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Un champignon parasite décime les amphibiens

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Un champignon parasite décime les amphibiens

Responsable de la mort de nombreuses espèces de grenouilles et de crapauds, le chytride débarque en France.


Un nouveau champignon pathogène s'attaque aux amphibiens, une classe de vertébrés qui comporte plus de 6 000 espèces avec notamment toutes les grenouilles, crapauds, salamandres et autres tritons. Le chytride (Batrachochytrium dendrobatidis) a été identifié pour la première fois en 1998 en Australie et en Amérique centrale. À l'origine d'une terrible maladie infectieuse chez les amphibiens - la chytridiomycose -, il est en train de coloniser rapidement toute la planète.

On sait que ce champignon est présent depuis peu sur le continent européen. Arrivé d'abord en Espagne, on le trouve maintenant en France, en Suisse, en Grande-Bretagne… Des mortalités ont été constatées dans le Pyrénées chez des salamandres tachetées et une espèce de crapaud emblématique, l'alyte accoucheur. «La situation est très préoccupante», confirme Rémi Duguet, auteur en 2003 des Amphibiens de France, Belgique et Luxembourg (éd. Biotope).

Le chytride constitue une menace redoutable pour la catégorie d'animaux déjà la plus fragilisée de notre planète. Les amphibiens sont en effet victimes de la destruction de leurs habitats (mares, étangs, rivières), de la pollution des sols et des eaux par les pesticides, de la surexploitation et, sans doute aussi, du changement climatique. En moins de trente ans, les scientifiques estiment que plus de 120 espèces ont disparu et 435 ont fortement régressé.

Tout ce que la France compte d'herpétologistes amateurs, de professionnels de la conservation et de spécialistes des amphibiens se mobilise pour connaître l'extension du champignon. Le programme européen Race (1) a été lancé cette année pour un montant de 3,5 millions d'euros. Il rassemble plusieurs laboratoires français, allemands, anglais, espagnols et suisses.

Des prélèvements sur différentes espèces ont déjà été réalisés dans plusieurs régions de France dans le cadre d'un programme d'étude et de surveillance lancé par le Parc naturel régional de Périgord-Limousin, le laboratoire CNRS d'écologie alpine (Grenoble) et l'université de Savoie. «Les résultats devraient bientôt être connus», estime Tony Dejean, un des responsables du programme.

La sensibilité au champignon varie selon les espèces. Deux pistes vont donc être explorées afin d'essayer de limiter sa propagation. D'une part, les recherches vont se focaliser sur les amphibiens que le nouveau champignon colonise et décime. D'autre part, elles vont porter sur les espèces porteuses saines qui ne développent pas la maladie mais peuvent contribuer à la diffuser dans notre pays. C'est le cas notamment de la grenouille taureau, une espèce exotique présente dans plusieurs zones du Sud-Ouest, et du xénope lisse, une autre espèce exotique présente dans le Maine-et-Loire et les Deux-Sèvres.

Le chytride appartient à un groupe de moisissures qui décomposent la matière organique morte. Il est présent dans la nature depuis longtemps. Les amphibiens se contaminent quand ils sont dans l'eau. Le champignon qui s'y trouve à l'état de spore s'incruste dans leur peau, s'y développe et forme alors des zoosporanges qui produisent à leur tour des zoospores.
«Mystère total»



Le cycle infernal de l'infection est aujourd'hui bien connu. «L'émergence de la chytridiomycose reste, en revanche, un mystère total», admet Claude Miaud, du laboratoire CNRS d'écologie alpine de Grenoble. Certains avancent l'hypothèse que le champignon a été diffusé dans le monde entier par un amphibien d'Afrique du Sud, le xénope lisse. Ce petit animal, qui est porteur sain du champignon, a fait l'objet d'un intense commerce à partir du milieu du XXe siècle. Il était en effet utilisé comme animal de laboratoire pour l'étude des processus embryonnaires et aussi pour les tests de grossesse. Les individus échappés auraient contaminé les espèces amphibiennes locales, naïves et sans défense contre la maladie.
Selon une autre hypothèse, c'est l'utilisation massive de pesticides après la Seconde Guerre mondiale et la modification des milieux naturels qui seraient à l'origine de la chytridiomycose. L'inoffensive moisissure se serait transformée en redoutable pandémie chez des amphibiens soumis à un stress énorme.

Quoi qu'il en soit, certains pays comme la Suisse ont déjà émis toute une série de recommandations pour éviter de propager la maladie. La première d'entre elles consiste à éviter tout transport d'un quelconque animal aquatique (escargot, têtard, grenouille, végétal) d'un milieu à un autre. Il est recommandé de laisser sécher ses bottes ou de les désinfecter avant de pénétrer dans l'eau, les spores ne résistant pas à la dessiccation. Enfin, si un amphibien est retrouvé mort, il faut le mettre au congélateur et le montrer à un naturaliste, les signes de la maladie étant facilement reconnaissables.

(1) Risk Assessment of Chytridiomycosis to European Amphibians.

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Un champignon décime les grenouilles en Suisse

Une mycose tue les batraciens en se fixant sur leur peau. Elle a envahi la moitié des étangs.

Un champignon mortel pour les grenouilles, crapauds ou salamandres, se répand dans le monde entier. Des scientifiques ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Repérée pour la première fois en 1998 dans l’hémisphère Sud, la mycose a récemment débarqué en Suisse et dans toute l’Europe.
«Nos premiers cas ont été enregistrés en 2005», déclare Benedict Schmidt, du Centre pour la protection des amphibiens et des reptiles (KARCH). La mycose se fixe sur la peau du batracien. Cette présence perturbe l’organisme de l’animal et provoque une défaillance cardiaque, puis la mort. Dans le monde, les scientifiques estiment que 120 espèces d’amphibiens ont disparu.
L’étendue de l’hécatombe est encore difficilement quantifiable en Suisse, déclare le KARCH. Toutefois, une chose est sûre: le chytride est présent dans 40 à 50% des étangs. Mais d’où est-il issu? «Pour l’heure on l’ignore toujours, reconnaît Benedict Schmidt. Certains parlent de l’Afrique du Sud. Une grenouille utilisée pour des tests en laboratoire aurait été infectée. Elle a ensuite été transportée dans d’autres pays, où a débuté la contamination.»
(nes)

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