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Max|mum-leterrarium

Des tortues de Floride « nichent » à Deville

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Des tortues de Floride « nichent » à Deville

Jocelyne et Jean-Claude Veiler n'en sont pas encore revenus. Récemment, alors qu'ils effectuaient une balade à vélo sur la Voie verte, ils ont été surpris de voir quatre grosses tortues dans un marécage sur un tronc d'arbre immergé situé dans un bras d'eau à droite du chemin de halage.


«ON roulait tranquillement entre l'écluse de Deville et la Petite Commune et on était arrivés entre les points 53 et 54. Les quatre tortues avaient la taille d'une grosse assiette. Elles étaient environ à une quinzaine de mètres du bord. Au départ, j'ai cru que je rêvais mais ma femme m'a confirmé cette vision. Etant observateur de nature, j'ai sorti les jumelles et l'appareil photo qui étaient enfouis dans mon sac à dos. C'est comme ça que j'ai vu qu'elles étaient de couleur jaune et noir avec, pour une d'elles, une tâche rougeâtre sur la tempe ».
Pas du tout apeurées par une présence humaine, les tortues semblaient se dorer au soleil. « Bien que méfiantes, elles n'ont pas bougé d'un pouce ».
Après avoir effectué quelques zooms pour garder quelques traces de ce moment rare, Jean-Claude et son épouse, tous deux retraités, vont mener des recherches pour en connaître plus sur cette espèce et savoir comment elles avaient pu parvenir dans la Vallée de la Meuse. De retour à Ville-sur-Lumes, ils planchent sur Internet.
« Un réel danger pour l'écosystème »
« Au départ, je pensais qu'il s'agissait de tortues de Californie mais en fait c'était une erreur. Après plusieurs recoupements, j'ai découvert qu'il s'agissait de tortues de Floride. La ressemblance était, cette fois, frappante. Et je me suis alors rappelé en avoir vu, étant jeune, mises en vente dans des jardineries alors qu'elles étaient grosses comme des pièces de monnaie ».
Le problème c'est que ces petites bêtes, minuscules à l'origine, grossissent très vite au point
de pouvoir atteindre un poids de 1 à 2 kg et une taille de 15 à 20 centimètres.
Certains spécimens pouvant aller jusqu'à 40 centimètres. Ils n'ont plus alors l'aquarium adapté.
C'est le moment où elles deviennent hargneuses. Autant de raisons qui obligent les acheteurs à les rejeter dans des milieux naturels où elles arrivent à s'adapter et vivre en trouvant de la nourriture. En s'enterrant dans la vase, l'hiver.
Le problème, c'est qu'elles présentent un réel danger pour l'écosystème, là où elles s'installent. Confirmation donnée par Benoît Stroemeyt. : « Si en Floride, cette tortue aquatique et omnivore a trouvé dans l'alligator son prédateur naturel, en France, où il est maintenant assez fréquent d'en rencontrer ce n'est pas le cas. Et comme elle est réputée vorace et agressive, elle consomme beaucoup de batraciens (grenouilles, poissons, alevins voire même des canetons. Elle font une grosse prédation. Et les biologistes craignent la disparition de certaines de ses espèces indigènes au profit d'espèces importées. Il y a, par exemple, une grande inquiétude à ce sujet dans le Sud-Ouest ».
Cet animal invasif prolifère déjà à la ballastière des Ayvelles, dans des étangs de Donchery mais aussi dans le Vouzinois. Comme au lac de Bairon et Dans quelques étangs situés en milieu forestier comme celui de la Linette situé en forêt domaniale de la Croix-aux-Bois.
Si les importations de tortues exotiques sont désormais interdites, le commerce n'en continue pas moins sur Internet où les prix oscillent entre 35 et 200
euros.
Pascal REMY

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