Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 23 janvier 2010 La tortue marine, sentinelle tout-terrain de la biodiversité Les tortues marines sont des espèces capitales pour étudier la biodiversité : la variété de leurs conditions de vie, de leurs régimes alimentaires, de leurs types de reproduction en font de très bons indicateurs naturels de l'état des écosystèmes. Ces migratrices sont elles-mêmes menacées de disparition à plus ou moins long terme : même si leurs effectifs sont mal connus, elles paient un lourd tribut aux prélèvements sur les plages et par les filets de pêche, et leurs populations n'ont pas le temps de se reconstituer. De nouvelles techniques permettant d'étudier in situ ces animaux ont été présentées, jeudi 21 janvier, par Jean-Yves Georges, chercheur à l'Institut pluridisciplinaire Hubert-Curien de Strasbourg, lors du colloque organisé au Muséum national d'histoire naturelle et consacré aux tortues marines de France métropolitaine et d'outre-mer : on dénombre actuellement sept espèces de tortues marines sur les terres et mers sous juridiction française. "Bidouillage"Depuis les années 1990, les chercheurs utilisent les balises Argos pour suivre les mouvements de ces animaux. Mais de plus en plus se développent des techniques reliées au GPS. Le suivi des tortues caouannes a ainsi permis de définir des zones où la pêche devait être interdite, par exemple la baie de Laganas, en Méditerranée. Plus récemment, on a commencé à utiliser à grande échelle des systèmes de géopositionnement par la lumière : un petit appareil fixé à la tortue mesure la lumière à intervalles réguliers ; en connaissant les intensités lumineuses en chaque point du globe à chaque instant, on peut ainsi déterminer la position de l'animal. S'il est intéressant de décrire les voyages de l'animal, l'étude de son comportement l'est également, en particulier en relation avec les conditions du milieu. On utilise alors des capteurs de pression, qui montrent les mouvements de l'animal en plongée. Une technique plus surprenante consiste à fixer un aimant sur la peau, et un magnétomètre, qui mesure le champ magnétique de l'aimant, sur la carapace. On peut alors en déduire quand l'animal ouvre le bec, pour se nourrir : "Un travail de bidouillage", s'amuse Jean-Yves Georges. Plus perfectionnée, la "station inertielle 3D" compile un certain nombre de techniques : un capteur d'accélération trois axes, un gyroscope mesurant les rotations, et un magnétomètre qui, en donnant la position du Nord, permet d'orienter le trajet. Au total, on obtient la trajectoire complète de l'animal, grâce à un système déjà utilisé en médecine pour mesurer les efforts des athlètes.En prenant en compte les données issues des différentes méthodes - dont Jean-Yves Georges souligne qu'elles restent onéreuses -, on peut construire des modèles d'habitats, de migrations, de comportements des différentes espèces de tortues. Et, ainsi, effectuer des simulations de ce que seront leurs habitats dans cinquante ans, avec le réchauffement climatique. "S'il en reste", ponctue le chercheur. Agathe Chaigne Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites