Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Max|mum-leterrarium

Un serpent au pied du sapin !

Messages recommandés

Un serpent au pied du sapin !

Tendance : les nouveaux animaux de compagnie s'invitent pour les fêtes de Noël


Ce n'est pas forcément le genre de cadeau que l'on s'attend à trouver, plié sous sa serviette à la table du réveillon. Pourtant, les ventes de reptiles, lézards et tortues, ces nouveaux animaux de compagnie (NAC) qui suscitent depuis quelques années un engouement croissant, progressent sensiblement avant les fêtes de fin d'année. «Elles augmentent d'environ 20%», estime Cédric Rabaud, qui a ouvert en 2005 un magasin spécialisé à Sotteville-lès-Rouen, Ophidia, dans lequel il reçoit beaucoup d'amateurs passionnés et quelques autres aux motivations moins claires.

«Je pose toujours quelques questions: le bénéficiaire de ce cadeau est-il au courant? Etes-vous sûr de l'espèce recherchée? Avez-vous mesuré les contraintes? Je rappelle que ce n'est pas un jouet et qu'on ne peut pas l'échanger», explique-t-il. «D'ailleurs, lorsque la demande est trop farfelue ou carrément malsaine, je préfère refuser la vente: il m'est arrivé de devoir raisonner des jeunes qui s'étaient cotisés pour offrir un serpent à un copain, sachant qu'il en avait horriblement peur, et de mettre à la porte un type visiblement drogué jusqu'aux yeux qui était entré dans ma boutique en réclamant un cobra! Un jour, j'ai vu arriver un garçon qui avait traversé l'agglomération en bus avec un serpent autour du cou. Puis un autre qui se baladait avec un iguane sur l'épaule. Ces gens-là donnent une mauvaise image du milieu…»

«C'est vrai. Ce qui fait que nous sommes parfois confrontés à des regards bizarres», témoignent Cyrielle et Quentin, 23 et 19 ans, étudiants en biologie et propriétaires de trois pythons régius, un pogona de Lawson et un varan exanthematicus. «Le pogona nous a été donné par un ami qui voulait s'en débarrasser. Il l'avait laissé sans soin. On le prenait. Ou il mourait».

Parmi les quelques milliers de possesseurs de NAC de la région Haute-Normandie, Cédric Rabaud juge que «10% font n'importe quoi». Il ne s'agit pas seulement de néophytes, qui se trompent par incompétence, par manque de moyens, ou qui cherchent à se séparer d'un animal dont ils n'imaginaient pas qu'il atteindrait une taille aussi imposante. Cela peut être aussi des éleveurs peu scrupuleux, chez qui l'appât du gain est venu supplanter la passion initiale. «Certains s'essaient à la création d'hybrides et au mélange d'espèces venimeuses. Il y a là un réel danger», prévient le spécialiste.

Appelé régulièrement par les sapeurs-pompiers pour récupérer et prendre en charge des NAC égarés, tel cet iguane de belle taille capturé sur un toit, Cédric Rabaud connaît son sujet. «J'ai déjà été contacté par les locataires d'un appartement à Rouen ne sachant pas comment se débarrasser d'un caïman à lunettes qui avait, évidemment, beaucoup grossi. Un huissier a fait aussi appel à moi pour capturer un python découvert chez un mauvais payeur qui venait d'être expulsé. Cela démontre qu'il existe ici aussi, en Haute-Normandie, un trafic de reptiles et d'animaux dangereux. D'ailleurs, il suffit d'aller à l'étranger, en Allemagne ou aux Pays-Bas, pour acquérir des serpents, mygales, scorpions, à l'occasion de forums ou de bourses d'échanges. On leur fait ensuite passer la frontière sous le manteau. Tout cela est extrêmement dangereux!» Et très éloigné, sans doute, de la magie de Noël…

FRANCK BOITELLE

Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...