante. Kirsten Parris a découvert que la rainette marron qu'on trouve au centre de Melbourne s'était quant à elle adaptée en montant dans les aigus dans les zones où la circulation est la plus bruyante. Dans ces secteurs, le coassement ne peut être normalement être entendu à une distance de 19 mètres. Or, quand il le faut, cette rainette gagne 5 mètres supplémentaires en criant plus aigu. Les conclusions de la chercheuse semblent "hautement plausibles", estime Ken Thompson, spécialiste d'écologie à l'Université de Sheffield, qui dirige la revue britannique "Functional Ecology". "Les indices montrant que le bruit des habitats urbains a un effet sur le comportement des animaux s'accumulent", souligne-t-il. Ses propres recherches indiquent que des oiseaux en Grande-Bretagne se sont mis à chanter la nuit car leur habitat était devenu trop bruyant le jour. AP Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites