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La SVPA en croisade pour les grenouilles

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La SVPA en croisade pour les grenouilles

POLÉMIQUE | Une campagne de la Société vaudoise pour la protection des animaux dénonce la consommation de cuisses de grenouilles. Un mets dont les Vaudois sont friands.


Sarah Bourquenoud | 07.11.2009 | 00:06


Après les amateurs de foie gras, c’est au tour des mangeurs de grenouilles de s’attirer les foudres des amis des animaux. Placardées dans les villes vaudoises, des affiches de la Société vaudoise pour la protection des animaux (SVPA) dénoncent depuis quelques jours la consommation de ce mets si apprécié des Français… et des Suisses romands.
«Les Vaudois font partie des plus gros consommateurs de cuisses de grenouilles. Nous voulons dénoncer le massacre de 300 millions de batraciens par an, mis à mort cruellement et dont on ne mange que le 20%. Un énorme gaspillage!» s’insurge Samuel Debrot, président de la SVPA. 152 000 kilos de cuisses de grenouilles sont consommés chaque année dans le pays. Les 90% sont importés d’Indonésie: en Suisse, le batracien est strictement protégé. Il est interdit de le tuer ou de le capturer pour l’élever.
Spécialiste de la cuisse de grenouille, le Restaurant du Cheval-Blanc, à Payerne, en sert plus de 100 kilos par semaine. «Les 80% des clients viennent chez moi pour les grenouilles. Si j’arrêtais d’en cuisiner, je pourrais mettre la clé sous le paillasson», relève le patron, Sylejman Gjocaj. Il ne craint pas les répercussions de la campagne de la SVPA. «Les amis des animaux ne viendront peut-être plus, mais ma clientèle est fidèle», assure-t-il. Du côté du restaurant gastronomique Le Tramway, à Lausanne, le patron sert rarement cette délicatesse. «C’est un mets de luxe, une entrée à 25 francs que je prépare environ une fois par mois», explique Pierre Meylan, dubitatif face à la campagne de la SVPA. «Du gaspillage de ne manger que les cuisses? Mais il n’y a rien d’autre à manger sur une grenouille!» rétorque-t-il. Quant à la cruauté, il estime que «ce n’est quand même pas aussi atroce que de trancher les ailerons des requins avant de les rejeter à la mer». De plus, les grenouilles servies par Pierre Meylan ne viennent pas d’Indonésie. Il les achète à la société Les Escargots du Mont-d’Or, à Vallorbe, qui vend gastéropodes et grenouilles fraîches ou congelées.
«Nous importons nos grenouilles de Turquie, explique le directeur, Bernard Fivaz. Ce pays protège les grenouilles pendant trois mois durant la saison de reproduction.» Résultat: le bilan écologique est meilleur. Car en Indonésie, à force de tuer les batraciens, c’est tout l’écosystème qui est menacé. «Les grenouilles mangent des insectes dans les rizières. Sans elles, les moustiques prolifèrent, et les paysans se rabattent sur les pesticides», déplore le président de la SVPA.
Autre sujet de critique, la mise à mort des animaux. «En Indonésie, ils sont entaillés à la nuque, éviscérés, puis jetés au sol où ils agonisent», dénonce Samuel Debrot. Des pratiques qui n’auraient pas cours en Turquie. «Pour tuer les grenouilles, ils les endorment par le froid, avant de leur couper la tête», explique Bernard Fivaz. Le patron des Escargots du Mont-d’Or rejette aussi l’argument du gaspillage. «Il est faux de dire qu’on ne mange que 20% de la grenouille, c’est plutôt 30%. Comparé à un bœuf, une fois désossé et vidé, le gaspillage n’est pas si énorme!»

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